2007/10/23

Rendre les armes (ou je ne suis pas si zen que ça)

Il y a beaucoup trop de bibittes dans la plante. C'est à la limite du contrôlable. Je m'en vais t'insectisider tout ça.

Au Vermont

Le Vermont n'est pas si vert en automne.Comment un état au nom français, à la capitale au nom français et bordé d'un lac portant le nom d'un explorateur français peut être considéré comme faisant partie du berceau de la civilisation anglo-saxonne en Amérique ? C'est la question que je me posais à mon retour de ma dernière escapade au Vermont, où un nombre suspect de livres sur la Nouvelle-Angletterre dans une librairie de Montpellier me fit douter de mes convictions. Pb, qui m'accompagnait et qui affirmait avoir lu toute l'histoire de cet état, était incapable de me fournir quelque explication.

C'est Samuel de Champlain, le 30 juillet 1609, qui baptisa le lieu "les verts monts". Inutile de dire qu'il baptisa aussi le lac Champlain par la même occasion, mais ce n'est que 57 ans plus tard, en 1666, que la France commença à s'y établir. Les Anglais, eux, se sont installés en 1724 dans le coin sud-est de la région et ont pris le contrôle de l'état en 1763 grâce au Traité de Paris. Voilà pour la toponymie française.

Le capitol, à Montpellier, Vermont.Le Vermont a donc été partagé pendant 39 ans entre les Français et les Anglais. Après le traité de Paris, la région a été disputée par les colonies de New York et du New Hampshire, colonies membre du Dominion of New England. Cette dispute a mené à la République du Vermont, en 1777. Le Vermont est devenu un État en 1791. Voilà pour la Nouvelle-Angleterre.


2007/10/22

Ce matin dans Le Devoir: un article sur le conte.

S'il n'est pas strictement religieux, dit Gougaud, le conte touche au sacré.

Je mets Gougaud au défi de faire un mémoire de maîtrise là-dessus.

Je suis zen

Hier au souper, notre invitée me dit: "Gousse, tu es un bon candidat à la méditation."

Et la Catalogne de renchérir: "Gousse est zen."

Et moi d'ajouter: "Oui, en effet, je suis zen. Encore ce matin, je chassais des mille-pattes avec des baguettes chinoises."

Silence autour de la table, rompu finalement par la Catalogne: "Je crois que notre invitée n'apprécie pas cette histoire de mille-pattes."

"Oh, corrigé-je. J'ai un côté contemplatif, aussi. Je peux passer des heures sans rien faire." Et tout est rentré dans l'ordre.

Aperçu ce week-end:
Stéphanie Lapointe et Louise Deschâtelets.
(Un salut tout spécial à Jean-Pierre, qui apprécie particulièrement ce genre de blogueries.)

2007/10/18

Jean-Pierre

Je suis au téléphone avec Jean-Pierre. J'aime Jean-Pierre, il me téléphone pour me dire: "quoi, t'as pas encore parlé de moi sur ton blogue?"
Je crois que maintenant il devra se trouver un autre prétexte pour m'appeler.

2007/10/14

Mille mille-pattes et deux baguettes

Ce matin, une plante, qui nous a été récemment offerte, était infestée de mille-pattes. Ces bestioles profitaient d'un rayon de soleil pour sortir de terre et me faire pester contre elles. La Catalogne a suggéré de les attaquer avec des ciseaux, mais je trouvais cette méthode trop cruelle, bien que rudement efficace. J'ai donc essayé de les attrapper avec un chiffon, mais ça n'allait pas du tout. Je rammassais de la bouette, mais pas de bibittes. Il ne restait plus qu'une solution: des baguettes chinoises.

Et c'est ainsi que j'ai passé mon dimanche matin penché sur le pot de la plante, baguettes en mains, à pincer minutieusement mille-et-uns mille-pattes, un travail de moine grandement facilité par la coopération de ces petites créatures qui se roulaient en boule au moindre contact. On aurait vraiment dit qu'elles m'aidaient.

Puis j'ai pensé à Karate Kid, film où l'on attrapait des mouches au vol avec des baguettes - les yeux fermés, en plus - et j'ai compris que j'étais sur la bonne voie.

