La rivière Rupert

Je reviens du Nord. Sur flickr des photos de la rivière Rupert, qui sera détournée prochainement par Hydro-Québec.

L'Encyclopédie des Expressions

L'assiette de lentilles

Ces petits morceaux blancs dans ma salade de lentilles n'avaient rien d'innocent. Ils étaient délicieux. "Voilà un goût que je n'ai pas goûté depuis longtemps", pensai-je. Et pour cause, je mangeais ce qui m'était interdit de manger. Un simple coup d'oeil à la liste d'ingrédient me permit de le constater : des amandes.

Je dis toujours qu'il faut se méfier. Parfois, je me méfie trop tard - surtout quand il s'agit de plats préparés. Never again. "Nevermore", disait Poe.

Maintenant j'ai la langue qui enfle et un antihistaminique dans le ventre. L'assiette de lentilles est allée retrouver le sol. Tel Cendrillon je rammasse une à une ces lentilles. Quand j'aurai terminé, le mal aura passé.

Maîtriser le soleil

Je suis en train de me demander si je ne devrais pas tenir un registre des utopies climatiques:
1. Kyoto, vers un monde plus froid.
2. Lepe, Espagne, qui se donne l'hiver de force.
3. Et maintenant Viganella, petit village d'Italie, qui décide de contrôler la course de soleil :

Viganella, petit village encaissé du massif d'Ossola dans le nord de l'Italie, reçoit artificiellement depuis dimanche les rayons du soleil grâce à un miroir géant qui renvoie vers le hameau une lumière directe dont il est privé pendant trois mois d'hiver.



[...] Chaque hiver, des premiers jours de novembre à début février, un sommet empêche le soleil d'atteindre le village et contraint pendant 80 jours les habitants à l'ombre et au froid.
- Cyberpresse.ca

CHUM, la suite l'année dernière

Le site de Radio-Canada rappelle les faits concernant le CHUM. Deux rapports s'opposaient.

Le rapport Johnson-Villeneuve défendait le site de la rue St-Denis:
Selon l'avis Johnson-Villeneuve, alors que le 1000 Saint-Denis répond adéquatement aux besoins de la population montréalaise et qu'il donne au gouvernement plus d'assurance quant au respect de ses échéances et de ses coûts de construction, le site d'Outremont, lui, serait bien plus hasardeux.

Ainsi, les deux experts craignent qu'un CHUM à Outremont ne conduise à des dépassements de coûts majeurs. Il entraînerait aussi, toujours selon eux, une hausse des risques pour la sécurité en raison de la proximité avec des convois ferroviaires transportant des matières toxiques.

Son emplacement, à l'extérieur du centre-ville, s'il est perçu comme une plus-value pour les universitaires, est ici décrit comme problématique, puisque relativement éloigné des patients qu'il devra recevoir.

Conclusion : le 1000, rue Saint-Denis

Les partisans du site d'Outremont, échaudés par les conclusions de l'avis Johnson-Villeneuve, reviennent à la charge au début de 2005 en présentant le rapport de deux experts des gros chantiers qui recommandent que le CHUM soit construit à... Outremont.

Pour Guy Saint-Pierre, président sortant de la firme d'ingénieurs SNC-Lavallin, et Armand Couture, ancien président et chef d'exploitation d'Hydro-Québec et ex-salarié de SNC-Lavallin, le site d'Outremont est le seul à pouvoir créer une réelle synergie entre le centre hospitalier en tant que tel et la faculté de médecine de l'Université de Montréal.

Toujours selon eux, le site de la gare de triage représente aussi un risque acceptable au niveau de la sécurité.

Conclusion: la gare de triage du Canadien Pacifique, à Outremont

En gros, les partisans d'Outremont suggèrent que la synergie engendrée par le site dépasse les risques reliés à la circulation de matières toxiques.

Enfin, la réaction de Lucien Bouchard, notre grand lucide:

« Quand on veut noyer son chien, on dit qu'il a la rage », a écrit, ulcéré, Lucien Bouchard, dans une lettre au quotidien La Presse dans laquelle il prenait violemment à partie Philippe Couillard, l'accusant d'être « frileux » et de préférer « les petits pains » aux « grands projets ».

