2009/03/27

Elles sont de retour

Ce matin, j'avais beau être plus en retard que d'habitude, j'avais beau être blasé de tout, le passage des outardes au-dessus de ma tête m'a arraché un sourire. 

2009/03/23

Comme un étau de barbelés rougis à blanc

Quand je lisais Tristes tropiques cet hiver, l'idée m'est venu de m'aérer les esprits, le soir, en plongeant dans Du côté de chez Swann. C'était une belle époque. Alterner entre ces deux ouvrages était une véritable jouissance. Je mettais un instant de côté une lecture passionnante pour en embrasser une autre qui l'était tout autant, et vice versa.

Tristes tropiques terminé, je lis désormais Proust de façon plus assidue mais, ayant bien aimé cette idée d'alternance, j'ai décidé de poser un autre ouvrage sur ma table de chevet, d'un genre que je ne lis jamais, et que j'ai reçu à Noël : TERREUR À TRACADIE.

J'ai pensé vous offrir un extrait, pour la postérité : "En lisant le courriel, j'ai senti un étau de barbelés rougis à blanc me serrer la poitrine." (p. 237) Voilà. Le voyez-vous comme c'est beau ? Le voyez-vous, vous?

Je lis deux chapitres de TERREUR À TRACADIE le soir dans ma baignoire et le lendemain, dans le métro, je me précipite dans la recherche du temps perdu.

"C'est encore les fonds publics qui vont éponger les pots cassés."

2009/03/22

Plus qu'un club

En cette année du centenaire, on mesure bien à quel point le Canadien est, pour emprunter une expression chère aux partisans du FC Barcelone, «plus qu'un club». Qu'il le veuille ou non, il a des responsabilités qui dépassent celles d'une équipe sportive ordinaire. Y compris celle de s'assurer que les entraîneurs d'ici aient leur chance de jouer dans la cour des grands. (Jean-François Bégin, "Halak et rien d'autre", Cyberpresse)

2009/03/19

François Parenteau, au sujet de la bataille sur la bataille des plaines d'Abraham : La bataille pour rien.

2009/03/17

Entendu à l'Université de Montréal

Un étudiant étranger à un autre : "Au Canada, tout est possible!"

2009/03/09

Les guns à Ti-Gus

Dans mon village natal, tous connaissent ce gros bêta qui ne sort jamais sans ses fusils. Quand la cloche de l'église sonne midi ou au douzième coup de minuit, les jours de fête, personne ne s'inquiète d'entendre des coups de feu, car tous savent qu'il s'agit de Gus tirant en l'air pour marquer le passage du temps. Le pauvre se prend peut-être pour une cloche, mais lorsqu'il sort prendre l'air et que, arpentant les vieux trottoirs rongés par l'hiver et l'humilité financière du conseil municipal, il arbore fièrement ses canons rutilants sous le soleil, il médite sûrement sur l'absence de shérif et s'enorgueillit alors de nous rendre service en intimidant par ses fusils les vauriens qui voudraient commettre des crimes, violer nos femmes et corrompre nos enfants. Il ignore que si le village n'a pas de shérif, ce n'est pas faute de protection policière mais parce que les shérifs sont aux États-Unis et que notre chef de police, lui, est à son poste, entre le bureau du chômage et le salon de quilles. Sans doute est-ce là le point le plus comique de la parade de notre cloche armée : lorsque, en méditant là-dessus, elle passe devant le poste sans remarquer le chef qui écarte les persiennes pour l'observer, puis envoie l'auto-patrouille l'intercepter au bout de la rue, à l'entrée du cimetière.

Cette obsession pour l'arme à feu prend des proportions démesurées les jours plus gris, lorsque notre homme, inquiet de voir ses armes atteintes par quelques gouttes de pluie, décide de faire sa promenade en voiture. Dans ces cas-là, il remplit son coffre arrière, la banquette et le siège du passager d'armes et de munitions. À la taverne, les plus cyniques parient que s'il avait une remorque, notre obsédé la remplirait elle aussi de carabines et de fusils.

Le voici donc qui prend, par un jour de pluie verglaçante, la route vers Ottawa, au sud, avec son arsenal en guise de passagers et de bagages. Mais rendu à l'entrée de Kazabazua, là où la 301 rejoint la 105, l'irruption soudaine d'un camion au milieu de l'intersection force notre Ti-Gus à freiner pour éviter la collision. Or, derrière lui, un chauffeur n'ayant pas la même maîtrise que lui de son véhicule, en freinant, dérape, fait un tête à queue, heurte par derrière le coffre de la voiture de Gus avant de s'arrêter violemment dans le fossé, où la force de l'impact a pour effet d'ouvrir le coffre. Gus sort paniqué de sa voiture, ouvre son coffre pour constater les dommages. Les armes semblent intactes, mais seul un examen approfondi des mires, au retour à la maison, saura révéler l'ampleur du drame. Heureusement, aucune balle n'a éclaté. Puis, levant la tête, Gus aperçoit l'autre chauffeur qui sort de sa voiture en titubant et inspecte lui aussi, en jurant en anglais, son coffre rempli de carabines et d'arbalètes. Les deux hommes, constatant alors leur obsession commune et les risques qu'elle entraîne, se promettent, en échangeant leurs coordonnées, de toujours se prévenir mutuellement de leurs déplacements. Puis le chauffeur du camion, ayant tout aperçu, sort les rejoindre pour rire avec eux : "Et c'est même pas la saison de la chasse! Ah! Ah! Ah!"

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Collision entre sous-marins nucléaires français et britannique

Se faire de la mauvaise bile

Comme dans : "Je ne voudrais pas que tu te fasses de mauvaise bile."


N'essayez pas à la maison.

2009/03/07

Debout pour pisser

Je suis triste de voir autant d’hommes dans le trou noir. Je respecte les hommes, j’ai besoin des hommes et j’aime les hommes. Dans notre maison mon mari et mon beau fils ont toujour uriné DEBOUT, moi et ma belle-fille assisent. Hommes du québec debouts car il y a des femmes jeunes et moins jeunes qui vous espère. (Commentaire de delbast laissé sur le blogue de Patrick Lagacé)

2009/03/05

Ils sont morts parce qu'ils étaient soldats. C'est un risque du métier de soldat. Au Canada on est soldat par choix. Ceux qui meurent pour rien à la guerre, ce sont les conscrits, les civils dans leur maison bombardée par erreur, les enfants qui trouvent les mines qu'ont posées les soldats. (Pierre Foglia, "Une guerre comme ça", La Presse)

2009/03/04

Folie

Il me semblait qu'elle m'eût considéré comme un fou; je cessais de croire partagés par d'autres êtres, de croire vrais en dehors de moi les désirs que je formais pendant ces promenades et qui ne se réalisaient pas. Ils ne m'apparaissaient plus que comme les créations purement subjectives, impuissantes, illusoires, de mon tempérament. Ils n'avaient plus de lien avec la nature, avec la réalité qui dès lors perdait tout charme et toute signification et n'était plus à ma vie qu'un cadre conventionnel comme l'est à la fiction d'un roman le wagon sur la banquette duquel le voyageur le lit pour tuer le temps. (Marcel Proust, Du côté de chez Swann, p. 202)