Bon. Il est 6h15 du matin. Je ne dors plus depuis 4h00.
2007/11/30
2007/11/29
Les cheveux blancs du sommeil
J’étais donc chez la coiffeuse et je prenais malin plaisir à regarder les ciseaux couper avec tant d’aisance des pans entiers de ma chevelure (déjà courte, à l’époque). C’était comme passer un linge humide sur une surface très sale et de voir que ça part tout seul et d’en jouir, ou encore de sourire en passant l’aspirateur dans un tas de poussière et de voir encore une fois que c’est facile, efficace, et d’en jouir. Oui, j’étais comme ça devant mes cheveux qui raccourcissaient à vue d’œil. C’était facile, ça se faisait tout seul. Et au pied de la chaise s’amoncelait des retailles qu’il serait si facile de balayer qu’on ne pouvait que sourire en y pensant. J’allais partager toutes ces merveilleuses pensées avec la coiffeuse et lui dire à quel point cela sauvait une journée jusque là ennuyante et pénible, lorsqu’elle s’est exclamée : « Ah? Il y a un cheveu gris! »
Mon premier cheveu gris. Le premier signe de ma longue décrépitude jusqu’à la mort. La preuve, s’il en fallait une, que j’allais mourir. J'étais là pour me changer les idées et c'était le moment que choisissait la fatalité pour venir me hanter. En rentrant chez moi, j'ai cherché longtemps le maudit cheveux à travers le miroir. Puis je suis allé me coucher, pour mettre un terme à cette sale journée.
C’était il y a deux ou trois ans. Depuis, je n’ai jamais revu ce cheveux gris, mais un poil blanc est venu troubler ma barbe. Ce poil m’amuse. Je l’arrache en espérant qu’il ne revienne plus jamais. Et il revient chaque fois, le vlimeux. Je prends la pince, et je l’arrache encore. Au moins, ça se contrôle. Ce n'est pas comme mon sommeil. Ça, depuis un mois, c'est foutu. À quatre heures chaque nuit je me réveille - attention, je ne suis pas tiré de mon sommeil, je me réveille, littéralement. Alors je me dis que j'ai le sommeil d'un petit vieux, que je vieillis, que le reste de mes nuits sera comme ça. Et que je ne vivrai pas vieux, ah ça non! Je ne veux pas dormir comme ça pendant cinquante ans
Bref, on pense souvent que la vieillesse, c'est le corps qui fout le camp, mais c'est faux. C'est le sommeil qui s'en va. La vieillesse, c'est un long épuisement qui vient à force de passer mauvaises nuits. La vieillesse, c'est d'abord le sommeil qui prend des rides. Les premiers vrais cheveux blancs sont des minutes de nuit blanche.
par La gousse craintive vers 11:22 2 commentaires
Libellés : froid
2007/11/23
Alors que la Catalogne est en Espagne, l'hiver l'installe à Montréal.
par La gousse craintive vers 11:59 0 commentaires
Libellés : froid
2007/11/19
La victoire des champignons
Ce weekend, un coup d'oeil jeté à la plante m'a permis de voir qu'aucun nouveau mille-pattes n'est apparu. Mieux: la moisissure a commencé à faire son travail sur les cadavres.
J'ai versé un peu d'eau. Les carcasses ont flotté dans tous les sens, le temps que la vague soit absorbée par la terre noire. Bientôt, je les y enterrerai avec une cuillère. Et toute cette saga sera terminée, une bonne fois pour toute.
par La gousse craintive vers 11:56 3 commentaires
2007/11/16
Souvenir de chasse
par La gousse craintive vers 11:56 1 commentaires
Souvenir de chasse (ou L'écureuil-saucisse)
Tout en mangeant, j'ai parlé des mulots que j'avais aperçus à l'aube. Cela a rappelé à mon père les souris que la chatte, plus jeune, aimait tant chasser. Elle n'en faisait même pas une bouchée, de ces souris. Elle en croquait des bouts et laissait le reste gigoter tout seul. Souvent, elle déposait ces morceaux devant mes parents, fière de sa chasse et de sa cruauté.
Un jour, elle a attrapé un écureuil. Mes parents l'ont trouvé sur le pas de la porte, sans pattes ni queue, la chatte les ayant probablement mangés. L'écureuil, lui, continuait de gigoter et de crier. C'était devenu un écureuil-saucisse.