2007/10/05

La tour de la Mignonne

Enfants, nos parents nous punissaient en nous envoyant dans notre chambre. Certains parents sont toutefois plus sévères que d'autres. Le duc de Cardona, qui n'aimait pas que sa fille, Adelà, s'amourache d'un arabe, l'a faite enfermer dans la tour du château, où elle n'était nourrie que de pain et d'eau fraîche. La punition fut si sévère et si longue que la pauvre Adelà finit par en mourir.

Le Catalan et moi, qui passions par-là, ne pument résister à l'envie de l'appeler par la grille de son cachot : "Minyona! Minyona!", criâmes-nous d'une voix nasillarde et moqueuse. L'appel, entouré de nos ricanements puérils et cruels, rebondit sur les parois sombres et froides de l'endroit. C'est tout ce qu'il reste aujourd'hui, dans cette cellule, de la pauvre princesse et son sinistre destin : l'écho de son nom lancé par deux iconoclastes du 21e siècle.

2007/10/01

Hier chez Ikea, j'ai aperçu Jacques Chevalier Longueuil. Puis, quelques heures plus tard, au Mogador, sur la rue Beaubien, j'ai aperçu nul autre que l'artiste auparavant connu sous le nom de Jean Leloup.

2007/09/27

L'automne

Hier. 23h00. Dans mon lit.

Par la fenêtre ouverte j'entends les outardes. Elles profitent de la pleine lune pour voyager la nuit. Je les entends s'éloigner. Puis d'autres passent. Et d'autres encore. Puis encore d'autres. Pendant une heure les volées d'outardes se succèdent. C'est l'été qui déménage.

2007/09/26

Guy et moi, sur la vie de bohème

Guy dit :
Il me manque encore un programmeur

La gousse craintive dit :
Tu sais que je suis le meilleur programmeur de ma rue. Mais je n'irai pas chez vous.

Guy dit :
Bien sûr je sais ça.

La gousse craintive dit :
Tu devrais venir ici, plutôt.

Guy dit :
Nous pourrions sortir et parler dans le dos des gens. C'est tout ce qu'il y a à faire ici.

La gousse craintive dit :
Ce serait de perfides promenades, les plus détestables promenades du monde, et nous y prendrions goût. Nous trouverions du plaisir à marcher en ricanant comme des hyènes. On nous appelerait les hyènes de la rue X.

Guy dit :
Nous nous répandrions en méchancetés.

La gousse craintive dit :
Oh oui. Nous cracherions notre fiel dans tous les sens, en riant. Nous jouerions à qui crache le plus loin.

Guy dit :
Je cracherais très loin. Je sais bien cracher, quand je m'y mets.

La gousse craintive dit :
Les gens nous surprendraient à pisser sur une photo de Benoît XVI dans une ruelle. Ils nous prendraient pour de vulgaires athées. Nous seul saurions de quoi (et de qui) il en retourne vraiment. Et l'écho de nos rires dans les ruelles du Vieux Montréal. L'odeur des égoûts qui monte. Le fiel sur la brique comme une chaude et humide nuit d'été. La pisse dans les canivaux. Ah! Quelle époque ce serait!

La gousse craintive dit :
Parfois, ivres morts à midi, nous gueulerions Le port d'Amsterdam. Et nous nous y croirrions. Ce serait comme en Europe, comme la bohème, mais en beaucoup moins chic. Une bohème post-industrielle, post-moderne, notre bohème à nous. Quelque chose qui n'a plus rien à voir avec l'absinthe. Nous serions ivre de haine et de mépris.

2007/09/25

Simon et Myriosis, sur la crise de la trentaine

Myriosis dit :
Simon, je crois que la crise de la trentaine est commencée, pour moi.

simon dit :
Oh seigneur!!! Pauvre gousse ! Raconte-moi ta crise de 30taine.

Myriosis dit :
Cette crise, oh. Cette crise, ce n'est pas grand chose, une impression que je n'arrive pas encore à décrire comme il faut. J'ai l'impression du temps qu'il me reste, l'impression du temps qui passe,
l'impression qu'il faut en profiter.

simon dit :
Oui. Je comprends.

Myriosis dit :
Je crois que je ne profiterai plus des choses comme avant. C'est ça la différence. Je ne peux plus profiter comme avant. Je dois déguster. Avoir trente ans, c'est apprendre à déguster.

simon dit :
cé si beau.

Myriosis dit :
C'est une forme plus subtile de jouissance. Je pense que c'est là que je suis rendu.

simon dit :
Tu t'y rends bien.

