Le mot de la semaine: redoux
Rien ne semble plus terrifiant que le retour de cette grosse douceur. Hier, à l'ouverture du téléjournal de 22h, à Radio-Canada, Bernard Derome était debout. Derrière lui dans le décors, un seul mot: Redoux.
C'est sérieux, mesdames et messieurs, car il y a du brouillard et qu'on ne sait jamais ce qui s'y cache, dans le brouillard. D'ailleurs les avions sont restés cloués au sol et ça, on sait que ça excite les journalistes. Dans leur logique, un avion est fait pour voler, donc quand il ne vole pas, c'est de la nouvelle.
Le redoux, donc. Pas un dégel. Un re-doux. De la neige qui fond. Oh, il y a bien les rivières qui menacent de déborder, mais pas une ne l'a encore fait, que je sache.
Moi, je ne sais pas, mais ça fait huit ans que je vis à Montréal, et ça fait huit ans qu'il y a un redoux en janvier. J'ai jamais vu personne capoter pour ça. Que s'est-il passé pour qu'on en parle? Ou plutôt: que ne s'est-il pas passé? C'est le genre de question que se posait la Catalogne, hier, en voyant ce battage médiatique. "Gousse, il ne se passe rien dans votre pays", a-t-elle fini par dire. Devant les faits, je dois avouer que je suis d'accord avec elle.
Enfin, j'y vois autre chose, aussi. C'est que, peu importe le temps qu'il fait, nous avons l'idée qu'il devrait faire plus froid. Nous rêvons d'un monde plus froid. C'est notre utopie à nous, humains du XXIe siècle.
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