2007/12/30

George Sand, Un hiver à Majorque, éd. La Cartuja, Palma de Mallorca, 1971, 192 p.

De ce moment nous devînmes un objet d'horreur et d'épouvante pour la population. Nous fûmes atteints et convaincus de phtisie pulmonaire, ce qui équivaut à la peste dans les préjugés contagionistes de la médecine espagnole.
- George Sand, Un hiver à Majorque

Mais tout à coup, après des nuits sereines, le déluge commença. [...] Les murs étaient si minces, que la chaux dont nos chambres étaient crépies se gonflait comme une éponge. Jamais, pour mon compte, je n'ai tant souffert du froid, quoiqu'il ne fît pas très froid en réalité: mais pour nous, qui sommes habitués à nous chauffer en hiver, cette maison sans cheminée était sur nos épaules comme un manteau de glace, et je me sentais paralysé.
- George Sand, Un hiver à Majorque

Jusque-là nous avions eu un temps adorable; les citronniers et les myrtes étaient encore en fleurs, et, dans les premiers jours de décembre, je restai en plein air sur une terrasse jusqu'à cinq heures du matin, livré au bien-être d'une température délicieuse. On peut s'en rapporter à moi, car je ne connais personne au monde qui soit plus frileux, et l'enthousiasme de la belle nature n'est pas capable de me rendre insensible au moindre froid.
- George Sand, Un hiver à Majorque

Avoir trois ans

Ce blogue a trois ans. Pour cette raison, je crois qu'il est temps de revisiter mon tout premier billet:
J'ai si honte. Deux verres de bière dans le nez, deux pitoyables verres de bière, et voici qu'il me prend cette idée honteuse. Oui, tant qu'il y aura de la honte, il y aura ce blog. Et pendant que ma coloc se plaint du froid qui envahit l'appartement, pendant que la propriétaire dort au chaud dans sa grande maison de Mont-Royal, eh bien voilà, j'inaugure ceci.

La honte est si intense que lorsque la coloc demande: qu'est-ce que tu tapes depuis tout à l'heure, je réponds: rien. Un email. Voilà. Il faut comprendre que la honte initie tout ça et que sans elle il n'y aurait rien.

Et le froid. Le froid aussi. Car le monde est froid. Il y a entre les choses un grave frisson qui s'éloigne et qui reste. Ça brûle de froid. Ça mord, comme les chiennes perfides au fond des ruelles s'en prennent à la main qui les nourrit.

Puis enfin, il y a les mots. Les mots que je lis et que je lirai. C'est au fond l'engagement que je prends: toujours lire un livre, chaque jour pour en noter quelque chose. N'ayez pas peur. Ça ne fera pas mal.
- La Gousse craintive, 12 décembre 2004
À l'époque, le blogue s'appelait Myriosis - La honte et le froid. C'était les deux concepts de départs, la honte, le froid. Et la littérature en filigrane. Qu'en reste-t-il trois ans plus tard, de ces voeux honteux ? Bien peu de choses à vrai dire. J'avoue m'être dissolu dans les avenues (que dis-je les avenues, les ruelles!) les plus diverses, zombies par-ci, belettes par-là, et surtout une gousse qui craint. Je dois me recentrer. J'ai besoin de résilience.

2007/12/29

En allant vers Chibougamau

Après onze heures de route, l'autobus s'est arrêté au beau milieu de la taïga. Dehors il faisait nuit noire et les phares éclairaient une route glacée. Trop glacée pour ne pas faire attention. Et il pleuvait, en plus. Nous avons fait les 200 kilomètres restants à 30 km/h.

2007/12/22

Ce Noël, j'emmène la Catalogne à Chibougamau. Rien de moins.

2007/12/21

Souquez, souquez

Nous recevons présentement au bureau la visite d'un technicien de Vidéotron. Il a trouvé un câble dans le plafond et il tire, tire, tire dessus avec force et fermeté. On dirait un marin.

2007/12/20

Prendre son parti

Voici ce que Mario Dumont avait à dire sur son parti en conférence de presse, aujourd'hui:
On a conscience de ce qu'on a à faire, on est fiers des progrès accomplis, mais la barre est haute. [...] Tout en ne restant pas une gang de chialeux, il faut demeurer une alternative intéressante.
- Mario Dumont
Donc si je comprends bien, non seulement il avoue que les élus de son parti ne sont pas à la hauteur, mais il les décrit aussi comme une bande de chialeux.

Parlez-moi d'un joueur avec un bon coup de patin:


Je laisse parfois passer quelques minutes de hockey à la télé, avec le vain dessein de faire aimer ce sport à la Catalogne. Je lui dis: "Le vois-tu comme c'est beau?". Mais celle-ci, à chaque mise en échec, détourne le regard en s'exclamant: "Gousse, c'est épouvantable, c'est trop violent." J'essaie alors de nuancer, "C'est dur, mais ce n'est pas violent. Ces mises en échecs sont légales, elles font partie du jeu et les joueurs sont équipés pour y faire face."

Mais un coup de patins comme celui de Chris Simon, ça, oui, c'est violent. Le pire c'est qu'il parait que ça faisait deux fois qu'il s'essayait. La première fois, l'arbitre lui a demandé: "Heille, qu'est-ce tu penses que t'essayes de faire?" La réponse ne s'est pas fait attendre.
Et la Catalogne d'être bien contente d'avoir raison.

2007/12/19

Apprendre le catalan à l'Université de Montréal

L'Université de Montréal offre un cours de catalan élémentaire intensif pendant la session d'hiver 2008 (sigle du cours: CTL1991). L'horaire de ce cours est de 16h à 19h tous les lundis et jeudis, du mois de janvier jusqu'à la fin du mois d'avril.

Il s'agit d'un cours pour débutants, de niveau élémentaire, qui couvre le niveau basique (A1 et A2) du Cadre européen commun de référence pour les langues : apprendre, enseigner, évaluer (CECR). De ce fait, à la fin de ce cours, tous ceux qui le souhaiteront vont pouvoir se présenter à l'examen officiel du gouvernement de la Catalogne pour l'obtention du Certificat de niveau basique en catalan (cet examen aura lieu vers la fin de mai début juin 2008).

La période d'inscription des étudiants libres à l'UdeM est commencé depuis le 18 décembre. Que ce soit pour le loisir (vacances), le travail (les affaires parlent en catalan à Barcelone) ou les études, courez vous inscrire pendant qu'il est encore temps!

2007/12/18

Faits d'hiver

Les lendemains de blizzards sont rapidement ternis par les coulisses de pipi de chien sur le manteau blanc de l'hiver. Il y en avait à tous les trois mètres, ce matin, des deux côtés du trottoir.

À quand un règlement municipal ? Après tout, quand il gèle, l'urine est aussi facile à ramasser qu'une crotte.

2007/12/17

Je rêve d'une tempête de neige si grande que les fenêtres des maisons s'en trouvent obstruées. Je rêve d'un lendemain de tempête où il faut non pas se taper une trail dans la neige, mais se creuser un chemin à la pelle.

2007/12/16

Photorama


Plus de 7000 visiteurs dans mon photorama. Merci :)

Il fait beau dans le métro

Dehors c'est la tempête, mais ça ne fait rien, parce qu'il fait beau dans le métro.

2007/12/12

Souvenirs de trappe

Enfants, père nous emmenait parfois à la "trappe", mon frère et moi. Nous descendions alors jusqu'à Fort-Coulonge, où nous prenions un chemin forestier qui allait rétrécissant au fil des heures. À la fin, le chemin se resserrait autour du camion à un point tel que les branches raillaient la peinture dans un grincement monstrueux. Le sol, cahoteux, imposait une conduite lente. Les dix derniers kilomètres prenaient bien une heure. Puis, nous arrivions dans une petite clairière que père avec défrichée. C'est là qu'il avait construit son camp en bois en rond, juste avant la pente qui descendait vers le lac.

Le camp n'avait qu'une seule pièce pour manger, se laver et dormir. Quand nous arrivions, il fallait brasser les matelas des lits, pour effrayer toute souris qui aurait pu y faire son nid. Même chose pour le vieux four à bois, que nous inspections avant d'y allumer le feu qui allait autant nous chauffer que nous nourrir. Puis nous suivions père dans les inextricables sentiers qu'il avait parsemés de pièges. Nous revenions, le soir, les bras chargés de bêtes que nous déposions par terre. C'est là que le carnage commençait. Et il allait durer toute la nuit.

Car ce qui nous intéressait, c'était la fourrure. L'opération se faisait directement sur la table. Martres, belettes et pékans devenaient méconnaissables sans leur fourrure, masses rouges de muscles et jaunes de gras. Mais le plus effroyable restait le castor, que l'on continuait de reconnaître à ses deux dents jaunes et sa queue plate. Et son odeur. Ce sacré rongeur, on avait beau lui arracher toute la peau du corps, il était encore un castor. Sa peau était ensuite tendue sur une planche, où père la fixait avec des centaines de clous, côté carnage à l'air libre et au regard de tous, côté pelage face à la planche, pour le protéger. Sur cette peau ainsi déployée, on distinguait les orifices des yeux et des pattes.

Et l'opération se répétait autant de fois qu'il y avait de castors. Et dieu sait qu'il y en a, des castors, au Canada.

2007/12/05

Des belettes et des hermines

Un simple petit tour sur le web pour en savoir plus et me voilà confus. Était-ce une belette qui faisait notre joie ou une hermine? Il y a au Québec la belette pygmée, la plus petite, mais elle a la queue courte et son bout n'est pas noir. Il y a l'hermine, un peu plus grosse, qui elle a le bout de la queue noire. Mais il en va de même pour la belette à queue longue, qui est un peu plus grande que l'hermine.

La belette

Parmi toutes les prises que mon père ramenait de la trappe, notre préférée, à mon frère et à moi, était sans contredit la belette, car c'était le plus petit carnassier de la forêt laurentienne. Nous la préférions l'hiver, quand son pelage était tout blanc, sauf le bout de la queue, qui restait noir à l'année.

Il y en avait toujours quelques-unes, parmis les nombreux castors, martres et pékans. "T'as attrappé une belette ?" demandions-nous à notre père pendant qu'il sortait de son camion les corps raides de tous ces animaux. Alors il cherchait un instant, puis nous jetait la petite créature avec laquelle nous jouions un instant. Nous la montrions à nos amis. Tout le monde aimait la belette.

2007/11/30

Bon. Il est 6h15 du matin. Je ne dors plus depuis 4h00.

2007/11/29

Les cheveux blancs du sommeil

Un jour où j’avais particulièrement besoin de changer d’air, je me suis précipité chez la coiffeuse. N’allez pas croire que c’est le genre de folie que je fais souvent. Ça n’est arrivé qu’une fois, et c’était cette fois-là.