Sa réaction n'est pas sans rappeler celle de madame Gagnon hier :

Demandez-le à la gogauche qui faisait des poussées d'urticaire juste à la mention du mot "Outremont" et qui tenait à ce que le CHUM soit "dans l'est", "cheu'nous" comme si toute la ville de Montréal n'appartenait pas aux francophones, comme si les francophones devaient éternellement se replier dans leur petit ghetto d'antan!

Demandez au gouvernement qui a jeté aux poubelles le projet porteur piloté par l'ancien recteur Lacroix.

Mais bon. Apparemment, c'est trop tard pour changer d'idée, donc on fera avec ce qu'on a. Quand on est né pour un p'tit pain.

En parlant de synergie, de petits pains, de beau site tout neuf, madame Gagnon ne dit rien de nouveau pour la défense du site d'Outrement (d'ailleurs pourquoi encore défendre cette option ?). Sa contribution se résume finalement aux voitures, à la circulation, aux embouteillages. Lysiane Gagnon veut un hôpital qui respecte les autos.

Lysiane et son char

La rutilante Lysiane Gagnon n'en a que pour les voitures. L'essentiel de sa critique au sujet du CHUM, aujourd'hui sur Cyberpresse, repose sur la place de l'automobile.

Un hôpital où, faute de places de parking, patients et visiteurs seront invités à se rendre à pied ou en vélo. Un hôpital qu'il faudra, faute d'espace, construire en hauteur bonjour les ascenseurs engorgés. La circulation dans le quartier avoisinant l'hôpital? Un cauchemar.

Ben ils iront à vélo ou ils engorgeront le quartier avec des voitures, madame Gagnon ? Il faudrait savoir.

Le pire, c'est que Montréal aurait pu avoir une magnifique Cité du savoir et de la santé. On avait le terrain celui du CP, entre Outremont et le Mile End, à proximité de l'Université. On avait la nécessaire synergie entre la recherche, l'enseignement et les soins aux patients. On avait l'espace, la facilité d'accès, on avait le site, en plein coeur de l'île de Montréal un site idéal pour un hôpital universitaire dont la clientèle viendra de la grande région de Montréal.

Si je me souviens bien, trois arguments allaient contre le choix de la cour de triage. D'abord que le quartier n'était pas fait pour supporter l'augmentation du trafic. Puis la circulation de trains transportant des matières dangereuses à une distance de l'hôpital qui n'aurait pas respecté les normes en vigueur. Enfin, un milliard de dollars supplémentaire pour la réalisation du projet.

Ces employés qui travaillent debout et qui ont des horaires inconciliables avec les horaires d'autobus n'auront même pas la possibilité de venir au travail en auto. Idem pour les médecins qui devraient, à en croire les autorités du CHUM, perdre leur temps à faire des correspondances en métro pour aller de l'université à l'hôpital au lieu de voir des patients.

Voilà ce qu'elle pense du transport en commun: une perte de temps.

Bonjour les bouchons, et tant pis pour les malades et les vieux qui constituent la principale clientèle des hôpitaux: qu'ils marchent, qu'ils pédalent! Et les ambulances? Elles ont beau avoir des sirènes, elles ne peuvent pas survoler les bouchons. Mais au diable les ambulances!

On fait comme si le CHUM devait être au centre d'un vaste projet de prévention de l'obésité. On confond tout.

Oui, elle confond tout. À commencer par "CHUM" et "CHAR".

Pendant ce temps au Pôle Nord...

Notre belle utopie perd du terrain. Elle fond comme neige au soleil.

Radio-Canada:

La banquise qui recouvre l'Océan Arctique pourrait complètement disparaître durant l'été d'ici à 2040.

La Presse:

Selon des travaux de chercheurs du Centre national pour la recherche atmosphérique (NCAR), de l'université de Washington et de l'Université McGill, en 2040 seulement une petite portion de la glace pérenne arctique se maintiendrait sur la côte nord du Groenland et du Canada durant les mois d'été.

