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2011/03/08

Les films au féminin

La Journée de la Femme, c'est un bon moment pour me rendre compte que je n'ai jamais vu de film réalisé par une femme. En tout cas, pas de mémoire d'homme. Si jamais il y en a un qui me vient à l'esprit, je vous le dis. En attendant, je sais quoi faire pour améliorer ma culture cinématographique...

(Des bouts du Papillon bleu, quand ça a passé à Radio-Canada, je considère que ça ne compte pas.)

MISE À JOUR: J'ai déjà vu un court métrage dont j'ai oublié le titre et un documentaire, Adéu, Espanya. Mais toujours pas de long métrage...

MISE À JOUR (BIS): Un gros merci à Perséphone pour son lien vers Wikipédia. Je peux maintenant vous dire que j'ai vu The Piano, de Jane Campion, et Frida, de Julie Taymor.

2009/02/08

Elles arrivent en robe légère, fardées et coiffées, baisent en entrant la main des maîtres de maison. Mais le fard est moins pour donner l'illusion d'être belles que les apparences de la santé. Sous le rouge et la poudre, elles ont dissimulé leur vérole, leur phtisie et le paludisme.
- Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques, p. 444

2009/01/02

La honte et les sourcils

De plus, outre la honte à me voir la tête entièrement rasée, l'absence de sourcils, jointe à la calvitie de ma tête, m'enlaidissaient si bien que le mieux pour moi était de ne rien faire et de ne rien dire.
- Pétrone, Le Satiricon

2008/12/08

Pourquoi je n'offirai L'Aveuglement à personne ce Noël

N'ayant rien lu d'aussi bon depuis des lustres, il va sans dire que L'aveuglement faisait partie des cadeaux que j'ai l'intention d'offrir cette année. Que voulez-vous, j'aime partager mon bonheur.

Hier, j'ai donc voulu acheter un exemplaire de ce délicieux ouvrage. Chez Raffin, j'ai trouvé une édition différente de la mienne, une édition post-film à l'effigie des acteurs qui ont incarné les personnages. Parce que vous savez ce que je pense de cette adaptation cinématographique, comprenez-vous que j'ai décidé de remettre le livre sur la tablette et traverser la rue jusqu'au Renaud-Bray ?  Mais là-bas aussi, il y avait cette fichue édition. 

J'aurais pu passer outre cette malheureusement association entre un roman magistral et un film pourri et offrir le livre malgré tout. Mais il y a pire. Bien pire. Le livre, figurez-vous, a changé de titre. La version française s'intitule désormais Blindness. Oui oui, vous avez bien lu : "La version française s'intitule désormais Blindness." En sous-titre, entre parenthèses, on spécifie qu'il s'agit de (L'Aveuglement). Oui, oui, en sous-titre (donc en plus petits caractères) et entre parenthèses. Le summum de l'indécence. J'ai remis le livre à sa place et suis sorti, indigné. 

2008/10/21

Astigmate, mon oeil!

- Tu es astigmate.
- Astigmate!? Mon dieu, je vais mourir! 

Non, c'est une blague, je n'ai pas cru mourir, mais j'avais un peu honte, comme si j'avais sur moi des marques de violence. L'optométriste me parla de ballon de football et de plans verticaux et horizontaux. C'était à n'y rien comprendre. L'important est que je vois mal, de près comme de loin, à cause d'une cornée difforme qui garroche la lumière n'importe comment dans le fond de mon oeil. C'est un peu comme le premier tiroir de ma commode, où les bobettes et les bas s'entassent pêle-mêle. Il faut y fouiller longtemps avant d'en sortir de quoi mettre. Je suis la cornée astigmatisée de mon tiroir. Et mon tiroir est mon oeil. Quoi, ne riez pas. J'ai déjà vu des gens à télé parler du tiroir de leur mémoire. Ils l'ouvraient et y rangaient des souvenirs. Moi, j'ouvre mon oeil et n'en sort pas grand chose.

Astigmate, donc. Voir flou de près comme de loin. Et myope peut-être aussi, je ne sais pas, je ne sais plus, les explications de l'optométriste sont aussi floues que ma vision, même avec mes lunettes. Car mes lunettes, qu'on se le tienne pour dit, ne suffisent pas et je dois attendre encore une semaine avant de retourner voir la spécialiste.  En tout, elle m'aura fait poireauter trois semaines.