J’étais donc chez la coiffeuse et je prenais malin plaisir à regarder les ciseaux couper avec tant d’aisance des pans entiers de ma chevelure (déjà courte, à l’époque). C’était comme passer un linge humide sur une surface très sale et de voir que ça part tout seul et d’en jouir, ou encore de sourire en passant l’aspirateur dans un tas de poussière et de voir encore une fois que c’est facile, efficace, et d’en jouir. Oui, j’étais comme ça devant mes cheveux qui raccourcissaient à vue d’œil. C’était facile, ça se faisait tout seul. Et au pied de la chaise s’amoncelait des retailles qu’il serait si facile de balayer qu’on ne pouvait que sourire en y pensant. J’allais partager toutes ces merveilleuses pensées avec la coiffeuse et lui dire à quel point cela sauvait une journée jusque là ennuyante et pénible, lorsqu’elle s’est exclamée : « Ah? Il y a un cheveu gris! »

Mon premier cheveu gris. Le premier signe de ma longue décrépitude jusqu’à la mort. La preuve, s’il en fallait une, que j’allais mourir. J'étais là pour me changer les idées et c'était le moment que choisissait la fatalité pour venir me hanter. En rentrant chez moi, j'ai cherché longtemps le maudit cheveux à travers le miroir. Puis je suis allé me coucher, pour mettre un terme à cette sale journée.

C’était il y a deux ou trois ans. Depuis, je n’ai jamais revu ce cheveux gris, mais un poil blanc est venu troubler ma barbe. Ce poil m’amuse. Je l’arrache en espérant qu’il ne revienne plus jamais. Et il revient chaque fois, le vlimeux. Je prends la pince, et je l’arrache encore. Au moins, ça se contrôle. Ce n'est pas comme mon sommeil. Ça, depuis un mois, c'est foutu. À quatre heures chaque nuit je me réveille - attention, je ne suis pas tiré de mon sommeil, je me réveille, littéralement. Alors je me dis que j'ai le sommeil d'un petit vieux, que je vieillis, que le reste de mes nuits sera comme ça. Et que je ne vivrai pas vieux, ah ça non! Je ne veux pas dormir comme ça pendant cinquante ans

Bref, on pense souvent que la vieillesse, c'est le corps qui fout le camp, mais c'est faux. C'est le sommeil qui s'en va. La vieillesse, c'est un long épuisement qui vient à force de passer mauvaises nuits. La vieillesse, c'est d'abord le sommeil qui prend des rides. Les premiers vrais cheveux blancs sont des minutes de nuit blanche.

2007/11/23

Alors que la Catalogne est en Espagne, l'hiver l'installe à Montréal.

2007/11/19

La victoire des champignons

Ce weekend, un coup d'oeil jeté à la plante m'a permis de voir qu'aucun nouveau mille-pattes n'est apparu. Mieux: la moisissure a commencé à faire son travail sur les cadavres.

J'ai versé un peu d'eau. Les carcasses ont flotté dans tous les sens, le temps que la vague soit absorbée par la terre noire. Bientôt, je les y enterrerai avec une cuillère. Et toute cette saga sera terminée, une bonne fois pour toute.

2007/11/16

Souvenir de chasse

Bien assis au pied d'un arbre où j'avais bien en vue un sentier sylvestre, j'attendais patiemment le passage éventuel d'un chevreuil pour tirer. Autour de moi gigotaient des mulots et des écureuils qui, tous, semblaient indifférents à ma présence. Cette indifférence aurait pu être réciproque, mais ces petites bêtes faisaient tellement de bruits qu'à chaque fois je croyais en vain à l'arrivée du gros gibier. Bref, j'étais agacé.
Et pour ajouter à cet agacement, un couple de perdrix faisaient un incessant aller-retour entre le pied la cime d'un arbre. Or, pour ceux qui ne le savent pas, rien n'est plus soudain et bruyant que l'envol de ces gélinotes. À chaque fois, je ne pouvais m'empêcher de tourner la tête vers elles, révélant ainsi ma présence à un éventuel chevreuil inquiet qui voudrait sortir de sa cachette. Bref, j'allais encore rentrer bredouille.

Souvenir de chasse (ou L'écureuil-saucisse)

Décidément, le chevreuil ne mordait pas. Mes parents ont décidé de se réunir dans ma cache pour le lunch. Nous croquions nos sandwichs en regardant dans toutes les directions, car on ne sait jamais : ce chevreuil qui avait plus tôt foncé vers moi pendant que les loups hurlaient pourrait décider de revenir. S'il revenait, nous serions prêts. Évidemment, il n'est pas revenu.

Tout en mangeant, j'ai parlé des mulots que j'avais aperçus à l'aube. Cela a rappelé à mon père les souris que la chatte, plus jeune, aimait tant chasser. Elle n'en faisait même pas une bouchée, de ces souris. Elle en croquait des bouts et laissait le reste gigoter tout seul. Souvent, elle déposait ces morceaux devant mes parents, fière de sa chasse et de sa cruauté.

Un jour, elle a attrapé un écureuil. Mes parents l'ont trouvé sur le pas de la porte, sans pattes ni queue, la chatte les ayant probablement mangés. L'écureuil, lui, continuait de gigoter et de crier. C'était devenu un écureuil-saucisse.

Et nous, à la chasse, nous remémorant cette scène, avons été pris d'un fou rire qui a fait s'envoler tout espoir de voir un chevreuil approcher.

2007/11/14

L'aube était très froide cette année. À chaque frisson je me demandais ce que je faisais là et je prenais parfois une photo, pour me consoler de ne voir aucun gibier.

Mais soudain le bruit d'une course derrière moi : depuis la forêt un chevreuil approchait. Je l'ai vu surgir dans le bûché, puis bifurquer à gauche en m'apercevant. Au même moment, un loup, à l'opposé de l'éclaircie où j'étais terré, s'est mis à hurler, un long hurlement à glacer le sang, quelque chose de fantômatique. Puis un autre loup, et un autre, et encore un autre, bref, une meute entière de loups se lançait dans un canon d'hurlements pendant que le cerf me regardait une dernière fois avant de retourner d'où il venait.

Le cerf a disparu. Les loups se sont tus. Et tout est redevenu comme avant.

Il y avait un chevreuil sur le bord de la route. C'était un jeune animal imprudent qui s'exposait au danger pour croquer un bout de branche. J'ai continué mon chemin, à bord de ma Goussemobile.

J'aurais un commentaire à faire

Qu'est-ce qui se passe avec l'interface de Blogger? Je n'arrive plus à laisser des commentaires nulle part, pas même sur mon propre blogue!

Je crains.

Souvenirs de chasse

- Deux chevreuils
- Un aigle
- Une meute de loups
- Des perdrix
- Des mulots
- Un pic bois
- Une comète

Mais aucune souris verte.

2007/11/13

L'holocauste, suite

On m'avait prévenu: j'avais beau brûler tous les mille-pattes qui vivaient au pied de ma nouvelle plante, leurs oeufs, tôt ou tard, finiraient par éclore. Et ils l'ont fait. Je me retrouvais donc avec autant de mille-pattes qu'avant et en prime, un nombre à peu près égal de cadavres, un peu comme si chaque bestiole avait son double d'outre-tombe. Un très vilain spectacle. Mais cette fois, j'étais prêt.

J'ai d'abord pris le briquet-lance-flamme et brûlé toute âme qui vive. Puis, m'ayant procuré une bombe aérosol, j'ai pulvérisé de l'insecticide dans la terre noire. Solution finale. Quelques jours plus tard, un seul survivant, blême et affaibli, rampait tant bien que mal. J'aurais pu sortir mes baguettes, mais j'ai préféré les flammes. Puis j'ai aspergé le lieu d'insecticide. Je n'ai pas poussé l'indécence jusqu'à utiliser le spray pour faire grossir la flamme.

Enfin, dans un autre ordre d'idée (mais pas tant que ça), j'invite tout le monde à visionner La Planète sauvage, un film d'animation réalisé par René Laloux en 1973.

2007/11/07

La dictée de la honte

Ici un lien vers des spécimens choisis d'une dictée faite à des élèves de première secondaire. Bien sûr, on a choisi parmi les cas les plus scandaleux, où les fautes sont abondantes et franchement humiliantes. Mais ce qui me frappe encore plus dans ces dictées, c'est que dans plusieurs cas, il manque carrément des mots, voire des suites de mots ! On dirait que ces élèves ont pris une pause, puis ont repris là où le prof était rendu, sans ce soucier du sens de ce qu'ils écrivaient, comme s'ils ne s'agissait que d'un ensemble diffus de lettres et de syllabes. Ils font quoi, ces élèves ? Ils ont des black outs ? Ils tombent dans la lune ?
J'ai froid, j'ai très très froid.

2007/11/05

Manger le nez dans son assiette

Ce weekend nous recevions des amis à souper. C'est l'un des invités qui préparait le repas, une soupe catalane au nom compliqué. Mais notre invité avait ajouté un ingrédient inattendu, en disant: "Tout est bon dans le cochon!"

Une narine, aperçue en remuant la soupe, ne laissa planer aucun doute quant à cet ingrédient mystère...

Émilie se découvre

Parce qu'on est jeune et joli: Histoire de poitrine, sans poulet

2007/11/02

Ce matin, un bébé mille-pattes est né. Quel choc ç'a dû être, pour lui, de naître dans ce monde: une terre noire parsemé d'immenses répliques carbonisées de lui-même, un monde jonché de carcasses.

Je pense qu'il essayait encore de donner un sens à tout ça quand mes flammes l'ont touché. Chouf! Brûlé vif. Il ne s'est même pas débattu.

2007/11/01

Manger aux States

Il y a des hauts et des bas à se nourrir dans les restaurants du Vermont.

Lors de notre dernière escapade dans cet état, la bande et moi nous sommes installés dans le plus chic restaurant que nous ayons trouvé. Il s'agissait du resto d'un grand hotel, bondé de bourgeois, un resto tout en bois, avec un plafond incroyablement haut. Il fallait réserver, et comme nous arrivions à l'improviste, on nous a fait attendre si longtemps que nous avons pu reprendre la route et même retourner siroter des alcools dans notre chambre, beaucoup plus misérable, sans doute, que celles du chic hotel où nous voulions manger.

Enfin, nous voici à table. Ce qui est amusant, quand on mange du côté anglo-saxon du monde, c'est de commander un vin français. On peut le nommer dans la langue de chez nous, en pointant l'article sur la carte : "I'll take the Beaujolais". La serveuse, confuse, regarde au bout du doigt: "I better write this down 'cause I'll forget." Et moi de répondre: "Be careful, it's mispelled." Et la serveuse repart en s'excusant. Ça se fait tout seul, que voulez-vous. À Paris, ç'aurait été tout le contraire.