Myriosis dit :
Je trouve cela un peu triste. Non pas pour ce qui s'en vient, mais pour ce qui n'est plus, pour cette façon que j'avais de profiter de la vie et qui ne reviendra pas.

R... et Myriosis, sur la nouvelle orthographe

Myriosis dit :
J'ai une amie qui m'écrit des messages dans un anglais approximatif. Je ne savais pas, R..., qu'on pouvait faire autant de fautes en anglais. Je ne comprends pas comment on peut en arriver là.

R... dit :
Tu devrais lire les travaux de certains des étudiants que je corrige...

Myriosis dit :
En français, je veux bien, mais en anglais ? Peut-être écrit-elle dans ce nouvel orthographe que l'usage d'internet a imposé. Je ne sais pas.

Myriosis dit :
Je crois qu'orthographe est féminin. Je ne sais plus.

R... dit :
L'anglais est plus facile que le français, mais la mode d'écrire sur internet et sur les cellulaires a beaucoup changé l'écriture des gens.

Myriosis dit :
Oui. On dirait que les gens écrivent à la va comme je te pousse. Le lecteur doit alors décrypter. Je trouve que cette façon d'écrire est franchement égoïste. Elle affiche un mépris pour l'interlocuteur.

R... dit :
Oui, tout à fait. Et puis, il y a le probème des profs qui ont toujours laissé passer les étudiants, même s'ils avaient de la difficulté.

R... dit :
Et ça me fait un peu chier les gens qui écrivent "h0w r u 2day".

Myriosis dit :
POUAH! "how" avec un zéro! On dirait un code postal!

R... dit :
Ne ris pas. Il y a des gens qui écrivent ça. Je l'ai vu de mes propres yeux!

Myriosis dit :
Les codes postaux, c'est anachronique. Ces gens, au fond, sont obsolètes.

R... dit :
C'est peut-être ça le problème.

Myriosis dit :
Comment peut-on croire qu'on est cool en donnant à ses mots des allures de code postal ? C'est ridicule.

R... dit :
ça s'appelle être 31337 - traduction de "eleet", de "elite".

Myriosis dit :
Hein??? On dirait un zip code!

R... dit :
C'est les amerloques qui ont parti cette mode. "Elite" (en anglais) se prononce "eleet". Et en chiffres qui ressemblent à ces lettres 31337. C'est complètement fou.

Myriosis dit :
N'importe quoi pour se donner l'impression de faire partie d'une gang.

R... dit :
Zip code, code postal... coïncidence? i think n0t!!!

Myriosis dit :
MDR!

Myriosis dit :
L0L M2R!

R... dit :
Hahahaha! Alors tu vois, l'orthographe de ton amie n'est peut-être pas si pire.

Myriosis dit :
Oh oui, elle est si pire, t'inquiète.

Myriosis dit :
Tout ça, c'est la faute du Père Noël. Depuis toujours, son code postal est H0H 0H0.

R... dit :
Oh mon doux Jésus, c'est tellement vrai!

Myriosis dit :
Le Père Noël était de son temps. Aujourd'hui, ceux qui font comme lui sont off en criss .

2007/09/20

Hier à l'épicerie, j'ai aperçu le chanteur des Breastfeeders.

Être un enfant quelque part

Machu Picchu est habitée par une population silencieuse d’hirondelles et de lézards. C’est ce qui m’avait frappé, là-bas, les animaux et le silence. Puis, la matinée suivant son cours, une équipe de tournage est même venue enregistrer quelques scènes d’un soap péruvien. Ailleurs, dans les ruines d’un ancien temple, des touristes européens imposaient leurs mains au-dessus de « la stèle ». Railleurs, nous suggérions de revenir au solstice, quand la stèle se transforme en puma – on n’a pas idée de la quantité de roches qui se transforment en animal, les jours de solstice, au Pérou. Puis nous avons pris un petit sentier étroit longeant une falaise. Je me souviens d’y avoir mangé des fraises.

