"Quand ce fut fini, elle déchaîna la chienne."
- Maupassant, Une vendetta
2005/01/31
2005/01/27
Décompte pour la honte.
Penser que ce soir il y aura un cours dans cette petite salle bondée où il fait si chaud.
Réaliser que l'odeur vient de soi: oubli cruel du déo ce matin.
Il est midi, je suis au bureau.
Compte à rebours vers une honte certaine.
par La gousse craintive vers 12:00 0 commentaires
2005/01/24
YULBlog
YULBlog, le meta blog répertoriant tous les carnets de Montréal, m'a enfin ajouté à ses annales.
par La gousse craintive vers 14:21 0 commentaires
2005/01/23
Liberté
Dans un dépliant du magazine Liberté j'ai trouvé cette définition:
"Liberté n.f. Sorte particulière d'héroïsme qui consiste à faire ce qu'on avait la capacité de faire."
- Jacques Drillon
par La gousse craintive vers 12:44 0 commentaires
2005/01/22
Bibliographie
Pour la postérité, tous les ouvrages mentionnés dans ce blog.
BALZAC, Honoré de, Le père Goriot, Classiques Garnier.
BARJAVEL, René, La nuit des temps, Presses Pocket, 1968.
BLAIS, Marie-Claire, La Belle Bête, Boréal Compact, 1991 (1959 pour l'éd. originale).
CÉLINE, Louis-Ferdinand, Voyage au bout de la nuit, Gallimard, 1952.
COCTEAU, Jean, Les enfants terribles, Le livre de poche, 1925.
DUCHARME, Réjean, L'hiver de force, Gallimard, "Folio", 1973.
FREUD, Sigmund, La vie sexuelle, "Pour introduire le narcissisme", 1914.
GIDE, André, La porte étroite, Le livre de poche, 1959.
GIRARD, René, Des choses cachées depuis la fondation du monde, Le livre de poche, "biblio/essais", 1978.
HESSE, Hermann, Le loup des steppes, Le livre de poche, 1947.
JAGOSE, Annamarie, Queer Theory, New York University Press, 1996.
MAUPASSANT, Guy de, Une vendetta (1883), tiré de Contes et nouvelles, Gallimard, 1947.
MISHIMA, Yukio, Le marin rejeté par la mer, Folio, 1963 pour l'originale, 1968 pour la traduction française.
OVIDE, Les métamorphoses, GF-Flammarion, 1966.
PROULX, Monique, Les Aurores montréales, Boréal Compact, 1997 (1996 pour l'éd. originale).
RICHLER, Mordecai, The Apprenticeship of Duddy Kravitz, McClelland & Steward Ltd., 1989 (1959 pour l'éd. originale).
RILKE, Rainer Maria, Les cahiers de Malte Laurids Brigge, Seuil, "Points", 1966.
RILKE, Rainer Marie, Élégies de Duino, Sonnets à Orphée, Gallimard, "Poésie", 1994.
TREMBLAY, Michel, La nuit des princes charmants, Actes Sud, "Babel", 1995.
VOLTAIRE, Candide et autres contes, Gallimard, 1992.
par La gousse craintive vers 15:08 0 commentaires
2005/01/21
La honte d'une nymphe.
"Narcisse fuit, et, tout en fuyant: "Bas les mains, pas d'étreinte! Je mourrai, dit-il, avant que tu n'uses de moi à ton gré!" Écho ne répéta seulement que: "Use de moi à ton gré!"
Dédaignée, elle se cache dans les bois et voile de feuillages son visage couvert de honte, et depuis ce jour elle vit dans des antres solitaires."
- Ovide, Les métamorphoses
La porte étroite et Narcisse : même combat.
par La gousse craintive vers 21:23 0 commentaires
Être d'accord avec elle.
"Il fait froid dehors."