Puis la serveuse revient avec nos verres déjà remplis. Pas moyen de voir l'étiquette. On a peut-être tous de L'Auberge ou de l'Entre-Côte. Et là je me dis que la serveuse doit se dire: rira bien qui rira le dernier.

Enfin, les plats arrivent. Quoi ? Cette somptueuse description que j'ai lue dans le menu, c'était du poulet frit ??? Avec des mini-dés d'un fruit non-identifiable dont je suis peut-être allergique ? Saupoudré de graines de grenade, ce fruit que j'exècre ? Soupir. J'ai donc passé l'heure suivante à manger de la viande brune enrobée de panure et à téter des crisses de graines de grenade, que je recrachais dans mon assiette quand elles n'avaient plus de jus.

2007/10/31

RACISME, subst. masc.A. 1. Ensemble de théories et de croyances qui établissent une hiérarchie entre les races, entre les ethnies.
- TLF

Je m'en veux terriblement de n'avoir pas parlé plus tôt d'une chronique où Lysiane Gagnon, pour expliquer une statistique montrant que le taux de chômage chez les immigrants était plus élevé au Québec qu'ailleurs au Canada, pointait du doigt la nécessité qu'avaient les nouveaux immigrants d'apprendre le français. Je m'en veux, car aujourd'hui cette chronique ne semble plus disponible sur le site de Cyberpresse. Tant pis. Puisque je m'en souviens de toutes façons comme si c'était hier, il faudra faire confiance à ma mémoire.

Selon madame Gagnon, le fait français au Québec avait comme conséquence principale d'attirer certains immigrants (ceux venant du Maghreb et d'Amérique latine) et d'en rebuter d'autres (nommément les Chinois et les Indiens). Quant à l'immigration franco-européenne, elle serait, selon la chroniqueure, à peu près inexistante ou du moins non-significative. Partant de ce "constat", madame Gagnon ajoute que les Chinois sont les plus productifs et que les Indiens, en plus de déjà parler anglais, forment une main d'oeuvre très qualifier. Voilà ce que nous laisserions filer à nous entêter à parler français.

Nous nous retrouvons donc, toujours selon Madame Gagnon, avec les autres immigrants: ceux du Maghreb et ceux d'Amérique latine. Or, dit-elle, ceux du Maghreb sont les plus affectés par le chômage. Xénophobie? L'auteure suggère que oui, en ajoutant qu'il y a de la xénophobie partout de toutes façons. Quant aux immigrants venus d'Amérique latine, elle déplore que la pauvreté de leurs pays d'origine ait les effets qu'on connaît sur (et je cite de mémoire, mais c'est assez près de son propos): "l'éducation et l'éthique au travail".

Ma question est la suivante: en classifiant et en hériarchisant ainsi les immigrants en fonction de leur pays d'origine, Lysiane Gagnon n'a-t-elle pas tenu un discours raciste? Et ne se sert-elle pas de cet argument pour suggérer que l'usage du français handicape le Québec?

On a les préoccupations qu'on peut. Ce matin, ayant l'esprit libre de mille-pattes et autres bêtes noires, j'ai pu passer à autre chose. Toute suite j'ai soupiré: "Ah non, pas encore les maudits accommodements raisonnables! Chu pu capable!"

Je vais vous le dire, moi, comment va finir cette vaine histoire-là: on va tous finir blasés, écoeurés d'en entendre parler, au point où on va se mettre à pointer du doigt ceux qui ravivent inlassablement cette question sans solution, ceux qui crient au "problème" sans proposer rien de plus. Et tout redeviendra comme avant: dénoncer la xénophobie et tendre vers l'ouverture.

L'holocauste

Hier matin, la tête encore embrouillée par une nuit agitée et cauchemardesque, j'ai aperçu un mille-pattes oser s'aventurer sur le bord du pot de fleur où il a fait son nid. Au pied de la plante, une dizaine de ses congénaires dormaient encore, seuls quelques promeneurs solitaires profitaient de la quiétude matinale pour dégourdir leurs pattes. Cette bestiole audacieuse et aventurière était pour moi la goutte qui faisait déborder le vase - ou devrais-je dire le pot ? Soucieux d'éviter à tout prix une épidémie de mille-pattes dans mon modeste réduit, trop pressé pour sortir mes baguettes chinoises et écrapoutir un à un ces indésirables, j'ai décidé d'employer une méthode plus expéditive, aussi ai-je sorti d'un tirroir le briquet à barbecue, que j'ai ensuite employé, tel un lance-flamme, pour griller les pauvres petits vers. Satisfait de mon ménage, je suis allé travailler.

À mon retour à la maison, j'ai jeté un oeil à l'état de la colonie de mille-pattes : les cadavres carbonisés jonchaient la terre noire et désolée. Cependant, quelques survivants sévissaient toujours, dont un autre téméraire qui, sans doute écoeuré par tant de désolation, cherchait sur le bord du pot de fleur la route vers un monde meilleur. Opération Barbecue. J'ai brûlé ces miraculés.

Et ce matin, au pied de la plante, il n'y avait plus âme qui vive. J'espère que c'est pour de bon.


2007/10/23

Rendre les armes (ou je ne suis pas si zen que ça)

Il y a beaucoup trop de bibittes dans la plante. C'est à la limite du contrôlable. Je m'en vais t'insectisider tout ça.

Au Vermont

Le Vermont n'est pas si vert en automne.Comment un état au nom français, à la capitale au nom français et bordé d'un lac portant le nom d'un explorateur français peut être considéré comme faisant partie du berceau de la civilisation anglo-saxonne en Amérique ? C'est la question que je me posais à mon retour de ma dernière escapade au Vermont, où un nombre suspect de livres sur la Nouvelle-Angletterre dans une librairie de Montpellier me fit douter de mes convictions. Pb, qui m'accompagnait et qui affirmait avoir lu toute l'histoire de cet état, était incapable de me fournir quelque explication.

C'est Samuel de Champlain, le 30 juillet 1609, qui baptisa le lieu "les verts monts". Inutile de dire qu'il baptisa aussi le lac Champlain par la même occasion, mais ce n'est que 57 ans plus tard, en 1666, que la France commença à s'y établir. Les Anglais, eux, se sont installés en 1724 dans le coin sud-est de la région et ont pris le contrôle de l'état en 1763 grâce au Traité de Paris. Voilà pour la toponymie française.

Le capitol, à Montpellier, Vermont.Le Vermont a donc été partagé pendant 39 ans entre les Français et les Anglais. Après le traité de Paris, la région a été disputée par les colonies de New York et du New Hampshire, colonies membre du Dominion of New England. Cette dispute a mené à la République du Vermont, en 1777. Le Vermont est devenu un État en 1791. Voilà pour la Nouvelle-Angleterre.


2007/10/22

Ce matin dans Le Devoir: un article sur le conte.

S'il n'est pas strictement religieux, dit Gougaud, le conte touche au sacré.

Je mets Gougaud au défi de faire un mémoire de maîtrise là-dessus.

Je suis zen

Hier au souper, notre invitée me dit: "Gousse, tu es un bon candidat à la méditation."

Et la Catalogne de renchérir: "Gousse est zen."

Et moi d'ajouter: "Oui, en effet, je suis zen. Encore ce matin, je chassais des mille-pattes avec des baguettes chinoises."

Silence autour de la table, rompu finalement par la Catalogne: "Je crois que notre invitée n'apprécie pas cette histoire de mille-pattes."

"Oh, corrigé-je. J'ai un côté contemplatif, aussi. Je peux passer des heures sans rien faire." Et tout est rentré dans l'ordre.

Aperçu ce week-end:
Stéphanie Lapointe et Louise Deschâtelets.
(Un salut tout spécial à Jean-Pierre, qui apprécie particulièrement ce genre de blogueries.)

2007/10/18

Jean-Pierre

Je suis au téléphone avec Jean-Pierre. J'aime Jean-Pierre, il me téléphone pour me dire: "quoi, t'as pas encore parlé de moi sur ton blogue?"
Je crois que maintenant il devra se trouver un autre prétexte pour m'appeler.

2007/10/14

Mille mille-pattes et deux baguettes

Ce matin, une plante, qui nous a été récemment offerte, était infestée de mille-pattes. Ces bestioles profitaient d'un rayon de soleil pour sortir de terre et me faire pester contre elles. La Catalogne a suggéré de les attaquer avec des ciseaux, mais je trouvais cette méthode trop cruelle, bien que rudement efficace. J'ai donc essayé de les attrapper avec un chiffon, mais ça n'allait pas du tout. Je rammassais de la bouette, mais pas de bibittes. Il ne restait plus qu'une solution: des baguettes chinoises.

Et c'est ainsi que j'ai passé mon dimanche matin penché sur le pot de la plante, baguettes en mains, à pincer minutieusement mille-et-uns mille-pattes, un travail de moine grandement facilité par la coopération de ces petites créatures qui se roulaient en boule au moindre contact. On aurait vraiment dit qu'elles m'aidaient.

Puis j'ai pensé à Karate Kid, film où l'on attrapait des mouches au vol avec des baguettes - les yeux fermés, en plus - et j'ai compris que j'étais sur la bonne voie.

2007/10/05

La tour de la Mignonne

Enfants, nos parents nous punissaient en nous envoyant dans notre chambre. Certains parents sont toutefois plus sévères que d'autres. Le duc de Cardona, qui n'aimait pas que sa fille, Adelà, s'amourache d'un arabe, l'a faite enfermer dans la tour du château, où elle n'était nourrie que de pain et d'eau fraîche. La punition fut si sévère et si longue que la pauvre Adelà finit par en mourir.

Le Catalan et moi, qui passions par-là, ne pument résister à l'envie de l'appeler par la grille de son cachot : "Minyona! Minyona!", criâmes-nous d'une voix nasillarde et moqueuse. L'appel, entouré de nos ricanements puérils et cruels, rebondit sur les parois sombres et froides de l'endroit. C'est tout ce qu'il reste aujourd'hui, dans cette cellule, de la pauvre princesse et son sinistre destin : l'écho de son nom lancé par deux iconoclastes du 21e siècle.

2007/10/01

Hier chez Ikea, j'ai aperçu Jacques Chevalier Longueuil. Puis, quelques heures plus tard, au Mogador, sur la rue Beaubien, j'ai aperçu nul autre que l'artiste auparavant connu sous le nom de Jean Leloup.

2007/09/27

L'automne

Hier. 23h00. Dans mon lit.

Par la fenêtre ouverte j'entends les outardes. Elles profitent de la pleine lune pour voyager la nuit. Je les entends s'éloigner. Puis d'autres passent. Et d'autres encore. Puis encore d'autres. Pendant une heure les volées d'outardes se succèdent. C'est l'été qui déménage.

