Histoire d'une pendaison
C'était écrit dans le ciel que la Mort serait de cette pendaison. Elle vint et dans son cortège l'accompagnaient l'éternelle Perséphone et un certain Gabriel qui, nul doute, était l'archange des Saintes Écritures. Celui-ci distribuait aux convives les restes d'une liqueur à l'anis, saveur que je déteste par-dessus tout. Et pourtant l'ange insistait, transformant en lait, à l'aide d'un peu d'eau, cette liqueur, sans toutefois en altérer l'horrible goût. Il en vantait l'allure, suggérant que, dans ma condition, je ne pouvais qu'apprécier ce caractère laiteux. Je lui répondis que pour quelqu'un qui n'était pas dans ma condition, il l'appréciait déjà pas mal, ce laiteux-là. Il ne put qu'être d'accord. Ça ne tombait pas dans l'oreille d'un sourd. Il était d'accord là-dessus aussi.
Mais déjà les rumeurs couraient, tels les chevaux de l'Apocalypse, selon quoi le funeste cortège se touchait tellement sur le divan que ça ne pouvait que mal finir. Puis tout a fini. Tout le monde est rentré chez lui. La pendaison était terminée. Et il ne s'est rien passé.
1 commentaire:
Et pourtant...
Le Renard était peut-être saoûl, il se souvient très bien que c'est textuellement qu'il cite la Mort: "Ça va mal finir."
Au fond, la Mort était peut-être plus saoûle que lui. Elle en oublie des bouts.
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