2008/10/31

Ce matin, au Palais de justice

«Je ne serai pas là pour mon procès», a lancé Claude Saint-Charles, du box des accusés. Il a alors sorti ce qui pourrait être une lame de rasoir et a commencé à se couper devant le juge Martin Vauclair et le personnel de cour stupéfaits. [...]La salle d'audience a été fermée au public et, au moment d'aller sous presse, une équipe de nettoyage s'affairait à nettoyer les lieux. (Cyberpresse)

2008/10/29

Un autre bloguesque coup de coeur : Les humeurs d'une ex-pucelle.

2008/10/28

CALLIPÉDIE, subst. fém.

Conditions nécessaires pour avoir de beaux enfants.

(Source: le dictionnaire)

Deux blogues valent mieux qu'un

J'ai deux coups de coeur, deux blogues à dessins: 

Papa me fourre  Un blogue rempli de fiel et d'amertume.

Mon petit nombril Pour se remonter le moral après être passé par le premier blogue. 

Courroux

N'ouvrir qu'un oeil, mais le bon. Garder l'autre fermé. Pencher la tête vers la droite. Rien ne se passe. 

Fermer le bon oeil, ouvrir l'autre, le MAUVAIS OEIL. Pencher la tête vers la droite. Le vertical devient horizontal, l'horizontal devient vertical, le flou s'éclaircit et le clair s'embrouille. Magie ?  Non, astigmatisme. 

Maintenant, refaire la même expérience avec les lunettes de l'opticienne. Même résultat. J'en ai assez de l'entendre  me répondre sèchement que mon problème c'est mon cerveau qui refuse de reconnaître que mes yeux sont moins myopes. Elle dit cela, puis elle augmente la force grossissante de mes verres. J'ai l'impression de porter des loupes. Et pendant ce temps, les lignes horizontales continuent de s'embrouiller. 

Lundi, j'ai rendez-vous avec un nouveau spécialiste de la vue. Il faut que cette saga se termine.

2008/10/27

Jour de Gousse

Aujourd'hui, dans le métro, j'ai vu un homme jeter son journal Métro par terre et le piétiner. Sur la une, on voyait une photo de Pauline Marois qui partait promouvoir la souveraineté. Puis j'ai vu un autre homme s'asseoir devant le premier, sur un siège recouvert de journaux abandonnés. Je me suis dit que ces deux-là n'avaient pas de fierté, à tolérer comme ça les déchets autour d'eux.

Puis, dans les escaliers roulants du métro Namur, un homme, n'en pouvant plus, s'est allumé une cigarette.

Dehors, j'ai traversé le viaduc de la rue des Jockeys en courant pour ne pas manquer le feu vert de l'autre côté du boulevard Décarie. En croisant un homme, j'ai mal calculé mes distances et nos épaules se sont violemment accrochées. C'était un homme grand et fort qui regardait par terre en marchant. Il s'est retourné. Moi aussi, mais sans arrêter de courir. J'avais bien trop peur.

Plus loin, j'ai vu cinq ou six étourneaux frétillants prendre leur bain dans une flaque d'eau.

Puis, en arrivant à mon bureau, j'ai trouvé un sac rempli de brocoli. C'était pour moi, de la part d'une collègue. Je n'avais jamais vu ça.

Enfin, j'ai passé la journée à suivre, sur les sites de nouvelles, l'histoire de cette femme enceinte ligotée et kidnappée dans une agence de voyage de l'est de Montréal, puis finalement relâchée. Elle est rentrée chez elle en taxi avant d'appeler les flics. La fourgonnette utilisée dans l'enlèvement a été retrouvée incendiée dans le West Island, pas tellement loin d'où je travaille.

Une bien drôle de journée.

2008/10/24

Faire usage de la force

Je clignais des yeux en regardant partout dans la clinique. "Oh, mais pas tout de suite ! Il faut prendre le temps de s'habituer", m'a dit la préposée à l'accueil, comme si je ne le savais pas déjà. La lunettière m'a dit la même chose il y a trois semaines. Et voyez où ça me mène : des lunettes plus fortes que de raison.