2007/09/26

Guy et moi, sur la vie de bohème

Guy dit :
Il me manque encore un programmeur

La gousse craintive dit :
Tu sais que je suis le meilleur programmeur de ma rue. Mais je n'irai pas chez vous.

Guy dit :
Bien sûr je sais ça.

La gousse craintive dit :
Tu devrais venir ici, plutôt.

Guy dit :
Nous pourrions sortir et parler dans le dos des gens. C'est tout ce qu'il y a à faire ici.

La gousse craintive dit :
Ce serait de perfides promenades, les plus détestables promenades du monde, et nous y prendrions goût. Nous trouverions du plaisir à marcher en ricanant comme des hyènes. On nous appelerait les hyènes de la rue X.

Guy dit :
Nous nous répandrions en méchancetés.

La gousse craintive dit :
Oh oui. Nous cracherions notre fiel dans tous les sens, en riant. Nous jouerions à qui crache le plus loin.

Guy dit :
Je cracherais très loin. Je sais bien cracher, quand je m'y mets.

La gousse craintive dit :
Les gens nous surprendraient à pisser sur une photo de Benoît XVI dans une ruelle. Ils nous prendraient pour de vulgaires athées. Nous seul saurions de quoi (et de qui) il en retourne vraiment. Et l'écho de nos rires dans les ruelles du Vieux Montréal. L'odeur des égoûts qui monte. Le fiel sur la brique comme une chaude et humide nuit d'été. La pisse dans les canivaux. Ah! Quelle époque ce serait!

La gousse craintive dit :
Parfois, ivres morts à midi, nous gueulerions Le port d'Amsterdam. Et nous nous y croirrions. Ce serait comme en Europe, comme la bohème, mais en beaucoup moins chic. Une bohème post-industrielle, post-moderne, notre bohème à nous. Quelque chose qui n'a plus rien à voir avec l'absinthe. Nous serions ivre de haine et de mépris.

2007/09/25

Simon et Myriosis, sur la crise de la trentaine

Myriosis dit :
Simon, je crois que la crise de la trentaine est commencée, pour moi.

simon dit :
Oh seigneur!!! Pauvre gousse ! Raconte-moi ta crise de 30taine.

Myriosis dit :
Cette crise, oh. Cette crise, ce n'est pas grand chose, une impression que je n'arrive pas encore à décrire comme il faut. J'ai l'impression du temps qu'il me reste, l'impression du temps qui passe,
l'impression qu'il faut en profiter.

simon dit :
Oui. Je comprends.

Myriosis dit :
Je crois que je ne profiterai plus des choses comme avant. C'est ça la différence. Je ne peux plus profiter comme avant. Je dois déguster. Avoir trente ans, c'est apprendre à déguster.

simon dit :
cé si beau.

Myriosis dit :
C'est une forme plus subtile de jouissance. Je pense que c'est là que je suis rendu.

simon dit :
Tu t'y rends bien.

Myriosis dit :
Je trouve cela un peu triste. Non pas pour ce qui s'en vient, mais pour ce qui n'est plus, pour cette façon que j'avais de profiter de la vie et qui ne reviendra pas.

R... et Myriosis, sur la nouvelle orthographe

Myriosis dit :
J'ai une amie qui m'écrit des messages dans un anglais approximatif. Je ne savais pas, R..., qu'on pouvait faire autant de fautes en anglais. Je ne comprends pas comment on peut en arriver là.

R... dit :
Tu devrais lire les travaux de certains des étudiants que je corrige...

Myriosis dit :
En français, je veux bien, mais en anglais ? Peut-être écrit-elle dans ce nouvel orthographe que l'usage d'internet a imposé. Je ne sais pas.

Myriosis dit :
Je crois qu'orthographe est féminin. Je ne sais plus.

R... dit :
L'anglais est plus facile que le français, mais la mode d'écrire sur internet et sur les cellulaires a beaucoup changé l'écriture des gens.

Myriosis dit :
Oui. On dirait que les gens écrivent à la va comme je te pousse. Le lecteur doit alors décrypter. Je trouve que cette façon d'écrire est franchement égoïste. Elle affiche un mépris pour l'interlocuteur.

R... dit :
Oui, tout à fait. Et puis, il y a le probème des profs qui ont toujours laissé passer les étudiants, même s'ils avaient de la difficulté.

R... dit :
Et ça me fait un peu chier les gens qui écrivent "h0w r u 2day".

Myriosis dit :
POUAH! "how" avec un zéro! On dirait un code postal!

R... dit :
Ne ris pas. Il y a des gens qui écrivent ça. Je l'ai vu de mes propres yeux!

Myriosis dit :
Les codes postaux, c'est anachronique. Ces gens, au fond, sont obsolètes.

R... dit :
C'est peut-être ça le problème.

Myriosis dit :
Comment peut-on croire qu'on est cool en donnant à ses mots des allures de code postal ? C'est ridicule.

R... dit :
ça s'appelle être 31337 - traduction de "eleet", de "elite".

Myriosis dit :
Hein??? On dirait un zip code!

R... dit :
C'est les amerloques qui ont parti cette mode. "Elite" (en anglais) se prononce "eleet". Et en chiffres qui ressemblent à ces lettres 31337. C'est complètement fou.

Myriosis dit :
N'importe quoi pour se donner l'impression de faire partie d'une gang.

R... dit :
Zip code, code postal... coïncidence? i think n0t!!!

Myriosis dit :
MDR!

Myriosis dit :
L0L M2R!

R... dit :
Hahahaha! Alors tu vois, l'orthographe de ton amie n'est peut-être pas si pire.

Myriosis dit :
Oh oui, elle est si pire, t'inquiète.

Myriosis dit :
Tout ça, c'est la faute du Père Noël. Depuis toujours, son code postal est H0H 0H0.

R... dit :
Oh mon doux Jésus, c'est tellement vrai!

Myriosis dit :
Le Père Noël était de son temps. Aujourd'hui, ceux qui font comme lui sont off en criss .

2007/09/20

Hier à l'épicerie, j'ai aperçu le chanteur des Breastfeeders.

Être un enfant quelque part

Machu Picchu est habitée par une population silencieuse d’hirondelles et de lézards. C’est ce qui m’avait frappé, là-bas, les animaux et le silence. Puis, la matinée suivant son cours, une équipe de tournage est même venue enregistrer quelques scènes d’un soap péruvien. Ailleurs, dans les ruines d’un ancien temple, des touristes européens imposaient leurs mains au-dessus de « la stèle ». Railleurs, nous suggérions de revenir au solstice, quand la stèle se transforme en puma – on n’a pas idée de la quantité de roches qui se transforment en animal, les jours de solstice, au Pérou. Puis nous avons pris un petit sentier étroit longeant une falaise. Je me souviens d’y avoir mangé des fraises.

Enfant, je croquais souvent des fraises qui poussaient un peu partout autour de la maison. Il y avait aussi des bleuets, des framboises, toutes sortes de fruits. Je croquais de tout au rythme de mes jeux. Il y avait de grands pins où nous aimions grimper, mes amis et moi. Nous en faisions des maisons ou des fusées, selon notre imagination. Derrière la maison, il y avait un petit bois, tout en pins, où l’on trouvait toutes sortes de choses qui rendaient l’endroit surréaliste : un poulailler avec des lapins, les restes d’un autobus scolaire calciné, des champignons et deux chevaux. Chaque jour, je traversais cet endroit fabuleux pour rejoindre Karim, qui vivait de l’autre côté. Plus loin encore, il y avait des clairières et des champs oubliés, puis des lacs où mon père nous amenait pêcher, puis encore plus loin, quand nous étions au bon endroit pour les apercevoir, il y avait des collines, bleuies par la distance, qui me faisaient rêver tant elles me semblaient inaccessibles.

À Machu Picchu, je me suis demandé ce que se serait, d’avoir de son enfance les images de cette cité inca. Qu’est-ce que c’était, d’être enfant dans les Andes, dans une ville au sommet d’un pic, d’apercevoir un fleuve qui coule, en bas, lorsqu’on se risque à étirer le cou au-dessus, puis lever la tête vers les autres pics des environs ? Qu’est-ce que c’était, de courir en riant dans les rues étroites ? Y avait-il des hirondelles ? Des lézards ? Quels souvenirs gardait-on de son enfance, à Machu Picchu ?

J’y ai repensé, à Solsona, en Catalogne, quand Èric m’a entraîné dans ses propres souvenirs d’enfance. Nous marchions sur un chemin de terre, le long d’un champ en face de chez lui. C’était un champ de blé, tout doré, qui descendait de plus en plus vite à mesure qu’il s’éloignait du chemin, jusqu’à disparaître derrière une crête, cédant le paysage à des collines houleuses, toutes couvertes de blés, qui prenaient de l’ampleur à mesure qu’approchait l’horizon, jusqu’à s’ériger en véritables montagnes : les Pyrénées. Nos pas faisaient crépiter le sol rocailleux sous nos pieds. Dans les quelques pins épars que nous croisions se cachaient des tourterelles dont le chant n’avait pas la tristesse qu’on leur connaît, au Québec. En Catalogne, les tourterelles ne sont pas tristes.

Ma première journée en Catalogne tirait à sa fin. Lentement le soleil tirait sa révérence. Èric m’emmena de l’autre côté du champ, où se dressait une petite église romane sur laquelle se jetait la lumière oblique du soir. La pierre jaunâtre brillait, les champs dorés aussi, le soleil encore plus. On dirait que la Catalogne est faite pour recevoir le soleil.

Nous sommes montés sur le toit de l’église – elle avait quoi, sept cents, huit cents ans ? Là-haut, ça sentait les pins, le blé, la terre cuite et le romarin. La lune montrait son premier quartier. L’heure était à la contemplation. J’ai murmuré : « Qu’est-ce que ce devait être, quand même, d’être enfant ici, d’avoir tout ceci comme terrain de jeu, dans ce décor. » Et Èric d’acquiescer. Et moi de sourire. Je me sentais comme un enfant, dans ce pays que je ne connaissais pas. La réponse à ma question, je l’avais.

2007/09/14

Prédiction à l'emporte-pièce: Yves Boisvert sera le prochain éditorialiste en chef de La Presse.

2007/09/10

Je l'ai déjà dit sur ce blogue, mais je le redis: c'est une bonne idée, quand même d'avoir de la musique en voyage. J'écoute l'Heptade et - magie - je vois les Champs Élysées. Je ne voyais pas ça, avant.

2007/09/05

Els Països Catalans

Ça y est, c'est fait, un mois et demi après mon retour : mes photos de voyages dans mon photorama.

