2005/05/02

Le mois des morts

Cette année, comme à chaque année, quand les arbres commenceront à fleurir, juste avant que le jardinier ne mette sa tondeuse en marche, j'irai déambuler dans le cimetière Notre-Dame-des-Neiges. La longueur de la lande donnera un air d'oubli aux stèles de granit. J'aurai le but avoué de trouver la tombe de Nelligan, qui traîne quelque part par-là.

Je me suis surpris un jour à considérer mai comme le mois des morts. Autour de moi, on me parlait de novembre. On oublie trop facilement qu'en ce mois-là personne ne doit être pressé de mourir. Alors qu'en mai... quel temps pour trépasser!

Mon rapprochement entre mai et la mort est cependant plus pratique que poétique. Si le mois de Marie est aussi le mois des morts, c'est bien parce qu'au départ du grand Froid, quand la terre retrouve sa souplesse de jouvencelle, il faut bien inhumer tous ces cadavres que l'hiver a empilés.

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