Enfant, je croquais souvent des fraises qui poussaient un peu partout autour de la maison. Il y avait aussi des bleuets, des framboises, toutes sortes de fruits. Je croquais de tout au rythme de mes jeux. Il y avait de grands pins où nous aimions grimper, mes amis et moi. Nous en faisions des maisons ou des fusées, selon notre imagination. Derrière la maison, il y avait un petit bois, tout en pins, où l’on trouvait toutes sortes de choses qui rendaient l’endroit surréaliste : un poulailler avec des lapins, les restes d’un autobus scolaire calciné, des champignons et deux chevaux. Chaque jour, je traversais cet endroit fabuleux pour rejoindre Karim, qui vivait de l’autre côté. Plus loin encore, il y avait des clairières et des champs oubliés, puis des lacs où mon père nous amenait pêcher, puis encore plus loin, quand nous étions au bon endroit pour les apercevoir, il y avait des collines, bleuies par la distance, qui me faisaient rêver tant elles me semblaient inaccessibles.

À Machu Picchu, je me suis demandé ce que se serait, d’avoir de son enfance les images de cette cité inca. Qu’est-ce que c’était, d’être enfant dans les Andes, dans une ville au sommet d’un pic, d’apercevoir un fleuve qui coule, en bas, lorsqu’on se risque à étirer le cou au-dessus, puis lever la tête vers les autres pics des environs ? Qu’est-ce que c’était, de courir en riant dans les rues étroites ? Y avait-il des hirondelles ? Des lézards ? Quels souvenirs gardait-on de son enfance, à Machu Picchu ?

J’y ai repensé, à Solsona, en Catalogne, quand Èric m’a entraîné dans ses propres souvenirs d’enfance. Nous marchions sur un chemin de terre, le long d’un champ en face de chez lui. C’était un champ de blé, tout doré, qui descendait de plus en plus vite à mesure qu’il s’éloignait du chemin, jusqu’à disparaître derrière une crête, cédant le paysage à des collines houleuses, toutes couvertes de blés, qui prenaient de l’ampleur à mesure qu’approchait l’horizon, jusqu’à s’ériger en véritables montagnes : les Pyrénées. Nos pas faisaient crépiter le sol rocailleux sous nos pieds. Dans les quelques pins épars que nous croisions se cachaient des tourterelles dont le chant n’avait pas la tristesse qu’on leur connaît, au Québec. En Catalogne, les tourterelles ne sont pas tristes.

Ma première journée en Catalogne tirait à sa fin. Lentement le soleil tirait sa révérence. Èric m’emmena de l’autre côté du champ, où se dressait une petite église romane sur laquelle se jetait la lumière oblique du soir. La pierre jaunâtre brillait, les champs dorés aussi, le soleil encore plus. On dirait que la Catalogne est faite pour recevoir le soleil.

Nous sommes montés sur le toit de l’église – elle avait quoi, sept cents, huit cents ans ? Là-haut, ça sentait les pins, le blé, la terre cuite et le romarin. La lune montrait son premier quartier. L’heure était à la contemplation. J’ai murmuré : « Qu’est-ce que ce devait être, quand même, d’être enfant ici, d’avoir tout ceci comme terrain de jeu, dans ce décor. » Et Èric d’acquiescer. Et moi de sourire. Je me sentais comme un enfant, dans ce pays que je ne connaissais pas. La réponse à ma question, je l’avais.

2007/09/14

Prédiction à l'emporte-pièce: Yves Boisvert sera le prochain éditorialiste en chef de La Presse.

2007/09/10

Je l'ai déjà dit sur ce blogue, mais je le redis: c'est une bonne idée, quand même d'avoir de la musique en voyage. J'écoute l'Heptade et - magie - je vois les Champs Élysées. Je ne voyais pas ça, avant.

2007/09/05

Els Països Catalans

Ça y est, c'est fait, un mois et demi après mon retour : mes photos de voyages dans mon photorama.

Normalement, les hommes sont meilleurs que les femmes pour indiquer la direction d'un endroit, mais dans le magasin d'alimentation, c'était le contraire. Cela pourrait être dû au fait que les femmes préhistoriques étaient chargées de la cueillette des fruits et légumes.
- "La théorie de l'évolution confirmée... au supermarché", Cyberpresse

Je pense qu'il y a de l'abus dans les rubriques scientifiques de nos quotidiens. On ne peut pas faire des liens aussi tirés par les cheveux sans les expliquer. En fait, je ne sais pas si c'est de l'abus de confiance ou un manque de décence.

Maintenant, quelles conclusions tirer? Que les femmes ont le supermarché dans le sang? Et qu'un supermarché "pour hommes" devrait avoir des provisions mouvantes pour que les clients puissent les traquer?