Un asticot mal placé
J'étais récemment assis à la table d'un café branché avec un ami que je n'avais pas revu depuis son long périple dans de lointaines contrées. Son récit était si passionnant que j'en oubliais les doux et jolis serveurs qui allaient et venaient dans tous les sens. Soudain mon ami s'inséra un doigt dans l'oreille, qu'il se mit à agiter avec vigueur, comme s'il tentait d'y déloger quelque chose, tout en continuant de me parler, comme si de rien n'était, mais après un moment, n'ayant toujours pas réussi à venir à bout de sa démangeaison, s'excusa du temps qu'il prenait à faire un geste si peu élégant. Compréhensif de nature, et si accommodant, je lui dis de prendre tout le temps qu'il jugerait nécessaire.
Ce petit jeu dura un moment, jusqu'à ce que, enfin, mon ami sorte triomphalement le doigt de son conduit auditif et qu'à ce geste, un petit résidu blanc, projeté violemment hors de sa tanière, atterrisse sur la table. En y regardant de plus près, je reconnus un asticot qui se tortillait. Mon ami prit alors une serviette de papier pour écraser la petite créature et, devant mon soupir de soulagement, se confondit en excuse. Il m'expliqua que cela lui arrivait un ou deux fois par semaine depuis le Brésil. Et moi de balayer cette explication d'un geste de la main : "Je pensais que tu allais le mettre dans ta soupe!"
1 commentaire:
Il autoproduit des asticots.
ÇA, c'est effrayant.
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