J'ai si honte. Deux verres de bière dans le nez, deux pitoyables verres de bière, et voici qu'il me prend cette idée honteuse. Oui, tant qu'il y aura de la honte, il y aura ce blog. Et pendant que ma coloc se plaint du froid qui envahit l'appartement, pendant que la propriétaire dort au chaud dans sa grande maison de Mont-Royal, eh bien voilà, j'inaugure ceci.
La honte est si intense que lorsque la coloc demande: qu'est-ce que tu tapes depuis tout à l'heure, je réponds: rien. Un email. Voilà. Il faut comprendre que la honte initie tout ça et que sans elle il n'y aurait rien.
Et le froid. Le froid aussi. Car le monde est froid. Il y a entre les choses un grave frisson qui s'éloigne et qui reste. Ça brûle de froid. Ça mord, comme les chiennes perfides au fond des ruelles s'en prennent à la main qui les nourrit.
Puis enfin, il y a les mots. Les mots que je lis et que je lirai. C'est au fond l'engagement que je prends: toujours lire un livre, chaque jour pour en noter quelque chose. N'ayez pas peur. Ça ne fera pas mal.