2006/09/18

Le lapin

La Catalogne et moi étions debout dans la lande. À notre droite une clotûre nous séparait d'un troupeau de moutons. Devant nous, une autre clôture nous séparait de la basse-cour remplie de poules. Le poulailler était ouvert. Nous voyions le vieux fermier immobile à l'intérieur.
- Allô?
- Bonjour?
- Allllôôôô?

Le fermier ne remarquait pas notre présence. Nous agitions les bras. Il cachait ses yeux avec sa main. Nos gesticulations étaient inutiles. De longues minutes comme ça à héler cet homme. Les moutons bêlaient. Les poules jacassaient.

Rien à faire. Le fermier restait debout, hagard, dans son poulailler.

- Aller, partons.

Mais la Catalogne voulait insister. Alors nous avons insisté. Puis finalement, après de longues minutes, le fermier nous a aperçu. Il s'est approché. C'était un slave. Il avait l'accent de là-bas.

- Avez-vous du lapin? qu'on lui demande.
- Non, je n'en ai plus, il est trop petit.
- Oh.
- C'est pour le manger?
- Oui.
- Alors il faut attendre encore. Il n'est pas prêt.

Et nous sommes partis.