2008/01/31

Pléonasme

Un long article aujourd'hui sur Cyberpresse au sujet de l'automutilation, où l'on utilise le pléonasme "s'automutiler" un milliard de fois (c'est une approximation). Nombre de fois où on dit "se mutiler": 0 (c'est exact).

Honte à la journaliste, honte au correcteur.

2008/01/30

Une pilule au fond des gorges
La catapulte tire
Les enfants jouent aux cartes

2008/01/28

Trois petits morts dans la charrette
Quatre cheveux dans ma casquette
Un chalumeau dans ma main droite

2008/01/23

Un espresso, mais sans le café

La vue sur Québec à partir du restaurant du Concorde est pour le moins époustouflante. L'addition aussi.

Pendant que je regardais le fleuve, le serveur est venu nous offrir du café. N'ayant pas touché à une seule goutte depuis plus d'un mois, j'ai demandé la permission à la Catalogne de déroger à mes voeux d'abstinence caféière. Permission accordée. Le café fut versé dans ma tasse. La Catalogne, elle, refusa l'offre. Mais le Catalan qui n'avait jamais traversé l'Atlantique, celui qui aime tant les voitures et qui sacre de plaisir contre le froid, lui, en voudrait-il ? Puisqu'il était aux toilettes, j'ai dit oui à sa place. "Je doute qu'il le boive", m'a dit la Catalogne. "Moi aussi", ai-je répondu.

Quand le Catalan est revenu des latrines, nous lui avons montré sa tasse fumante. Il y a versé un peu de crème, ajouté quelques sucres, brassé calmement avec la cuillère avant de porter le café à ses lèvres. Puis, il a déposé la tasse sur la table et n'y a plus touché du repas. "Tu ne bois pas ton café, Catalan?
- Non, je n'aime pas le café américain.
- Je m'en doutais."
Ces Européens ne boivent que des espressos.

Après le brunch, nous sommes redescendus dans la rue glaciale. Le Catalan sacrait contre l'hiver. Nous avons marché jusqu'au musée du chocolat, sur la rue Saint-Jean. Un autre Catalan est venu nous y rejoindre. Dans ce musée, on fait un incroyable espresso de chocolat. Comprenez-moi bien: je dis espresso DE chocolat car il n'y a que du chocolat dans cet espresso. Pas de café. 100% chocolat. Et du bon, du très bon chocolat.

Nous nous sommes assis devant un comptoir et les trois Catalans se sont mis à parler dans leur langue d'un projet de développement absolument scandaleux près de Valence. Après deux heures, je ne pouvais plus suivre. Mon attention s'en allait doucement. Il n'y avait plus que moi et mon espresso qui, à chaque gorgée, me procurait une certaine jouissance, pour ne pas dire une jouissance certaine.

Au bout de quatre heures nous sommes partis du petit musée. J'ai demandé au Catalan qui n'avait jamais traversé l'Atlantique, qui aimait tant les voitures, qui sacrait contre le froid et qui n'aimait pas le café américain s'il avait aimé son espresso. "Riquissim", qu'il m'a dit.

Je suis bien d'accord avec lui. À 1,95$ c'est pas mal moins époustouflant que de manger au Concorde, mais je ne crois pas qu'il y ait, dans tout l'univers, quelque chose d'aussi délicieux que cette petite boisson de la rue Saint-Jean.

2008/01/22

Al Quebec, hi fa fred

Ce week-end à Québec, le Catalan qui n'avait jamais traversé l'Atlantique n'en revenait pas du froid qu'il faisait. Il en sacrait de plaisir: "Ostie fa fred!" disait-il dans sa langue. Et tout le monde le comprenait.

Pour ma part, je n'étais évidemment pas surpris de ce rude climat. L'hiver passé, devant la statue de René Lévesque, la Catalogne s'est soudain écriée: "Gousse! Mes mains! Mes mains!" Ses mains gelaient. Nous avons dû courir jusqu'à l'hôtel, sinon c'était l'amputation. Bref, il fait froid, à Québec. C'est à cause du vent qui souffle du Saint-Laurent sur une ville qui, construite sur une pente, s'expose de manière indécente. C'est un froid structurel.

Pourtant ce week-end, dans les boutiques, les vendeuses se sont toutes mises d'accord pour dire que ce froid était exceptionnel. Je ne sais pas ce qui leur a pris de dire ça. J'ignore ce qu'elles avaient dans la tête, ces vendeuses. Ça fait 400 ans qu'il fait frette à Québec. Dimanche, il faisait -15 autour des thermomètres. Et les vendeuses mentaient: On n'a jamais vu ça!

Puissent-elles brûler.

2008/01/21

Sacrifices

Milton Blahyi, a former feared rebel commander in Liberia's brutal civil war, has admitted to taking part in human sacrifices as part of traditional ceremonies intended to ensure victory in battle.

He said the sacrifices "included the killing of an innocent child and plucking out the heart, which was divided into pieces for us to eat."

There had been numerous rumours of human sacrifices during the 1979-93 conflict but this is the first time anyone has admitted publically to the practice.
-BBC

Ce week-end, je me suis retrouvé à Québec avec un Catalan qui venait de traverser l'Atlantique pour la toute première fois. Grand amateur de voiture, cet homme s'extasiait devant les véhicules que nous croisions. "Je n'ai jamais vu celle-là que sur internet", m'avouait-il dans sa langue. Et moi, pendant ce temps, je me pâmais sur les façades des édifices. Depuis mon voyage en Europe, cet été, Québec me fait chavirer.