Normalement, les hommes sont meilleurs que les femmes pour indiquer la direction d'un endroit, mais dans le magasin d'alimentation, c'était le contraire. Cela pourrait être dû au fait que les femmes préhistoriques étaient chargées de la cueillette des fruits et légumes.
- "La théorie de l'évolution confirmée... au supermarché", Cyberpresse

Je pense qu'il y a de l'abus dans les rubriques scientifiques de nos quotidiens. On ne peut pas faire des liens aussi tirés par les cheveux sans les expliquer. En fait, je ne sais pas si c'est de l'abus de confiance ou un manque de décence.

Maintenant, quelles conclusions tirer? Que les femmes ont le supermarché dans le sang? Et qu'un supermarché "pour hommes" devrait avoir des provisions mouvantes pour que les clients puissent les traquer?

2007/08/30

Premier regard sur Montserrat


Lorsqu’on aperçoit la silhouette en dents de scie de Montserrat se profiler à l’horizon, on ne doute pas un seul instant que cette montagne ait été sacrée. Depuis la banquette arrière de la voiture, encore sonné par mon récent atterrissage, je regardais la montagne en rêvant aux sorcières qui ont dû se réfugier là-bas, aux fées qu’on a dû apercevoir entre les pics, aux sorciers qui se targuaient de relations privilégiés avec les démons de la montagne … au sang versé – l’Europe est si vieille qu’on peut se demander s’il reste encore des endroits où du sang humain n’a pas coulé. Ah! que de contes de fées ont dû naître autour de Montserrat. Et qui sait s’ils n’en reste pas quelque trace dans nos versions de Cendrillon et de Peau d’Âne ?

Aujourd’hui, sur les flancs de la montagne, un monastère abrite la légendaire Vierge noire – comme quoi le sacré n’est pas mort. Des milliers de touristes et de pèlerins font la queue chaque jour pour voir de près la statuette noircie par la fumée des lampions allumés par les fidèles et autres suppliants.

Nous nous sommes arrêtés au pied de la montagne. Le monastère était perché là-haut. Mon premier monastère perché sur une montagne. J’aurais pu dire : « On se croirait en Europe », mais nous y étions vraiment. Puis, un funiculaire nous a soulevés de terre. Nous montions, dans un heureux silence, vers la montagne, fenêtres grandes ouvertes pour laisser entrer une douce brise. Quand je sortais la terre pour regarder passer la route, loin en bas, j’oubliais presque la cage du funiculaire et c’était comme si je m’envolais vers Montserrat, parmi les papillons et, plus haut, les hirondelles qui vivaient sous les corniches du monastère. Je brandissais ma caméra, pour immortaliser cet envol et le défilé des étranges et fascinantes colonnes de roche qui formaient la montagne.

2007/08/29

Les immigrants qui venaient jadis d’Europe ou d’Amérique latine provenaient de pays dont les us et coutumes avaient beaucoup en commun avec ceux du Québec. Ces bassins de recrutement se sont taris maintenant que ces pays offrent aux leurs des raisons de rester chez eux.

Ce n’est pas diviser les immigrants en bons ou mauvais que de dire que le Québec reçoit aujourd’hui des gens qui viennent de pays ou règnent des croyances religieuses et des valeurs, notamment sur la place de la femme, très éloignées de celles des Québécois.

Des politiques d’intégration qui fonctionnaient jadis pour certaines communautés ne fonctionnent plus du tout aujourd’hui pour d’autres. On ne trouvera pas de solutions si on fait semblant que le problème n’existe pas.

Plusieurs communautés musulmanes sont aussi infiltrées par des activistes fondamentalistes animés par la haine de l’Occident. Intimidée, la majorité modérée ne les débusque pas. Où cela conduira-t-il ?

Mettez-vous enfin à la place de l’immigrant qui arrive à l’aéroport Trudeau. Le Québec lui dit: la langue officielle ici, c’est le français. Le Canada lui répond: non, ici, c’est un pays bilingue.

La philosophie québécoise lui demande d’adopter nos valeurs. La philosophie canadienne l’encourage à conserver sa culture d’origine. Mélangeant, vous dites?
- Joseph Facal


2007/08/23

Catalan élémentaire

Voilà, c'est fait. Hier je me suis inscrit en tant qu'étudiant libre au cours de catalan élémentaire à l'Université de Montréal. J'invite tout le monde à en faire autant.
Et pour ceux que ça intéresse, il y a aussi un cours de culture et civilisation catalanes.
Dépêchez-vous, les places sont limitées!

(Et on peut faire la même chose à l'Université Laval!)

2007/08/19

Émile Zola, L'assommoir, Bookking International, coll. "Classiques français", Paris, 1993, 410 p.

2007/08/17

Premier regard sur l'Europe (bis)

J'ai toujours l'impression de débarquer en catastrophe des avions, comme si j'ai été catapulté de chez moi, à califourchon sur une roche, pour me retrouver là, patatra dans un nouveau monde, sans trop comprendre. C'est à cause de mon hébétude. Je me rends compte que je suis là, complètement hagard, épuisé par le trajet mais excité par ce qui m'arrive. Je sors de l'aéroport et c'est comme un raz-de-marée qui me ramasse - à cause des sens. Naître ne doit pas être bien différent. On découvre qu'il y a de l'air, une odeur, une température, et surtout une lumière. La lumière est différente à Barcelone. Ici, on dirait qu'elle coule sur les choses, comme de l'eau. Là-bas, elle irradie. Tout brille, alors qu'ici tout est éclairé. C'est quelque chose, quand même, de basculer dans un monde qui brille, rapport que ça éblouit. Puis on avance à tâtons dans toute cette lumière, un peu comme un aveugle, ou un sacré myope. Même une semaine après mon arrivée, je cherchais encore les interrupteurs le long des murs, les serrures dans les portes. Je ne voyais rien de ces choses-là.

Dès notre arrivée en Catalogne, mon Catalan m'a demandé : qu'est-ce que tu vois ? J'étais content qu'il me pose la question, sinon j'aurais pu oublier la réponse dans l'enchevêtrement de mes émotions mêlées. Grâce à lui, nous n'oublierons pas.

J'ai regardé par le hublot de la voiture. Nous roulions sur l'autoroute, entre des collines ocreuses sur lesquelles s'accrochaient des arbustes de peine et de misère. Ça sentait la Méditerranée jusque dans le creux des rochers. J'ai sûrement vu passer des oliviers, à ce moment-là, mais je ne savais pas les reconnaître. J'étais absolument fasciné par l'état des collines, si friables qu'on aurait dit qu'un sourire les ferait craquer. D'ailleurs elles craquaient de partout. Je devais sourire beaucoup.

"L'érosion", que j'ai répondu. "On dirait que tout s'effrite." Silence dans l'auto. Je me demande si mon Catalan s'attendait à cette réponse. Puis, entre deux rayons de soleil, j'ai regardé les villages qui bordaient la route. Ils étaient tous en pierre, de la même pierre que les collines. Les maisons s'effritaient donc elles aussi et un j'ai senti un gouffre immense s'ouvrir - un gouffre métaphysique, s'entend. Ça donne le vertige, quand même, de voir l'âge d'une maison dans l'usure de sa pierre plutôt que dans la pourriture du bois, dans la rouille ou dans la peinture qui décole. "Le passé", que j'ai fini par ajouter. "Il est presque indécent."

Il y avait, en effet, beaucoup trop de pierres nues pour mes yeux vierges d'Europe. On aura beau dire qu'à Montréal les gratte-ciels côtoient des vieilles églises et que c'est tout un contraste, les vieilles églises européennes côtoieront toujours d'autres églises encore plus vieilles, vieilles comme des montagnes - et entre elles se faufileront des voitures, comme celle où j'étais. Tout était si vieux que je me disais que ça n'avait pas de bon sens. C'était presque trop. Oui, j'aurais voulu porter plainte pour attentat à la pudeur, car j'étais historiquement pudique. J'aurais voulu des pancartes : monument historique. Mais il aurait fallu en mettre partout, au point où les choses en auraient été cachées. Aucune pancarte, donc : que mon propre jugement devant des vieilles roches.

Évidemment, j'avais le goût de pleurer tant j'étais ému. Un peu comme un bébé qui regarde tout pour toute la première fois.

2007/08/08

Le laveur de vitre

Par ma fenêtre, j'aperçois un laveur de vitre qui, avec son longue perche, nettoie ma fenêtre et celles de mes collègues. Je ne peux pas m'empêcher de le regarder. Je ne travaille plus.

2007/08/07

Heureux qui comme Ulysse

La musique souvent me prend comme une mer!
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile;

- Charles Baudelaire

La Catalogne était revenue de son pays, ses bagages jonchaient encore, épars, le sol de notre chambre. Nous étions tous deux allongés, c'était de belles retrouvailles. Puis elle s'est levée, je l'ai entendue marcher jusqu'au salon, mettre un disque dans le système de son. Je devinais ce qu'elle faisait. J'ai fermé les yeux et, pendant que le système chargeait la musique dans les circuits, la Catalogne est venue me rejoindre.

On ne peut pas dire que notre voyage ait été très riche, musicalement parlant. Nous n'avions, pour nous divertir l'oreille, que quelques disques, pas les meilleurs, à faire jouer dans l'auto. Cependant, au fil des kilomètres, certaines chansons se sont distinguées des autres, des chansons que je n'ai entendues que dans l'enceinte de notre véhicule. Et voilà que la Catalogne ramenait ces musiques d'Europe, les portant à mon oreille pour que, bien installé dans le lit, je puisse revoir en songe les routes que nous avons parcourues avec elles. Les images fusaient. C'était comme une éruption dans ma mémoire et mes paupières servaient d'écran sur lequel se projetait mes souvenirs. Je revoyais la route, la lumière si blanche du soleil catalan, les châteaux sur les collines, les ruines d'églises gothiques oubliées dans un champ, les vignobles, les oliviers plantés en rangs, la mer... C'était comme un geyser que je devais contenir. Et bien sûr je ne retenais pas tout. La mémoire est si fluide, elle glissait de mes yeux fermés pour ruisseler sur mes joues. C'est fou comme ça coulait, un vrai torrent, au point où la Catalogne s'est inquiétée. J'ai dû jurer qu'il n'y avait là que matière à souvenirs, que ces larmes ne cachaient aucun monstre abyssal.

Puis la musique s'est arrêtée, j'ai pu reprendre mes esprits, ouvrir les yeux et me retrouver échoué dans mon lit.

2007/08/02

Il n'y a pas si longtemps encore on entendait dire: "Y'a juste ici que ça arrive." Maintenant, ça arrive aussi au Minnesota, USA. Notre québécitude peut aller se rhabiller.

2007/07/29

Note à moi-même pour la prochaine fois où j'irai faire du camping:
Apporter: lampe de poche, papier de toilette, nourriture, eau.