2008/10/23

L'aveuglement

J'aimerais pouvoir dire que le plaisir que j'ai lu à lire L'aveuglement est inversément proportionnel à celui que j'ai ressenti en en regardant l'adaptation cinématographique, mais je ne peux pas, car il faudrait pour cela que le film soit complètement nul, or ce n'est pas le cas, pas complètement, puisque les images y sont belles, ce qui, pour un film sur la cécité, est assez paradoxal, vous en conviendrez. Il reste que mon déplaisir n'a rien de surprenant. On a beau entendre qu'une image vaut mille mots, les romans surclassent souvent, sinon toujours, les films qui en découlent.

Mais ici le roman partait avec une longueur d'avance. En effet, lire l'histoire d'une épidémie de cécité a l'avantage de permettre au lecteur d'être à la fois aveugle et voyant, selon le point de vue narratif, mais aussi par le fait que lire une histoire force le lecteur à se faire une représentation mentale des évènements, exactement comme chez l'aveugle. En revanche, le cinéma ne permet au spectateur que de "voir" des gens agir comme des aveugles ou de voir un écran blanc, symbole de leur cécité, mais jamais les deux à la fois. Devant cette impasse, aussi bien prendre le parti de tout montrer et de bien le montrer. Je pense à l'insoutenable scène de viol qui, sur de nombreuses pages, me faisait littéralement trembler d'angoisse et de rage. Mais voilà, par un désolant jeu de clair-obscur, le film suggère plus l'horreur qu'il ne la montre. On frissonne donc là où on aurait pu regarder ailleurs devant l'insupportable, sinon vômir. Foutue rectitude.

Puis le film finit par finir. Mais quelle fin. Une fin à l'eau de rose, une morale bourgeoise à souhait qui n'était pas dans le roman : l'essentiel n'est visible que pour les yeux du coeur. Si j'ai eu envie de vômir durant ce film, c'est bien à ce moment-là. Je l'aurais fait volontier sur la tombe de Saint-Exupéry.

2008/10/22

Parole de lunettière (bis ou rebis, j'ai perdu le compte)

Il fallait s'y attendre. L'optométriste a balayé mes arguments du revers de la main, avec un sourire railleur : ne te fie pas à ces affaires-là, qu'elle m'a dit. J'ai fourré dans mon sac mes tests trouvés sur internet et lui ai demandé ce qu'elle avait à proposer dans ce cas. Voici ce qu'elle va faire: augmenter juste un peu la force de mes lunettes.  J'étais déçu. "Qu'est-ce que t'aimes pas là-dedans ? Qu'est-ce qui fait pas ton affaire ?"  Je ne savais trop quoi lui répondre. J'aurais aimé plus de tests, j'aurais aimé que mon inconfort se mesure. Je n'aime pas qu'on corrige ma vue à l'aveuglette.  "Ne t'inquiète pas, c'est normal. Tout est sous contrôle."   Si elle le dit. 

2008/10/21

Astigmate, mon oeil!

- Tu es astigmate.
- Astigmate!? Mon dieu, je vais mourir! 

Non, c'est une blague, je n'ai pas cru mourir, mais j'avais un peu honte, comme si j'avais sur moi des marques de violence. L'optométriste me parla de ballon de football et de plans verticaux et horizontaux. C'était à n'y rien comprendre. L'important est que je vois mal, de près comme de loin, à cause d'une cornée difforme qui garroche la lumière n'importe comment dans le fond de mon oeil. C'est un peu comme le premier tiroir de ma commode, où les bobettes et les bas s'entassent pêle-mêle. Il faut y fouiller longtemps avant d'en sortir de quoi mettre. Je suis la cornée astigmatisée de mon tiroir. Et mon tiroir est mon oeil. Quoi, ne riez pas. J'ai déjà vu des gens à télé parler du tiroir de leur mémoire. Ils l'ouvraient et y rangaient des souvenirs. Moi, j'ouvre mon oeil et n'en sort pas grand chose.

Astigmate, donc. Voir flou de près comme de loin. Et myope peut-être aussi, je ne sais pas, je ne sais plus, les explications de l'optométriste sont aussi floues que ma vision, même avec mes lunettes. Car mes lunettes, qu'on se le tienne pour dit, ne suffisent pas et je dois attendre encore une semaine avant de retourner voir la spécialiste.  En tout, elle m'aura fait poireauter trois semaines.

En attendant, je fais des tests de vision sur internet. J'en ai trouvés pour l'astigmatisme. Je les fais sans les lunettes et m'exclame :  Oh mon dieu, quelle horreur! Je n'aurais jamais pensé! Puis je mets les verres et refais le test : Oh mon dieu, quelle horreur! Mais je m'en doutais un peu. 