- Josée Blanchette, Joblog
par La gousse craintive vers 11:04 0 commentaires
2005/01/19
En file pour le fond de l'hiver
Je lis des choses froides, de tristes articles et de longs chapitres théoriques, aucune phrase digne de ce blog. Je prends donc ce qui passe: ici les Moscovites qui, fuyant l'hiver, vont rejoindre la mort les uns à la suite des autres.
par La gousse craintive vers 15:54 0 commentaires
2005/01/16
"J'ai froid pour la première fois"
- Joe Dassin, Les yeux d'Émilie
par La gousse craintive vers 11:30 0 commentaires
2005/01/15
Le Devoir et Virginie
J'ai honte pour Le Devoir. Est-ce vraiment rendre hommage à un feuilleton que de le résumer?
par La gousse craintive vers 17:39 2 commentaires
2005/01/13
La prière du cinglé.
Un matin au métro Jean-Talon. Attente sur un banc du prochain train. L'homme qui, avant de s'asseoir, d'un geste soudain enlève son manteau comme on dégaine une épée avant le duel, ne suffit pas à me sortir de ma torpeur urbaine ni de cette fatigue comateuse qui me rappelle ma vieillesse future. Je lève à peine les yeux vers lui, et ce même s'il a failli me fouetter le visage avec le coin de sa manche. Je voudrais seulement dormir. Ma vie est une interminable lutte contre la fatigue.
L'homme s'asseoit à gauche. Lui aussi attend le métro. Et comme un samourai en pleine méditation, il joint les mains d'un geste ample, non pas pour une prière, car les prières formulent des souhaits, mais pour émettre haut et fort des vérités, en prononçant gravement chaque syllable, en accrochant chaque fois la dernière à son souffle, comme pour lui donner l'élan nécessaire à sa pleine diffusion dans l'air:
"Puissance...
Plus fort...
Plus riche...
Plus pauvre..."
Quelque chose dans le ton de sa voix donne à penser qu'il voit dans cette suite quelque logique invisible. Ces syntagmes sont peut-être pour lui des arguments. Pour sûr ce n'est pas la première fois qu'il se les répète.
Je l'ai écouté se convaincre de ce dont il se croyait déjà convaincu et j'avais un peu froid d'être assis juste à côté. J'ai pensé me lever, dans un geste politique, pour me dissocier ostentatoirement de ces niaiseries-là, jeter ainsi sur lui une sorte de honte qu'il aurait été incapable de sentir.
Vraiment? Et s'il se rendait compte de ma désapprobation? S'il essayait ensuite de me faire ravaler cette honte que j'aurais laissée sur le banc telle une flatulence qu'on abandonne à de pauvres idiots qui ne se doutent encore de rien? - La peur - Oui, c'était bien une peur lâche qui me retenait là. J'étais prisonnier. J'avais honte de mon état. Et je me suis surpris à prier le métro de venir me libérer au plus tôt.
par La gousse craintive vers 13:45 1 commentaires
2005/01/12
La quête
Ce matin un quêteux quêtait dans l'université pour se cacher du froid. Aux étudiants il demandait:
"Cinq sous pour un voyou?"
- Un quêteux
par La gousse craintive vers 13:45 0 commentaires
2005/01/11
Il n'y a pas de honte à lire Rilke. Il y a cependant du froid qui fait chaud au coeur.
par La gousse craintive vers 13:19 2 commentaires
2005/01/08
Gide est fini et l'école recommence bientôt. Ce n'est pas le temps de me lancer dans un nouveau roman. Rilke et Les sonnets à Orphée, me voici.
par La gousse craintive vers 14:14 1 commentaires
Comme une chienne perfide qui vire son capot de bord, j'ai donné des titres aux entrées précédentes qui n'en avaient pas.
Et parfois non.
par La gousse craintive vers 13:51 0 commentaires
Alissa et moi
"Je prends la résolution de ne plus lire pour un temps que la Bible (l'Imitation aussi, peut-être) et de ne plus écrire dans ce carnet que, chaque jour, le verset marquant de ma lecture."
- André Gide, La porte étroite, "Le journal d'Alissa"
par La gousse craintive vers 11:55 0 commentaires
Le froid qui sépare les amoureux.
"J'ai froid, dit-elle en se levant et s'enveloppant de son châle trop étroitement pour je pusse reprendre son bras."
- André Gide, La porte étroite
par La gousse craintive vers 11:51 0 commentaires
2005/01/07
Vague de froid
"C'est à Fongueusemare que j'aurais désiré te revoir, mais la saison est devenue mauvaise, il fait très froid."