2007/07/26

6000 visiteurs dans mon photorama. Un vrai miracle.

2007/07/24

La fin d'Harry Potter

MERCI, HARRY POTTER -L'autre jour, à la radio du midi de Radio-Canada, un dynamique prof des HEC, titulaire de la chaire Pierre Péladeau sur l'art et l'épicerie, a déclaré que le plus extraordinaire chez Harry Potter, c'était son succès. Le professeur pleurait de joie en rappelant que plus de 300 millions d'enfants avaient lu Harry Potter, la preuve que le succès n'est pas incompatible avec l'art, ronronnait-il. En fait, ce grand spécialiste de l'art et de l'épicerie voulait dire que le succès est l'essence même de l'art.

À cette même émission, tout plein de gens sont venus dire que l'important finalement, c'est que les enfants lisent. Peut-être que Harry Potter ce n'est pas de la grande littérature, mais qu'est-ce qu'on s'en fout, disaient les gens, ces enfants là lisent, comprenez-vous, ILS LISENT.

Je n'y avais pas pensé, mais c'est bien trop vrai, grâce à Harry Potter, un jour ces enfants-là vont lire Marc Lévy et pourquoi pas Marie Laberge. Merci, Harry Potter.
- Pierre Foglia

Je pense que je vais lire le dernier Harry Potter, juste pour voir s'il meurt à la fin. Ça serait merveilleux, qu'il meurt.

2007/07/23

Tornade!

Hier, nous étions dans le parc de la Gatineau. Il faisait un temps splendide et nous avions trouvé une longue plage où tout le monde parlait russe. C'était assez surréaliste.

Plus surréaliste encore: les sauveteurs qui font sortir tout le monde de l'eau. Une fille s'y mettait particulièrement. Elle voulait faire preuve de beaucoup de leadership. Quand, en s'approchant de nous, quelqu'un lui a demandé pourquoi il fallait sortir de l'eau, elle a dit: "There's a tornado." Et tout le monde: "A tornado?" On n'y croyait tellement pas que Simon s'est mis à imaginer un phénomène marin qu'on ne trouve que dans les lacs.
Nous avons poireauté une heure sur la plage, à ne pouvoir nous baigner, à attendre bêtement le passage de la tornade. Certains, pour se moquer, se sont mis à crier : "Shark! Shark!" Et ils trempaient le pied dans l'eau pour narguer les sauveteurs. Ces derniers couraient d'un bout à l'autre de la plage pour demander aux plaisanciers (pour ne pas dire plaisantins) de retirer leur pied de l'eau. À la fin, ils ont demandé à tout le monde de s'éloigner de l'eau d'un bon deux mètres. Ils ont dit : "La CCN s'en vient. Ils vont évaluer la situation et nous permettre de nous baigner à nouveau." Et nous, pour rigoler : "Quoi, ils s'en viennent vérifier qu'il n'y a pas de tornade ? " Tout ça avait l'air d'un exercice.

Évidemment, il n'y a eu aucune tornade.

2007/07/19

Pour mon anniversaire

Max Brooks, The Zombie Survival Guide, "Complete Protection from the Living Dead", Three Rivers Press, New York, 2003, 272 p.

Merci si-mon! :)

2007/07/18

Premier regard sur l'Europe

Je crois bien que c'était au Portugal. Nous venions de traverser l'Atlantique et je jetais un oeil par le hublot de l'avion. Les nuages se dissipaient peu à peu et j'ai pu distinguer quelques montagnes, puis rapidement j'ai reconnu des éoliennes, des éoliennes par centaines, perchées sur les crêtes des collines.


Pour moi qui m'en allais en Espagne, pays de don Quichotte, ces moulins à vents étaient un très bon signe.

2007/07/17

Back in Town

Hier matin, je rêvais que je payais en euros une somme réclamée en dollars canadiens. Je me suis réveillé très confus. Je ne comprenais pas cette porte entre-ouverte, ce mur, ce lit. Ce n'était pas l'appartement de Barcelone ni la maison d'été de la grand-mère, à Vilafortuny. C'était chez moi, mon lit, ma chambre, 6h du mat. Bang. Je suis tombé par terre - métaphoriquement, s'entend.

Une fois debout, j'ai fait la lessive. Impossible alors de résister à l'envie de renifler chaque pièce de linge sale. Des parfums de Catalogne y traînaient encore, comme des spectres, mêlés à ma sueur et à la crème solaire. Puis, pendant que la machine effaçait ces traces, je suis allé déjeuner dans un boui-boui non loin de chez moi.

Au resto, je me suis empressé de commander des oeufs et du bacon, accompagnés de fruits. La serveuse m'a versé un café filtre que je n'ai pas détesté. Les oeufs auraient pu être mieux cuits, mais je ne m'en suis pas plaint, trop heureux de manger un vrai déjeuner après trois semaines de croissants. Les Européens ne déjeunent pas : ils petit-déjeunent. Et quand ils disent "petit", they mean it.

Après le déjeuner, j’ai pris le métro. J’avais quelque chose d’important à faire, une chose à laquelle je tenais depuis mes premiers instants en Catalogne : aller voir le fleuve. Sur l’île Sainte-Hélène, j’ai trouvé un endroit où on pouvait descendre jusqu’à l’eau. Une pierre toute plate m’invitait à m’installer là.

À deux reprises des Catalans m’ont demandé ce qu’était un fleuve. Pour eux, il n’y a que quelques petites rivières et de nombreuses ribieras (il me semble que c’est le mot), des moins-que-rivières, des rivières de circonstances qui n’apparaissent qu’aux jours de pluie. En survolant Barcelone, à notre arrivée, mon Catalan m’a dit : « Regarde, ça c’est notre fleuve. » J’ai vu un espèce de chemin marécageux se faufiler entre des usines avant de mourir, épuisé, à plusieurs mètres de la mer. « Nous l’avons dévié pour qu’il sorte maintenant là », et il m’indiquait un timide chemin d’eau qui, lui, rejoignait la Méditerranée. « Pourquoi avez-vous fait ça ? » ai-je demandé. « Parce que c’était plus commode de l’avoir là. » En imaginant le Québec faire la même chose au Saint-Laurent j’ai eu froid dans le dos. C’est à ce moment que j’ai réalisé toute la grandeur de notre fleuve, si large qu’on finit par ne plus voir l’autre rive, si grand que les mots finissent par manquer et qu’on l’appelle la mer.

Hier matin, j’ai tenu la promesse que je m’étais faite. C’était une bonne idée. Sur la roche plate, j’ai regardé l’eau couler pendant de longue minutes. J’avais eu peur de vômir en arrivant, j’avais eu peur de la laideur, mais finalement Montréal, de l’autre côté du fleuve, était belle. Ce n’était pas une beauté méditerranéenne, mais nord-américaine, faite non pas d’harmonie, mais de contrastes. Et c’est là, vraiment, que mon voyage a pris fin.

Dans les prochains jours, je vous conterai tout.

Montréal

Suivi médical

Ce matin, coup de téléphone. C'est la doc:
"Ouin, j'ai reçu les résultats, les noisettes ont sorti très fort. Vaudrait mieux les sortir de la maison si tu en as, car la prochaine fois que tu seras en contact avec elles, ça pourrait être dangereux."
Elle m'a parlé aussi des pêches, un peu. Le reste est négatif. Pourrai-je un jour recroquer amandes, pommes et cerises? Suspens...

2007/07/16

2250 photos. Sans compter les vidéos. Je crois que je suis fou.

2007/07/12

Souvenir de voyage

Dans la boutique souvenir de la Sagrada Familia, une femme se plaint pendant que son amie fouille dans un tas de portes-clés: "This is all too Gaudì for me. I want things that look more Spanish."

Son amie s'entiche d'un porte-clé en forme de statue de lézard à la Gaudì: "It's so nice."

Soudain la première femme prend peur: "Oh no! There's not gonna be Gaudí all over Spain, is it?
- No. Listen: Gaudì is Barcelona. The rest of Spain, it's different."

Alors la femme se calme et regarde les portes-clés: "I like this one." Elle prend un porte-clé carré sur lequel sont inscrits 16 numéros, à raison de quatre par rangée, puis va vers la caisse.
Voilà ce qu'aime cette femme: des grilles de chiffres.

Je parie que dans l'avion, elle faisait des sudokus.

2007/07/05

Carte postale

Un véritable conte de fée...
Je suis à Paris présentement (un merci tout spécial à Pb et si-mon). C'est la première fois que j'ai un instant pour aller sur internet. Jusqu'ici le voyage se passe à merveille. Tant de choses à raconter... je crains de ne pouvoir les bloguer avant mon retour, on verra.
Bon baiser de Paris
Gousse xxx

2007/06/23

C'est un départ

Bon, les bagages sont prêts, il ne reste que la brosse à dents. Celle-là je la garde pour la fin. Si-mon et Pb viendront bientôt chercher mes plants de fraises et de menthe pour en prendre soin de chez eux, puis ils reviendront ici nous prendre, la Catalogne et moi, pour nous conduire à l'aéroport. Un dernier martini là-bas, puis le grand saut. On prend un grand respire. Comme disait mon père: "C'est parti mon kiki!"

On m'a dit un jour que rappaz signifiait jeune homme, en portugais.

2007/06/22

Les cris et les klaxons

Imaginons qu'un gars vienne chercher sa blonde qui travaille dans une tour à bureau. Supposons que, plutôt que d'entrer dans l'immeuble, le gars se met à crier : chérie, j'suis là! Évidemment, la fille ne l'entend pas. Alors le gars qui plus fort. Toujours pas de réponse. Le gars crie, crie et crie comme un maudit con jusqu'à ce que sa blonde, qui s'impatiente, va voir dehors si son homme n'arrive pas. Pendant ce temps, tout le monde s'entend pour dire que le gars est vraiment, mais vraiment con - et en plus, il ne sait pas vivre.

Ce genre de situation, on pourrait penser que ça n'arrive que dans ma tête, car au fond, je n'ai vu personne crier comme ça, personne ne crie en vain sur le trottoir - sauf peut-être des enfants, mais on pardonne tout aux enfants, à cause de l'apprentissage. Mais combien s'arrêtent en auto devant l'immeuble où je travaille et klaxonnent pour signifier qu'ils sont arrivés!

El laberinto de las aceitunas

Eduardo Mendoza, El laberinto de las aceitunas, Biblioteca de bolsillo, Espagne 1988 [1982], 271 p. Récit linéraire, mais tordu. Des situations loufoques et absurdes. Des longueurs parfois. Mais c'est bon pour pratiquer l'espagnol et ça se passe à Barcelone. Ça permet de rêver en attendant d'y aller. Quoi? Demain je serai à Barcelone ? Oh oui :)

Le blogue de Marie-Pierre

Voilà, elle a fait le saut : Sur le fil.

