2008/03/26

Durant le weekend pascal, je me baladais en forêt dans la Goussemobile, sur un chemin aussi sinueux que glacé. Je négociais les courbes avec prudence, retenais mon souffle à chaque pente et la Catalogne, assise à mes côtés, gardait le silence. Le chemin était d'un blanc immaculé et lisse, aucun grain de sable ne venait le salir, aucun grain de sel ne le rendait plus rugueux. C'était une véritable patinoire bordée d'immenses bancs de neige.

Tendu jusqu'aux omoplates, je jurais contre la municipalité qui, de toute évidence, se foutait pas mal de cette voie étroite. Et pourtant, cette route est mal dessinée, inutilement et dangeureusement sinueuse, et surtout très étroite. On imagine facilement une collision suprise dans un détour ou au sommet d'une pente. Laisser s'accumuler la glace à ce passage de la mort relève selon moi de la négligence criminelle. Comment peut-on jouer ainsi avec la sécurité des résidents de l'endroit, me demandais-je?

Et soudain j'ai compris: il y a des routes si peu fréquentées que la sécurité est garantie par cette faible probabilité de rencontrer quelqu'un. L'ingénieur peut alors s'amuser à tracer des parcours qui suivent les caprices du terrain, des parcours brave-la-mort où les grosses machines qui sablent nos routes ne pourront jamais s'aventurer.

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