2008/07/16

Une haleine de paysage

Je connais quelqu'un à l'haleine de paysage agricole engraissé de fumier, au souffle rappelant le vent au sortir de l'étable. C'est toute une odeur, voyez-vous, quelque chose de grandiose ramené à une échelle humaine, un alliage de puissance et d'intimité qui ne se retrouve, au fond, qu'à peu d'endroits de l'univers: dans cette bouche et dans le cul des chevaux. Pour l'éviter, il faut reculer la tête, porter la main à la bouche et créer, entre la paume et les narines, un havre d'odeurs bien à soi, dernier refuge contre l'envahissant parfum.

Nous ne nous rendons pas compte à quel point nous portons notre propre odeur avant que celle-ci nous ait protégé des attaques de ce genre, à moins d'avoir inséré ses doigts dans la bouche de cet homme - ce que je ne saurais conseiller à personne.

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