En attendant, je fais des tests de vision sur internet. J'en ai trouvés pour l'astigmatisme. Je les fais sans les lunettes et m'exclame :  Oh mon dieu, quelle horreur! Je n'aurais jamais pensé! Puis je mets les verres et refais le test : Oh mon dieu, quelle horreur! Mais je m'en doutais un peu. 

J'ai bien hâte de voir ce qu'elle aura à me dire, la lunettière, quand je lui montrerai les résultats. Peut-être que je la verrai pâlir, mais ce ne sera pas à cause de mon oeil astigmate, mais bien à cause de la honte.

2008/08/21

Qu'on chante l'hymne du Canada dans tous les pays du monde et dans toutes les langues imaginables et inimaginables ne risque pas de me gonfler de fierté, au mieux esquisserai-je un sourire amusé. Mais quand, au terme de la chanson, je distinguerai, dans l'incompréhensible charabia, le mot "Canada", mon sourire s'estompera et la froideur gagnera mon visage. Déçu, je conclurai : "Ils chantent une traduction de la traduction anglaise". Tant pis pour la version originale française.

Un question pour Bombardier et ses pubs olympiques: "Fuck you, c'est-tu français ?"

2008/08/19

Une journée qui promet

J'ai oublié le déo ce matin.

2008/08/18

Y a-t-il quelque chose qui ressemble moins à un laisser-passer mensuel de la Société de Transport de Montréal que la nouvelle carte Opus? Je n'ai jamais vu une carte aussi anonyme et générique que ça. Bon ok, on ne la voit pas souvent parce qu'on n'a plus besoin de la sortir du portefeuille, mais quand même. La première fois qu'un préposé m'en a offert une, j'ai refusé juste parce que j'avais honte d'être vu avec une carte ayant l'air aussi cheap.

2008/07/16

Une haleine de paysage

Je connais quelqu'un à l'haleine de paysage agricole engraissé de fumier, au souffle rappelant le vent au sortir de l'étable. C'est toute une odeur, voyez-vous, quelque chose de grandiose ramené à une échelle humaine, un alliage de puissance et d'intimité qui ne se retrouve, au fond, qu'à peu d'endroits de l'univers: dans cette bouche et dans le cul des chevaux. Pour l'éviter, il faut reculer la tête, porter la main à la bouche et créer, entre la paume et les narines, un havre d'odeurs bien à soi, dernier refuge contre l'envahissant parfum.

Nous ne nous rendons pas compte à quel point nous portons notre propre odeur avant que celle-ci nous ait protégé des attaques de ce genre, à moins d'avoir inséré ses doigts dans la bouche de cet homme - ce que je ne saurais conseiller à personne.

2008/07/04

Dans la forêt des mal-aimés

En Catalogne il y avait une plage bordée d'un boisé fréquenté par de nombreuses créatures masculines. C'était une forêt des mal-aimés, un repère à bears habillés d'un simple cock ring. Mon Catalan et moi avions peur de ces rencontres et devions prendre garde où nous mettions les pieds, car nous passions souvent par des talles de condoms. Je n'ai jamais vu autant de préservatifs que dans ces fourrés.
Nous avons rejoint la Gousse-mobile avant le coucher du soleil et fuit ces lieux sinistres.

2008/07/01

Manger mieux

Sur l'échelle des délices, la nourriture servie à bord des avions d'Air Transat se situe juste au-dessus de la vase et des eaux d'égoûts.

2008/06/03

Sale histoire

Cette histoire de toilette bouchée dans la station spatiale internationale me fascine, non pas que j'ai des fantasmes scato, mais tous ces milliards, toute cette science, ces robots, ces scaphandres, cet exploit humain et technologique de construire un immense laboratoire dans le vide, et ces morts aussi, n'oublions pas qu'il y a eu des morts, tout cela, dis-je, compromis par une toilette bouchée, est le comble de l'ironie.

Pensez, tous ces scientifiques et ces pilotes de l'air qui ne peuvent s'empêcher de chier, remplissant plus rapidement qu'on pense leur étroit habitacle, au péril de leur vie, forcés d'évacuer (c'est le cas de le dire) une fois pour toute et tomber de haut en ta...

Cosmonaute #1: Capitaine, Capitaine... on est dans la marde.
Capitaine: Il faut évacuer.
Astronaute #2: Capitaine, c'est déjà fait.
Capitaine: Non, je veux dire nous, la station, quitter le navire. Houston, on a un problème.
Houston: He merde. Revenez, tout est foutu.
Spationaute #3: Capitaine, je pense qu'on vient de se faire flusher.
Capitaine: Ah, va donc chier!
Spationaute #3: Hum... y'a pu vraiment de place.