2008/01/18

Je ne pensais pas que ça existait en janvier, mais force m'est de le constater maintenant: des GIBOULÉES.

2008/01/17

Stubbins Ffirth

Stubbins Ffirth n'a décidément rien à envier des filles de 2girls1cup. Ce médecin du début du XIXe siècle était plus-que-déterminé à prouver sa théorie selon laquelle la fièvre jaune n'était pas contagieuse. Voici comment il s'y est pris:

Ffirth decided to bring himself into direct contact with bodily fluids from those that had become infected. He started to make incisions on his arms and smeared vomit into the cuts, then proceeded to pour it onto his eyeballs. He continued to try and infect himself using infected vomit by frying it and inhaling the fumes, and, when he did not become ill, drank it undiluted. Endeavoring to prove that other bodily fluids yielded the same results, Ffirth progressed on from vomit, and would go on to smear his body with blood, saliva, and urine. He still managed to avoid contracting the disease and saw this as proof for his hypothesis. - Wikipedia

Remarquez que malgré tous ces gestes d'éclats, le médecin avait tort. Il doit sa survie au fait que les fluides qu'il a utilisés venaient de personnes qui n'étaient plus contagieuses depuis longtemps.

2008/01/14

Coing-cidence

Le coing est le fruit du cognassier. Piriforme et volumineux il est cotonneux en surface et, à maturité, est jaune et très odorant. Tout comme les nèfles, les coings crus ne se consomment qu'après blettissement. On utilise généralement les fruits mûrs pour confectionner des gelées, des confitures, des pâtes de fruits ou des gâteaux. Les coings pelés peuvent également être rôtis au four. Enfin, le coing peut-être distillé, et l'on en obtient ainsi une liqueur.
- Wikipédia

C'est lors d'un souper mondain que j'ai appris, la semaine dernière, l'existence du coing. Les convives connaissaient le nom catalan de ce fruit, mais pas celui en français. Un dictionnaire traçant les correspondances entre les deux langues a su nous éclairer, quoique pour ma part, je n'étais pas plus avancé. Qu'à cela ne tienne, je n'ai pas hésité à déclarer que, ne sachant pas ce qu'est un coing, et que le monde des coincidences étant ce qu'il est, je ne manquerais pas, dans les prochains jours, de tomber sur un coing par pur hasard.

He bien croyez-le ou non, j'ai eu raison : hier, sept jours après ma prophétie, un homme arrivant tout droit de Catalogne et ignorant tout de ma vie récente, m'a dit qu'il avait une surprise pour moi. De son sac il a sorti un lingot de gelée. "C'est de la gelée de coing que ma grand-mère a faite", dit-il.

Un jour je finirai à Télé-Voyance.

2008/01/08

Titre aperçu sur le site de Radio-Canada: "Faut-il redouter le redoux?"

Le mot de la semaine: redoux

Rien ne semble plus terrifiant que le retour de cette grosse douceur. Hier, à l'ouverture du téléjournal de 22h, à Radio-Canada, Bernard Derome était debout. Derrière lui dans le décors, un seul mot: Redoux.

C'est sérieux, mesdames et messieurs, car il y a du brouillard et qu'on ne sait jamais ce qui s'y cache, dans le brouillard. D'ailleurs les avions sont restés cloués au sol et ça, on sait que ça excite les journalistes. Dans leur logique, un avion est fait pour voler, donc quand il ne vole pas, c'est de la nouvelle.

Le redoux, donc. Pas un dégel. Un re-doux. De la neige qui fond. Oh, il y a bien les rivières qui menacent de déborder, mais pas une ne l'a encore fait, que je sache.

Moi, je ne sais pas, mais ça fait huit ans que je vis à Montréal, et ça fait huit ans qu'il y a un redoux en janvier. J'ai jamais vu personne capoter pour ça. Que s'est-il passé pour qu'on en parle? Ou plutôt: que ne s'est-il pas passé? C'est le genre de question que se posait la Catalogne, hier, en voyant ce battage médiatique. "Gousse, il ne se passe rien dans votre pays", a-t-elle fini par dire. Devant les faits, je dois avouer que je suis d'accord avec elle.

Enfin, j'y vois autre chose, aussi. C'est que, peu importe le temps qu'il fait, nous avons l'idée qu'il devrait faire plus froid. Nous rêvons d'un monde plus froid. C'est notre utopie à nous, humains du XXIe siècle.

2008/01/07

Sale poulet

Hier, la Catalogne et moi, las et affaiblis par nos beuveries du week-end, avons décidé d'acheter du poulet rôti chez l'épicier du coin plutôt que de cuisiner. Bien mal nous en prit, car nous avons ensuite passé la soirée au lit, à nous tordre de douleur.

2008/01/04

Entendu au Cinéma Banque Scotia

Un gars et une fille attendent le début du film.

Gars: Là, ce qui me tenterait, c'est une plote au Cheez Whiz.
Fille: ...
Gars: Je peux pas imaginer meilleur sexe que ça.