BBC:

The new study, by a team of scientists from the National Center for Atmospheric Research (NCAR), the University of Washington, and McGill University, found that the ice system could be being weakened to such a degree by global warming that it soon accelerates its own decline.

Trois choses importantes

PB a très bien résumé ce qu'il importe de retenir de l'exposition sur Pétra:

Savais tu que....

La population de Pétra a déjà atteint 20 000 âmes ?
Que cette population maîtrisait bien l'art de récupérer les eaux de pluie ?
Que le commerce de l'encens a fait la richesse de cette ville ?

Le savais-tu ça ??

- PB

Pétra, la cité perdue

Visité dimanche l'exposition Pétra, la cité perdue, au musée canadien des civilisations.

Après plusieurs fiches explicatives expliquant toujours la même chose, j'ai décidé de jouer à "devine c'est qui le dieu sur la sculpture". Puis je consultais rapidement la fiche, passant outre les "maîtrises de l'eau" et autres "important carrefour de routes commerciales", pour trouver le nom de la divinité.

Cette cité ancienne émerveillait par sa prospérité, ses monuments taillés dans la pierre et son système de conduite d’eau. Deux mille ans plus tard, Pétra reste l’un des sites les plus importants de l’Antiquité. Et ses fondateurs – les Nabatéens – suscitent toujours l’admiration pour leur sens des affaires, leurs talents artistiques et leur génie technique.

[...]

Fondée au premier siècle avant notre ère, Pétra a profité de son emplacement stratégique à la croisée des routes de la soie et des épices pour prospérer pendant des siècles. La cité, qui aurait compté jusqu’à 20 000 habitants, finit par tomber dans l’oubli. Des siècles plus tard, Pétra, alors occupée par une poignée d’habitants, est « redécouverte » par un explorateur suisse en 1812. Elle ne cesse depuis de fasciner l’Occident.
- Site du musée canadien des civilisations

L'hiver de force en Espagne

Les utopies climatiques existent vraiment. Il me semblait bien que ce n'était pas une lubie de ma part.

La mairie a pris le taureau par les cornes: elle a installé sur le balcon de l'hôtel de ville deux canons qui bombardent chaque jour la Place d'Espagne de flocons d'une mousse synthétique semblable à de la neige, entre 20h et 20h15.

Plus de 3000 personnes munies de parapluies ont envahi mercredi soir la place du bourg pour assister à la première chute de neige.

Pour parachever l'impression sports d'hiver, la mairie a installé une patinoire sur sa place centrale.

Par décret municipal, il neigera tous les jours à Lepe, jusqu'au 6 janvier.
- Cyberpresse

Pierre et Brigitte

Pierre Lapointe est québécois. Mais il prévient : pas question de reprendre du Céline Dion. Ce sera Brigitte Fontaine ou rien, dans le spectacle qu'il présente à Paris jusqu'à la mi-décembre.
- Libération

Verglas

Il y a de cela une semaine environ, une femme disait : "Ce n'est pas normal, ah non ce n'est pas normal du tout!" Et dehors le verglas emprisonnait les arbres et les trottoirs.

Je me souviens du 24 décembre 1987. Nous revenions de la messe de minuit en voiture. Dans une côte particulièrement abrupte, nous avons dépassé plusieurs autos incapables d'aller plus loin, la chaussée étant devenu trop glissante, à cause du verglas. Ce n'était pas un Noël vert, mais ce verglas n'inquiétait personne outre mesure.

Vingt ans plus tard, début décembre, le verglas tombe et le monde retient son souffle.

Voilà. Je ne maîtrise plus rien.

Procrastiner

Je crois qu'on ne procrastine jamais autant que lorsqu'on procrastine par exprès. On ne procrastine jamais autant que lorsqu'on procrastine au point d'être productif, mais dans autre chose.

De mémoire, je n'ai jamais autant procrastiné.
Tant pis pour mon mémoire.

Rien ne me dégoûte plus en ce moment que ce sacré texte à écrire sur le sacré. Au diable tous les shamanes et autres trolls!