- André Gide, La porte étroite
"Nous nous assîmes sur le talus; le vent froid qui soudain s'éleva nous transit."
- Gide, encore Gide, toujours le même livre
par La gousse craintive vers 11:46 0 commentaires
2005/01/06
La honte d'avoir des amis qui écrivent.
"Je sais gré à Abel de ne pas n'avoir envoyé son livre! Je n'ai pu le feuilleter sans honte; honte non tant à cause du livre même - où je vois, après tout, plus de sottise encore que d'indécence - mais honte à songer qu'Abel, Abel Vautier, ton ami, l'avait écrit."
- André Gide, La porte étroite
par La gousse craintive vers 20:24 0 commentaires
2005/01/05
Enfin du froid.
"L'épais brouillard d'hiver m'enveloppait; ma lampe d'étude, et toute la ferveur de mon amour et de ma foi écartaient mal, hélas! la nuit et le froid de mon coeur."
- André Gide, La porte étroite
J'ai eu chaud. Ce roman semblait exempt d'hiver.
par La gousse craintive vers 10:43 0 commentaires
2005/01/03
"J'ai assez mangé d'amertume pour aujourd'hui"
Une deuxième tranche de pamplemousse, offerte dans un bistrot de la rue Saint-Denis, inspire parfois de belles répliques.
par La gousse craintive vers 20:28 0 commentaires
Les jeux de l'amour.
"Oui, je joue encore volontiers avec elle; mais c'est Alissa que j'aime..."
- André Gide, La porte étroite
par La gousse craintive vers 11:56 0 commentaires
2005/01/02
La honte d'avoir une mère.
"Elle garde ma main dans l'une des siennes et de l'autre caresse ma joue. ''Comme ta mère t'habille mal, mon pauvre petit!'"
- André Gide, La porte étroite
par La gousse craintive vers 22:28 0 commentaires
Ce blog porte bien son nom.
La honte et le froid, oui, j'ai froid et j'ai honte: Froid parce que qu'il fait froid, et honte parce que j'ai trouvé l'origine de La porte étroite. C'est un ami qui me l'a donné, un jour qu'il se départissait de sa bibliothèque. Suivant cette piste, je suis à même d'identifier le Stef qui a jadis été propriétaire dudit bouquin. J'ai maintenant honte d'avoir dit que ses passages soulignés étaient honteusement moches et ennuyeux. J'ai voulu jeté sur lui l'opprobre, or cet opprobre me revient en pleine face. La honte est un boomerang, et parfois même un crachat en l'air qui nous retombe sur le nez.
Heureusement, j'ai trouvé un passage souligné par Stef qui m'a intéressé. Ce sera donc la citation du jour:
"Et cette porte devenait encore la porte même de la chambre d'Alissa; pour entrer je me réduisais, me vidais de tout ce qui subsistait en moi d'égoïsme..."
- André Gide, La porte étroite
Et pour montrer que je ne cite pas n'importe quoi, je vais commenter en citant Freud, dans ce chapitre de La vie sexuelle qu'il consacre au narcissisme:
"La plus haute phase de développement que peut atteindre la libido d'objet, nous la voyons dans l'état de passion amoureuse, qui nous apparaît comme un dessaisissement de la personnalité propre, au profit de l'investissement d'objet."
- Sigmund Freud, La vie sexuelle
par La gousse craintive vers 13:52 0 commentaires
2005/01/01
André Gide, La porte étroite
J'ai dû acheter ce livre quelque part dans une bouquinerie, mais je ne m'en souviens plus. Je sais seulement qu'il a appartenu à un certain Stef qui y a souligné des passages moches et ennuyeux. Il devrait avoir honte, ce Stef.
Pour ma part :
"Un jour, et, je pense, assez longtemps après la mort de mon père, ma mère avait remplacé par un ruban mauve le ruban noir de son bonnet du matin : "O maman!, m'étais-je écrié, comme cette couleur te va mal!"
Le lendemain elle avait remis un ruban noir."
- André Gide, La porte étroite
par La gousse craintive vers 14:53 0 commentaires