2007/06/21

Les origines de la culture

René Girard, Les origines de la culture, Hachette Littératures, coll. Pluriel, Paris, 2004, 280 p.Tous connaissent mon faible pour Girard. Mais ce livre-là n'est pas le plus intéressant d'un point de vue théorique.

2007/06/20

Il faut bien sûr m'excuser d'en dire si peu ces jours-ci. C'est que j'ai un voyage en Espagne à préparer. Départ samedi.

2007/06/15

Je déteste lire des articles de ce genre une semaine avant d'aller à Barcelone. Et quand ça vient de Lysianne Gagnon, c'est encore pire.

L'une des tactiques de l'ETA étant de démolir la prospère industrie touristique espagnole, on prévoit qu'elle pourrait viser les grands centres comme Barcelone.
- Lysianne Gagnon, "Le retour du terrorisme", La Presse.

La fraise, prise 2

Ce matin, je suis allé cueillir ma deuxième fraise sur le balcon. Miam. J'ai tout de suite voulu la partager avec la Catalogne, qui était dans la douche. Je m'infiltre donc dans la salle de bains, m'approche de la baignore, cogne trois coups contre le mur. "Oui?" Je tire discrètement sur le rideau et lui montre le fruit: "Tiens, encore une fraise ce matin. Croque." Et la Catalogne croque la moitié du fruit que je lui tends. Aussitôt, elle grimace, crache la chaire rouge à ses pieds. L'eau qui ruisselle vire au rouge. "Pouah! Elle n'est pas bonne!" Je regarde le bout qui reste entre mes doigts. J'ai peine à croire qu'il ne soit pas bon. "C'est parce que tu t'es brossé les dents!" Et j'engloutis, soulagé, le fruit savoureux.

2007/06/14

La souris le crie,
La souris le dit,
C'est ici que c'est écrit.
- Passe-Carreau

Wow! Ce matin il y a ce titre sur le site de la BBC:
Je crois rêver.

2007/06/13

Plus que 10 jours

Aujourd'hui j'ai reçu par courriel mes billets d'avion.

2007/06/11

La fraise

La fraiseC'est elle : ma première fraise. J'ai laissé la Catalogne en croquer un bout, puis j'ai mangé le reste.

2007/06/10

Quelle classe moyenne

La classe moyenne de l'ADQ, c'est la famille: pas la famille recomposée ou monoparentale, non, la famille classique, avec deux ou trois enfants et peut-être la mère au foyer. Pour cette tranche de la population, les valeurs morales, la sécurité et la tranquillité font partie des principales préoccupations.
[...]
La classe moyenne de Jean Charest, ce sont les gens qui travaillent fort, qui sont ambitieux, qui ont un Blackberry pour ne rater aucun ordre du patron, même les week-ends, qui n'utilisent pas les transports publics et qui veulent changer de voiture aux deux ans. Ils veulent devenir plus riches et ne comprennent pas pourquoi le fruit de leur dur labeur servirait à nourrir mieux des assistés sociaux qui refusent de travailler.

-Gil Courtemanche, "Pauvre classe moyenne!", Le Devoir

2007/06/09

Ekaterin, un blogue à visiter.

La honte n'a pas de limite

L'autre jour je parlais avec beaucoup de honte des mauvaises herbes que j'avais prises pour du persil. J'ai tout arraché, ne gardant que les pousses qui, visiblement, n'étaient pas de la même espèce, convaincu qu'il s'agissait là de mon persil chéri. J'ai aussi laissé vivre encore un peu les pousses les plus petites, trop petites encore pour être identifiée.

Quelques jours plus tard, la Catalogne, jetant un oeil à mon soi-disant persil, s'exclama: "Mais c'est de la menthe!" De la menthe... de la maudite menthe... ma fichue menthe qui prend des proportions, qui rampe sous terre et éclot plus loin, qui prend tout l'espace.

Évidemment, mon persil se trouve parmi toutes les plantes arrachées la semaine dernière.

2007/06/08

La St-Urbain n'est pas une bière, c'est une crosse

Hier soir à l'épicerie, l'envie m'a pris d'acheter de la bière. J'aperçois tout de suite une caisse de St-Urbain. Je me dis: "Tiens ? Je ne les connais pas, eux autres." J'achète aussitôt la caisse, convaincu qu'il s'agit d'une nouvelle micro-brasserie. He bien, non! Contre toutes les apparences (qui sont plus trompeuses que jamais), cette bière est brassée par Labatt:

Une déclaration de guerre. Voilà comment les microbrasseurs québécois perçoivent l'arrivée sur les tablettes de la Saint-Urbain, une nouvelle bière qui a toute les apparences d'une bière de microbrasserie... mais qui est brassée par Labatt.

[...]

Au coeur du débat, un fait: vous aurez beau tourner une caisse de Saint-Urbain dans tous les sens, nulle part vous ne verrez le nom de Labatt. À la place: la dénomination «Bières de spécialité Oland».
- Philippe Mercure, "Les microbrasseurs se lèvent contre Labatt", La Presse.


Soit dit en passant, avant même de savoir que cette bière venait de Labatt, je n'ai pas été impressionné par son goût, ce qui confirme que j'ai du goût.

Ma question: quand Labatt est plus intéressée à crosser le monde qu'à brasser, doit-on encore parler de brasserie ou inventer le mot crosserie?

2007/06/05

Un monde idéal

Alain21 a de très impressionnantes photos du pôle Nord. Des paysages désolés et arides partout. J'adore ce monde froid. Ça me fait rêver. Oui, je rêve d'un monde plus froid.

Les photos ont été prises en juillet 2005. À la même époque, Richard était lui aussi au pôle Nord. Il y cherchait des manières de vivre sur Mars.

2007/06/03

Les miracles ont leur limite

Hier j'assistais ébaubi à l'éclosion de pousses vertes dans mes plates-blandes. Ciel, mon persil! pensai-je.

Oui, quelques graines ont germé, en effet, mais aussi pas mal de mauvaise herbe.

Je m'en vas t'arracher ça, moé.

2007/06/02

Pas juste pour l'haleine

Aujourd'hui, la Catalogne et moi avons commencé à mettre quelques feuilles de menthe de notre eau. Notre menthe.

Qu'est-ce qu'un zombie ?

Dans la foulée de la sortie du film 28 Weeks Later, Andrew Potter, du Maclean's, propose cette définition du zombie :
It is something that was once human but has had the spark of life, the drive of ambition and individuality, literally drained out of it, so it is part of a mindless horde.
- Andrew Potter

Le miracle de la vie

Ce matin une jolie surprise m'attendait. Les graines de persil que j'ai semées la semaine dernière ont finalement germé. C'est la première fois que je fais pousser quelque chose.

2007/05/31

Mourir empoisonné

Hier Sue Ellen a enfin décidé de se prendre en main. Elle était chez le psychologue et rêvait d'aimer son bébé. C'est un personnage tout en nuance, joué avec beaucoup de finesse. J'adore Dallas, j'adore Sue Ellen.

La Catalogne et moi soupions devant cet épisode. "Tiens, j'ai tranché du pain", dit-elle. Merci. Je mords dans ma tranche et m'étonne d'y trouver des morceaux plus croquants que d'autres. Oh, mais il y a des noix là-dedans! La Catalogne a voulu M'EMPOISONNER! "Vite, mets ça sur pause!" Et je cours aux toilettes cracher tout ce que j'ai, me rincer la bouche directement sous la chantepleure et répéter l'opération jusqu'à ce que je ne trouve plus aucun moton sous ma langue ou entre mes dents. La Catalogne me regarde faire, sincèrement désolée. Ce n'était qu'un accident. N'empêche, il faudra peut-être songer à bannir le pain aux noix de cette maison.

Retour au salon. L'écran du téléviseur est mauve, rien à faire, il faut redémarrer le lecteur DVD et reprendre là où nous étions rendus. Cette fois, Bobby croque un sandwich avec des chevaux et un enfant. C'est un grand moment, on sait tous que Bobby rêve d'avoir un enfant. Soudain Ray arrive au galop et annonce que le père de l'enfant s'est fait mordre par un serpent à sonnettes. Bref, il a été EMPOISONNÉ! Survivra-t-il ? Sinon, Bobby adoptera-t-il l'enfant? Impossible de le savoir, l'écran est redevenu mauve à cet instant. Le lecteur DVD, quoique neuf, est foutu. Kapput.

Bref, tout ça pour dire qu'il y a des soirs où il vaut mieux ne pas manger de pain.

2007/05/30

Mea culpa

Bon, je retire ce que j'ai dit sur Philippe Schnobb l'autre jour. Il fait du bon travail.
Un homme de 23 ans subira un procès pour avoir proféré des menaces contre les francophones dans une vidéo diffusée sur YouTube. C'est à la suite d'une chronique de Philippe Schnobb que les policiers ont été alertés.
- Radio-Canada.ca

Avoir des allergies, c'est...

... croquer une noix de Grenoble et se rendre compte qu'on n'en croquera plus jamais.

... boire un jus de légumes et découvrir que c'est fini.

... accepter un amuse-gueule en dégustation à l'épicerie et se rendre compte qu'on vient de risquer sa vie.

Bref, c'est regarder s'allonger, chaque jour, la liste des aliments damnés.







Ça a l'air qu'ils ont finalement décidé de remplacer Tinky Winky par Jésus. Ils vont légèrement modifier sa couleur pour qu'il soit pourpre, ils vont remplacer le triangle par une croix et la sacoche par une encensoir.

2007/05/29

Mon pouce vert

Je me rends compte que j'ai vraiment du plaisir à m'occuper de mes plantes. C'est la première chose que je fais en arrivant du bureau.

Cette histoire de jeu télévisé des Pays-Bas où une femme décidera qui des trois participants malades recevra son rein est plus-que-dégueulasse.

La question qui tue (bis)

Pourquoi un extincteur?

Pour éteindre l'extinguible!

La question qui tue

C'était la fête à si-mon pis le p'tit maudit n'a pas roté une seule fois de la soirée.
Roterait-il seulement pour avoir de l'attention?

Intéressant article de Vincent Marissal sur la situation du français au gouvernement Harper.

Pour ajouter encore au climat antifrancophone de ce mois de mai, le gouvernement Harper a aussi décidé de paralyser le comité des langues officielles juste au moment, quelle coïncidence, où les députés devaient se pencher sur l'abolition par les conservateurs du Programme de contestation judiciaire.