Puis un bon jour la station spatiale, à bout de souffle, s'écrase dans les steppes du Kazakhstan comme une grosse bouse de vache.

2008/06/02

Amer café

Lorsque la cafetière du bureau est encore pleine de 8 à 12 tasses, le bec verseur nous impose une délicatesse et une précision de mouvement digne des grands salons victoriens, sans quoi les dégâts sont nombreux. Chaque matin c'est la même histoire, j'en renverse partout avant de me calmer, de faire attention en remplissant ma tasse, puis, en épongeant mon gâchis, je me mets à imaginer la démonstration du petit ingénieur qui a dessiné le contenant. On comprend tout de suite que, l'heure étant extrêmement sérieuse pour sa carrière comme pour l'avenir de la compagnie, l'écoulement du café dans la tasse des patrons s'est faite de manière impeccable et dans les règles de l'art. Séduits par la solennellité de la présentation, les patrons ont approuvé le nouveau produit... et tant pis pour les milliards d'employés de bureau qui, pressés d'avoir leur dose de caféine le lundi matin, continueront de gaspiller des rivières de café et des forêts de papier essuie-tout.

2008/05/07

Deux squelettes

Hier au Téléjournal, l'animatrice a parlé de la découverte deux squelettes datant du XIXe siècle sur les Plaines d'Abraham, à Québec, en ajoutant que c'était un autre exemple de l'imposante histoire de Québec.

C'est vrai que, quand on y pense, peu d'endroits au monde se vantent de la valeur historique de cadavres anonymes vieux d'au plus deux cents ans. Il n'y a bien que dans l'est de l'Amérique du Nord que de telles fanfaronneries peuvent avoir lieu. Plus à l'ouest, rien n'est aussi vieux et ailleurs, partout ailleurs, dans le reste du monde au grand complet, non, on ne se targue pas de deux cents ans d'histoire.

Preuve de l'imposante histoire de Québec mon oeil.

2008/04/15

Et ça se dit lucide

C'est fou quand même, mais ceux qui essaient de nous faire croire qu'une augmentation des frais de scolarité n'a aucune incidence sur la fréquentation des universités sont les mêmes qui affirment qu'une augmentation du prix de l'électricité est une bonne façon de contrôler son gaspillage. Pensez-y.

2008/04/04

Gousse contrevenante

Voilà, c'est mon tour. Il fallait bien qu'un jour une de ces razzias constabulaires finisse par m'avoir. La ville a besoin d'argent, voyez-vous.

J'ai vu le policier posté à deux pas de moi, j'ai vu le feu rouge. J'ai senti le ridicule de mon attente devant la rue déserte. N'en pouvant plus, j'ai commis l'incommettable : j'ai traversé quand je n'avais pas le droit. Oui, j'ai traversé la rue des Jockeys, sous l'oeil attentif du policier. En traversant, j'ai vu qu'un autre collègue se cachait un peu plus loin, entre deux voitures.J'ai atteint l'autre trottoir sans embrouille et, me croyant sauf, j'ai entré triomphant dans le Tim Horton, qui se trouvait là, pour y prendre un bagel. Hélas, les deux policiers m'attendaient à la sortie. C'est alors qu'ils m'ont insulté, battu, menotté et violé.

Non, c'est une blague. Avec toute la courtoisie qu'il est possible d'avoir en de telles circonstances, les deux hommes ont noté mon identité, s'excusant de me faire commencer si mal ma journée. Mais au fond, ils n'avaient pas d'excuses à faire. Je savais très bien ce que je faisais en traversant.

Ma première contravention. À vie. Ma première faute. Mon péché originel à moi.

Délices.


2008/03/27

Honte au volant

Souvent s'accumulent dans les entrées de garages les voitures de la parenté quand vient le temps, lors du congé pascal par exemple, de se réunir et faire la fête. Mais parce que les premiers arrivés sont souvent les premiers à vouloir partir, leur départ exige que tous les véhicules retournent dans la rue pour laisser sortir celui du fond. Ainsi me retrouvé-je au volant de la goussemobile, samedi soir. Mon oncle était devant moi, dans sa mini-fourgonnette, et attendait que je lui libère la voie. Mon frère avait déjà remué son auto. Sur le balcon, mon grand-père surveillait la scène.

