2007/10/31

L'holocauste

Hier matin, la tête encore embrouillée par une nuit agitée et cauchemardesque, j'ai aperçu un mille-pattes oser s'aventurer sur le bord du pot de fleur où il a fait son nid. Au pied de la plante, une dizaine de ses congénaires dormaient encore, seuls quelques promeneurs solitaires profitaient de la quiétude matinale pour dégourdir leurs pattes. Cette bestiole audacieuse et aventurière était pour moi la goutte qui faisait déborder le vase - ou devrais-je dire le pot ? Soucieux d'éviter à tout prix une épidémie de mille-pattes dans mon modeste réduit, trop pressé pour sortir mes baguettes chinoises et écrapoutir un à un ces indésirables, j'ai décidé d'employer une méthode plus expéditive, aussi ai-je sorti d'un tirroir le briquet à barbecue, que j'ai ensuite employé, tel un lance-flamme, pour griller les pauvres petits vers. Satisfait de mon ménage, je suis allé travailler.

À mon retour à la maison, j'ai jeté un oeil à l'état de la colonie de mille-pattes : les cadavres carbonisés jonchaient la terre noire et désolée. Cependant, quelques survivants sévissaient toujours, dont un autre téméraire qui, sans doute écoeuré par tant de désolation, cherchait sur le bord du pot de fleur la route vers un monde meilleur. Opération Barbecue. J'ai brûlé ces miraculés.

Et ce matin, au pied de la plante, il n'y avait plus âme qui vive. J'espère que c'est pour de bon.


3 commentaires:

Sleeping Dogs and Dead Lions a dit...

Oublie pas. Ça pond des oeufs. Tu vas surement en avoir d'autres! Je te dirais de changer ta plante de pot, mais j'aime bien tes histoires de mille-pattes.

La gousse craintive a dit...

Mais avec beaucoup de patience, de vigilance et d'essence dans mon briquet, je pourrais en venir à bout, non?
Le problème que j'aurais, en changeant la plante de pot, c'est qu'il restera toujours de la terre accrochée aux racines de la plante, et donc toujours la possibilité que des oeufs passent d'un pot à l'autre. Je risque donc de déplacer le problème plus que d'autre chose. Et en plus, c'est salissant.

Et en plus... des oeufs minuscules pourraient s'accrocher dans mes vêtements... et alors ce sera l'ÉPIDÉMIE.

Non... vraiment, je préfère que le problème soit contenu dans un seul pot et procéder à une chasse intensive des mille-pattes. Ça a marché avec les dodos et les tourtes, ça marchera avec ces bestioles.

Merci de me lire.

si-mon! a dit...

gousse, je le répète: JETTE ÇA!