Autre coïncidence, sans doute, des membres influents du gouvernement Harper, notamment John Baird, Tony Clement ou Jim Flaherty, étaient ministres du gouvernement Harris, qui a tout fait pour fermer l'hôpital Montfort. Sans le Programme de contestation judiciaire, la minorité francophone d'Ottawa n'aurait jamais pu se battre jusqu'en Cour suprême pour sauver Montfort.
- Vincent Marissal

Ayant grandi pas tellement loin de la rivière des Outaouais, je me souviens très bien de la saga de l'hôpital Montfort. Voir des politiciens en tirer des mauvaises leçon et ainsi damer le pion des communautés francophones du reste du Canada me révolte ...et n'augure rien de bon pour le Québec, linguistiquement parlant, advenant un gouvernement conservateur majoritaire.

2007/05/28

Les fraises et la table de bois

Mes promenades avec la Catalogne connaissent souvent des dénouements inattendus. L'autre jour, m'arrêtant près d'un cerisier en fleurs pour le photographier, nous fûmes surpris par des appels venant de l'autre côté de l'arbre: "Par ici! Venez photographier de ce côté!" Nous tendîmes le cou pour voir, là se déployait un jardin communautaire. Un homme arrosait son potager: "De cet angle c'est beau aussi!", ajouta-t-il.

La Catalogne et moi pénétrâmes dans les lieux. L'homme nous montra une tale de lavande: "Prenez des photos de ces fleurs, la couleur est belle, regardez." Je sautai plutôt sur l'occasion pour m'informer des modalités pour avoir un lot. L'homme me dit tout, puis il nous offrit des plants de fraises, de la ciboulette et de la menthe. Et c'était comme un miracle. On avait marché comme ça au hasard des coups de vent et voilà qu'on rentrait chez nous les bras chargés de terre et plantes qui se mangent. C'était un beau moment.

Puis ce soir, partis dans la direction opposée, nous découvrîmes un Canadian Tire. "Découvrir" n'est pas peu dire : la Catalogne n'avait jamais mis les pieds là-dedans. Elle fut à la fois émerveillée de voir tout ce qu'il y avait sur les tablettes et déçue de n'avoir pas connu cet endroit avant que ces parents ne viennent lui rendre visite. Ils nous auraient acheté tant de choses! Personnellement, ça m'a permis de sortir ma carte de crédit et de mettre des choses à moi dans l'appartement. C'est bon pour mon orgueil, de contribuer. J'ai donc acheté une table en bois, deux petits bancs, un extincteur et quelques ustensiles de cuisine. Encore une fois, nous étions partis tout simplement par pur hasard, et voilà que nous revenions les bras chargés de meubles... que nous avons mis, bien entendu, sur le balcon, à côté de nos plate-bandes de fraises et de menthe.

Les militaires

Par ma fenêtre, j'aperçois trois militaires inspecter une voiture.

Joseph Facal fait des merveilles aujourd'hui sur le poids politique du Québec dans la fédération canadienne.

L'UQAM

Acculée au pied du mur, l'UQAM a adopté un budget provisoire la semaine dernière pour tenter se satisfaire les exigences du gouvernement du Québec. Le budget prévoit des compressions de 6 millions de dollars et des hausses des frais afférents aux étudiants de 5 millions. Malgré tout,l'université est toujours en déficit de 30 millions pour l'exercice 2007-2008.
- Radio-Canada.ca

Mes premiers cours à l'Université du Québec à Montréal avaient lieu au pavillon Président-Kennedy, le gros bâtiment en forme de navire derrière la Place des Arts. Maintenant, l'UQAM est un gros navire qui coule.

Expo 67

Saisissant billet sur l'état de Terre des hommes sur Le blogue de pluche. Nombreuses photos now and then pour bien montrer le contraste.

2007/05/25

Pb a trouvé ça :

Naturellement, l'existence, le nom et la profession de Madame Astiné étaient une source d'ébaudissement infini, à base de contrepèteries et de calembours d'un goût exécrable; mais plus la facétie volait bas, plus vif était l'amusement.

Jean-Louis CURTIS, Le roseau pensant, p. 22.

2007/05/24


Mais qu'a fait Philippe Schnobb pour en arriver ? Il passe ses journées à errer sur internet, puis il branche sa web cam pour nous dire : Cliquez ici pour voir ce que j'ai trouvé.

Je me souviens d'une époque où il lisait les nouvelles de 18h00. Fait-il encore des reportages, au moins ?

2007/05/23

La fin des syndicats

Dans 20 ans, peut-être pourra-t-on voir que c'était la grève de trop. La grève suicide. Celle où le syndicat des employés d'entretien a poussé juste une petite affaire trop loin. Et où on pourra dater ce qu'on appelle «le début de la fin». Début de la fin du vieux modèle.

Vous souvient-il du temps où la Place des Arts avait ses techniciens, dont certains étaient payés en heures supplémentaires quand ils travaillaient le soir (maudit problème, les shows sont souvent le soir)?

N'a pu.
- Yves Boisvert, La mort du vieux modèle?, Cyberpresse.ca

Ça me rappelle pourquoi je n'aime pas la Presse. Il n'est expliqué nulle part dans l'article en quoi le syndicat va trop loin. Il va trop loin, un point c'est tout.

Il ne reste plus qu'un mois avant mon départ pour la Catalogne. :)


Un exemple d'expression galvaudée: Ça sent la coupe.

Avis aux journalistes qui couvrent la grève des employés de soutiens à la STM : le métro n'est pas plus bondé que d'habitude. Arrêtez de prétendre le contraire.

2007/05/22

Maudite chanson des Demoiselles de Rochefort! Ça fait des jours que je ne peux pas me l'enlever de la tête! Argh!

Sortie au musée

Suis allé au Musée des Beaux-Arts dimanche voir des tondeuses et des aspirateurs streamlines. Quelques beaux objets, des lampes et des ventilateurs. De beaux hommes aussi.

De retour à la maison, je ne voyais plus mon toaster du même oeil.

Contrepèterie

Je n'avais jamais remarqué que "pop corn" pouvait être une contrepèterie.

Suis arrivé à 8h50 au bureau, ce matin. Vraiment, il n'y a qu'une grève de métro pour me faire arriver tôt.

2007/05/21

Métro Beaubien

Homme en uniformeQuelques photos du coin où j'habite, dans mon photorama.

Ça devait m'arriver un jour : Peau d'Âne, du même réalisateur que les Demoiselles de Rochefort.

2007/05/20

Le homard et la pastèque

Hier au marché Jean-Talon, une femme voulait acheter un couple de homards. Le vendeur a mis les deux crustacés dans un sac qu'il a déposé sur la balance: 65$. Silence autour du kiosque des pêcheurs. La dame n'en revenait pas. Et moi non plus. Son souper en amoureux était foutu. Peut-être s'est-elle rabattu sur des T-bones, car elle a refusé d'acheter en s'excusant. Le vendeur a dit: "Ça ne fait rien, madame." Quelque chose me dit que ça doit leur arriver souvent.

Ça me rappelle la fois où j'ai acheté un melon d'eau, par un beau jour d'été. Je l'avais acheté entier, alors qu'il se vendait en quartier. J'ai payé cher la livre. 25$ pour un maudit fruit que personne a voulu manger.

2007/05/19

Ebay et les zombies

Bon sang, je viens de découvrir qu'on peut acheter des poupées-zombies sur ebay.

Les demoiselles de Rochefort

Nous n'avions aucune idée de ce que nous faisions en louant Les demoiselles de Rochefort, la Catalogne et moi. Elle était séduite par le synopsis, j'étais vendu en voyant que Catherine Deneuve y jouait, mais ni un ni l'autre ne savions que nous mettions la main sur un music-hall... S'il faut beaucoup de courage pour regarder ce genre de film jusqu'au bout, je crois qu'il en faut encore plus quand on est pris par surprise. Heureusement, l'appel impromptu d'un camarade de France a su nous rassurer.

Alors donc oui, nous avons regardé chaque minute du film, soupirant parfois, riant aussi. Certains moment étaient plus réussis que d'autres, notamment un spectaculaire plan-séquence au début. Le dénouement, même s'il est fait sous le signe de "le prince charmant fini toujours par arriver", m'a plu.

Mais ce qui m'a plu le plus dans ce film, c'est lorsque les deux jumelles de Rochefort chantent leur chanson avec leurs chapeaux à large bord. Là, dans le salon, je me suis exclamé: "C'est Chapi Chapo!".


2007/05/18

Choc culturel

Hier la Catalogne et moi regardions le téléjournal de Radio-Canada. "Après la pause, des enfants nés de soldats en service à l'étranger se voient refuser leur citoyenneté canadienne." J'ai profité de ce moment pour aller sortir le linge de la sécheuse.

Quelques secondes plus tard, la Catalogne me rejoint, choquée: "Gousse! Gousse! Je viens de jeter un coup d'oeil au téléjournal de TVA. Il y avait une tortue. Et une voix disait: la tortue a battu le lièvre, mais battra-t-elle le chat ? Et là on voit la tortue s'en prendre à la queue d'un chat et le chat saute sur la tortue. La voix dit: c'est ce que vous saurez après la pause."

Les deux, on en revenait pas que TVA en soit rendu là.

2007/05/17

Dallas

Hier soir, la Catalogne et moi avions trois bonnes raisons d'écouter Dallas. La première, c'est que la célèbrissime série américaine a su se faire une place de choix dans le coeur de la Catalogne dès années 90 en étant la toute première série doublée en catalan. La seconde, c'est que je n'avais jamais vu un seul épisode. Enfin, la troisième et dernière raison, c'est que nous avions un ami en train de souper avec un ex-politicien de haut niveau et que ça nous obsédait. Il fallait à tout prix nous changer les idées.

Je dois avouer d'emblée que les deux épisodes que j'ai regardés (il s'agissait des deux premiers de la saison trois) m'ont beaucoup amusé. J'ai tout de suite été frappé par la ressemblance entre Jr Ewings et Stephen Harper et par l'importance de voir arriver chaque personnage en voiture. Dans Dallas, les entrées en scènes se font presque toutes en voiture. Et le centre-ville est toujours désert. À croire que seul les Ewings peuvent y circuler ...et les auto-patrouilles.

Et il y a quelque chose de très bucoliques, dans Dallas: les cowboys dans les champs, les drinks de filles près de la piscine. Les personnages portent le blanc avec plaisir. L'image est très brillante, un peu floue, comme dans un rêve. On croirait que Dallas est le paradis.

Mais il y a aussi un côté plus sombre. Des vaches contagieuses qu'on abat dans les champs, un bébé prématuré qui disparaît mystérieusement, de l'extorsion, etc., et surtout, surtout : Sue Ellen, qui revient broyée du sanatorium. Elle erre hagarde au ranch des Ewings, refuse de voir son bébé, se moque de sa disparition. Par moment j'avais l'impression de regarder Carrie. Puis j'ai compris: Sue Ellen est une zombie.