Et nous, à la chasse, nous remémorant cette scène, avons été pris d'un fou rire qui a fait s'envoler tout espoir de voir un chevreuil approcher.
par La gousse craintive vers 10:17 2 commentaires
Libellés : facétie
2007/11/14
Mais soudain le bruit d'une course derrière moi : depuis la forêt un chevreuil approchait. Je l'ai vu surgir dans le bûché, puis bifurquer à gauche en m'apercevant. Au même moment, un loup, à l'opposé de l'éclaircie où j'étais terré, s'est mis à hurler, un long hurlement à glacer le sang, quelque chose de fantômatique. Puis un autre loup, et un autre, et encore un autre, bref, une meute entière de loups se lançait dans un canon d'hurlements pendant que le cerf me regardait une dernière fois avant de retourner d'où il venait.
Le cerf a disparu. Les loups se sont tus. Et tout est redevenu comme avant.
par La gousse craintive vers 15:17 2 commentaires
Libellés : moment
par La gousse craintive vers 15:14 1 commentaires
Libellés : escapade
J'aurais un commentaire à faire
Je crains.
par La gousse craintive vers 15:12 2 commentaires
Libellés : blogueries
Souvenirs de chasse
- Deux chevreuils
- Un aigle
- Une meute de loups
- Des perdrix
- Des mulots
- Un pic bois
- Une comète
Mais aucune souris verte.
par La gousse craintive vers 13:19 2 commentaires
Libellés : escapade
2007/11/13
L'holocauste, suite
J'ai d'abord pris le briquet-lance-flamme et brûlé toute âme qui vive. Puis, m'ayant procuré une bombe aérosol, j'ai pulvérisé de l'insecticide dans la terre noire. Solution finale. Quelques jours plus tard, un seul survivant, blême et affaibli, rampait tant bien que mal. J'aurais pu sortir mes baguettes, mais j'ai préféré les flammes. Puis j'ai aspergé le lieu d'insecticide. Je n'ai pas poussé l'indécence jusqu'à utiliser le spray pour faire grossir la flamme.
Enfin, dans un autre ordre d'idée (mais pas tant que ça), j'invite tout le monde à visionner La Planète sauvage, un film d'animation réalisé par René Laloux en 1973.
par La gousse craintive vers 09:52 2 commentaires
Libellés : honte
2007/11/07
La dictée de la honte
par La gousse craintive vers 11:30 5 commentaires
2007/11/05
Manger le nez dans son assiette
par La gousse craintive vers 13:39 2 commentaires
Libellés : froid
2007/11/02
Je pense qu'il essayait encore de donner un sens à tout ça quand mes flammes l'ont touché. Chouf! Brûlé vif. Il ne s'est même pas débattu.
par La gousse craintive vers 13:44 1 commentaires
Libellés : honte
2007/11/01
Manger aux States
Lors de notre dernière escapade dans cet état, la bande et moi nous sommes installés dans le plus chic restaurant que nous ayons trouvé. Il s'agissait du resto d'un grand hotel, bondé de bourgeois, un resto tout en bois, avec un plafond incroyablement haut. Il fallait réserver, et comme nous arrivions à l'improviste, on nous a fait attendre si longtemps que nous avons pu reprendre la route et même retourner siroter des alcools dans notre chambre, beaucoup plus misérable, sans doute, que celles du chic hotel où nous voulions manger.
Enfin, nous voici à table. Ce qui est amusant, quand on mange du côté anglo-saxon du monde, c'est de commander un vin français. On peut le nommer dans la langue de chez nous, en pointant l'article sur la carte : "I'll take the Beaujolais". La serveuse, confuse, regarde au bout du doigt: "I better write this down 'cause I'll forget." Et moi de répondre: "Be careful, it's mispelled." Et la serveuse repart en s'excusant. Ça se fait tout seul, que voulez-vous. À Paris, ç'aurait été tout le contraire.
Puis la serveuse revient avec nos verres déjà remplis. Pas moyen de voir l'étiquette. On a peut-être tous de L'Auberge ou de l'Entre-Côte. Et là je me dis que la serveuse doit se dire: rira bien qui rira le dernier.
Enfin, les plats arrivent. Quoi ? Cette somptueuse description que j'ai lue dans le menu, c'était du poulet frit ??? Avec des mini-dés d'un fruit non-identifiable dont je suis peut-être allergique ? Saupoudré de graines de grenade, ce fruit que j'exècre ? Soupir. J'ai donc passé l'heure suivante à manger de la viande brune enrobée de panure et à téter des crisses de graines de grenade, que je recrachais dans mon assiette quand elles n'avaient plus de jus.
par La gousse craintive vers 15:40 4 commentaires
Libellés : honte