Contre tout attente, ma voiture refusait d'obtempérer. La clé, dans le contact, ne tournait pas. Mon frère me lança: "Qu'est-ce tu fais???" Et moi de répondre: "Le char marche pas, je sais pas ce qui se passe!" J'étais pris et je savais d'avance que le problème n'était pas dans la voiture ... ou plutôt si, il l'était, dans la voiture, parce que le problème, c'était moi et que j'étais assis sur le siège du conducteur.

Mon frère est venu à mon secours, a constaté que la clé ne tournait pas, a gigoté le volant, puis a tourné la clé avec succès, et ce sans même entrer dans la voiture, il n'avait eu qu'à se pencher par la fenêtre. Il lance ensuite à mon grand-père: "Le volant était barré."

Honte. Honte. Honte. Mon grand-père rigolait. Il m'imaginait coincé au fin fond d'une forêt canadienne et devoir appeler la remorqueuse pour une histoire de volant barré. Et moi aussi, de mon côté, j'imaginais une scène semblable et remerciait le ciel qu'au prix de ma fierté j'ai pu m'éviter un tel pétrin. On ne m'y reprendra plus.

2008/03/26

Durant le weekend pascal, je me baladais en forêt dans la Goussemobile, sur un chemin aussi sinueux que glacé. Je négociais les courbes avec prudence, retenais mon souffle à chaque pente et la Catalogne, assise à mes côtés, gardait le silence. Le chemin était d'un blanc immaculé et lisse, aucun grain de sable ne venait le salir, aucun grain de sel ne le rendait plus rugueux. C'était une véritable patinoire bordée d'immenses bancs de neige.

Tendu jusqu'aux omoplates, je jurais contre la municipalité qui, de toute évidence, se foutait pas mal de cette voie étroite. Et pourtant, cette route est mal dessinée, inutilement et dangeureusement sinueuse, et surtout très étroite. On imagine facilement une collision suprise dans un détour ou au sommet d'une pente. Laisser s'accumuler la glace à ce passage de la mort relève selon moi de la négligence criminelle. Comment peut-on jouer ainsi avec la sécurité des résidents de l'endroit, me demandais-je?

Et soudain j'ai compris: il y a des routes si peu fréquentées que la sécurité est garantie par cette faible probabilité de rencontrer quelqu'un. L'ingénieur peut alors s'amuser à tracer des parcours qui suivent les caprices du terrain, des parcours brave-la-mort où les grosses machines qui sablent nos routes ne pourront jamais s'aventurer.

Tout aussi doux qu'une pluie d'été

Il y a de cela quelques années (trois ou quatre, peut-être), un nouveau produit pour la peau est apparu sur le marché. J'ai oublié son nom, j'ai oublié la compagnie qui le produisait, mais je n'ai pas oublié la pub. On y voyait deux jeunes nymphes se cacher derrière les arbres et danser dans l'eau. Une voix hors-champs vantait la douceur de ce produit sur la peau des femmes : "Il est doux, doux comme une fine pluie d'été."

Un ou deux étés ont passé, et l'expression a pris une tournure tout à fait inattendue lorsque Israël, en colère, s'est mis à bombarder le Liban, en appelant cette opération "Pluie d'été".

2008/03/21

Choc Facebook

Petit débordement Facebook ce matin, du genre "more than what I asked for": une amie fait un commentaire sur la photo d'une de ses amies à elle, qui n'est pas mon amie, mais je peux quand même voir la photo. Sur Facebook, les amis de nos amis sont nos amis, à moins qu'on aille se mêler de réglages de confidentialité et de vie privée ce que, visiblement, cette femme n'a pas fait.

La fille, donc, a partagé une photo avec ses amis et leurs amis, bref avec, en bout de ligne, des inconnus comme moi. Sur cette photo, on peut voir la radiographie de ses hanches. Imaginez, vous vous levez le matin, vous vous dites: tiens, quoi de neuf sur Facebook? Et vous tombez sur une femme qui expose l'intérieur de son corps. Mais ce n'est pas tout, car ces hanches ne sont pas comme toutes les hanches, on voit très bien que celle de droite est armée de plusieurs vis. C'est facile à voir car le métal contraste franchement avec les os. Sous la photo, une légende explique que la femme marche avec des béquilles et le reste de l'album photo (car le reste est accessible) présente en détails les circonstances de l'accident qui a mené à l'opération et, accessoirement, toute sa famille.

Sachant que la Catalogne est très critique face à Facebook, j'ai décidé de lui montrer la radiographie. Tout de suite elle s'exclame: "Mon dieu, on voit sa vulve!" Et elle avait raison, les plis des lèvres étaient là, fantômatiques, au milieu de l'image.