J'ai bien hâte de voir ce qu'elle aura à me dire, la lunettière, quand je lui montrerai les résultats. Peut-être que je la verrai pâlir, mais ce ne sera pas à cause de mon oeil astigmate, mais bien à cause de la honte.

2008/10/16

Chaque fois que ma vue n'est pas à la hauteur, je peste et  rage contre ma lunettière. 
Plus que douze jours. Douze jours de rage, oui, SANS RELÂCHE
Je revendique le droit de voir plus loin que le bout de mon nez. 

2008/10/15

Si la tendance se maintient...

J'ai comme l'impression que le gouvernement conservateur fraîchement renouvelé se servira de la crise économique comme prétexte pour réduire les dépenses et, par ricochet, la taille de l'État.

2008/10/14

Parole d'optométriste

- Voilà dix jours que je porte mes nouvelles lunettes, madame, et je ne vois toujours pas mieux. 
- Pourtant vos tests donnent les mêmes résultats qu'auparavant. Portez-les encore deux semaines, sans relâche, j'insiste, SANS RELÂCHE!
- Madame, je plisse les yeux quand j'entre dans le métro. 
- SANS RELÂCHE!
- Madame, si mes yeux voyaient naturellement comme je vois à travers ces lunettes, je viendrais voir un optométriste comme vous.
- Je ne comprends pas. 
- Mes lunettes ont besoin de lunettes. 
- ... N'oubliez pas : SANS RELÂCHE!

2008/10/07

Écolo-gousse

Par ma fenêtre, j'aperçois un couple qui pousse un carosse. La mère s'arrête pour replacer quelque chose que le bébé a déplacé. L'homme, en attendant, jette tout naturellement un verre de plastique dans le gazon devant notre immeuble. L'homme m'aperçoit alors sortir dudit immeuble, m'approcher d'un pas décidé et ramasser le déchet que je brandis ensuite devant lui : "Ce n'est pas une poubelle, ici", dis-je avant de courir me réfugier à l'intérieur et lancer le verre au recyclage. 

Les concierges, qui fumaient devant la porte, n'ont pas dit un mot.

Tests neurologiques

"Docteur, voilà dix jours que j'ai mal à la tête et aux yeux. Je ne vois pas bien. La lumière me donne des nausées."
La femme docteur mâche son chewing-gum, prend son petit marteau et me cogne les genoux et l'intérieur des coudes : "Votre vue n'a pas baissé. Vos sinus ne sont pas congestionnés. Vous n'avez pas de rhume. Que faites-vous dans la vie ?
- Je regarde un écran d'ordinateur, madame. Ces derniers temps, je l'ai regardé beaucoup, cet écran. Vraiment beaucoup.
- C'est sûrement cela. Vos tests neurologiques sont parfaits. Je vous prescris des anti-inflammatoires. Si ça ne passe pas, revenez."

Je suis sorti du cabinet deux minutes après y être entré. A-t-elle parlé de tests neurologiques ? Oui, elle a bien dit "tests neurologiques".  Cette femme m'a fait subir des tests neurologiques : un coup de marteau sur le genou droit, un autre sur le gauche, et voilà monsieur, vos réflexes sont bons, votre cerveau fonctionne, ciao bye. 

Je n'ai évidemment pas pris les anti-inflammatoires prescrits. Je me suis contenté de quelques pastilles d'Advil et le mal est parti comme il est venu.

2008/10/04

Gousse citoyenne

Aujourd'hui, j'ai fait mon devoir de citoyen :
1. en allant voter.
2. en sauvant des vies (plusieurs vies innocentes).

Que voulez-vous, quand ça sent le gaz, moi, j'appelle le 911, c'est plus fort que moi. Même quand je ne suis pas chez moi.

(Mais quand ça sent les gaz, je dis pouah, c'est pas moi! Et je m'éloigne.)

2008/10/03

Parole de lunettière

- Je vois encore embrouillé, madame.
- C'est normal, ça peut prendre dix minutes à s'habituer, comme ça peut prendre trois ou quatre jours. Si dans une semaine ce n'est pas mieux, reviens nous voir. 

2008/10/01

Le miracle

Ça va peut-être te surprendre, mais ta vue s'est améliorée depuis ton dernier examen.
- Mon optométriste