2008/10/16

Chaque fois que ma vue n'est pas à la hauteur, je peste et  rage contre ma lunettière. 
Plus que douze jours. Douze jours de rage, oui, SANS RELÂCHE
Je revendique le droit de voir plus loin que le bout de mon nez. 

2008/10/15

Si la tendance se maintient...

J'ai comme l'impression que le gouvernement conservateur fraîchement renouvelé se servira de la crise économique comme prétexte pour réduire les dépenses et, par ricochet, la taille de l'État.

2008/10/14

Parole d'optométriste

- Voilà dix jours que je porte mes nouvelles lunettes, madame, et je ne vois toujours pas mieux. 
- Pourtant vos tests donnent les mêmes résultats qu'auparavant. Portez-les encore deux semaines, sans relâche, j'insiste, SANS RELÂCHE!
- Madame, je plisse les yeux quand j'entre dans le métro. 
- SANS RELÂCHE!
- Madame, si mes yeux voyaient naturellement comme je vois à travers ces lunettes, je viendrais voir un optométriste comme vous.
- Je ne comprends pas. 
- Mes lunettes ont besoin de lunettes. 
- ... N'oubliez pas : SANS RELÂCHE!

2008/10/07

Écolo-gousse

Par ma fenêtre, j'aperçois un couple qui pousse un carosse. La mère s'arrête pour replacer quelque chose que le bébé a déplacé. L'homme, en attendant, jette tout naturellement un verre de plastique dans le gazon devant notre immeuble. L'homme m'aperçoit alors sortir dudit immeuble, m'approcher d'un pas décidé et ramasser le déchet que je brandis ensuite devant lui : "Ce n'est pas une poubelle, ici", dis-je avant de courir me réfugier à l'intérieur et lancer le verre au recyclage. 

Les concierges, qui fumaient devant la porte, n'ont pas dit un mot.

Tests neurologiques

"Docteur, voilà dix jours que j'ai mal à la tête et aux yeux. Je ne vois pas bien. La lumière me donne des nausées."
La femme docteur mâche son chewing-gum, prend son petit marteau et me cogne les genoux et l'intérieur des coudes : "Votre vue n'a pas baissé. Vos sinus ne sont pas congestionnés. Vous n'avez pas de rhume. Que faites-vous dans la vie ?
- Je regarde un écran d'ordinateur, madame. Ces derniers temps, je l'ai regardé beaucoup, cet écran. Vraiment beaucoup.
- C'est sûrement cela. Vos tests neurologiques sont parfaits. Je vous prescris des anti-inflammatoires. Si ça ne passe pas, revenez."

Je suis sorti du cabinet deux minutes après y être entré. A-t-elle parlé de tests neurologiques ? Oui, elle a bien dit "tests neurologiques".  Cette femme m'a fait subir des tests neurologiques : un coup de marteau sur le genou droit, un autre sur le gauche, et voilà monsieur, vos réflexes sont bons, votre cerveau fonctionne, ciao bye. 

Je n'ai évidemment pas pris les anti-inflammatoires prescrits. Je me suis contenté de quelques pastilles d'Advil et le mal est parti comme il est venu.

2008/10/04

Gousse citoyenne

Aujourd'hui, j'ai fait mon devoir de citoyen :
1. en allant voter.
2. en sauvant des vies (plusieurs vies innocentes).

Que voulez-vous, quand ça sent le gaz, moi, j'appelle le 911, c'est plus fort que moi. Même quand je ne suis pas chez moi.

(Mais quand ça sent les gaz, je dis pouah, c'est pas moi! Et je m'éloigne.)

2008/10/03

Parole de lunettière

- Je vois encore embrouillé, madame.
- C'est normal, ça peut prendre dix minutes à s'habituer, comme ça peut prendre trois ou quatre jours. Si dans une semaine ce n'est pas mieux, reviens nous voir. 

2008/10/01

Le miracle

Ça va peut-être te surprendre, mais ta vue s'est améliorée depuis ton dernier examen.
- Mon optométriste

2008/09/30

Entendu à Québec en fin de semaine : Le Québec se porterait tellement mieux si tout le monde y était bilingue.

2008/09/25

Humour noir

Il parait qu'en Chine, on bourre les bébés de mélanine pour leur donner du lustre :

[ Atlantique ] – Mélamine

Avertissement aux parents

Les parents qui ont récemment adopté un enfant en Chine devraient lui faire subir un examen médical par précaution pour vérifier s'il est en bonne santé, recommandent les agences d'adoption.
(Radio-Canada.ca)

2008/09/24

Je lis : Nancy Huston, Ligne de faille.

Merci Simon !

2008/09/19

La culture en péril

2008/09/18

Une remarquable remarque de notre très pertinente ministre fédérale de la culture :
La ministre du Patrimoine du Canada, Josée Verner, est catégorique : les compressions budgétaires dans le domaine de la culture n’intéressent pas les citoyens sur le terrain. «Les gens ne m’en parlent pas. Et quand ils m’en parlent, je n’oserais même pas répéter ce qu’ils disent à ce sujet», a-t-elle affirmé hier au Soleil.  (Cyberpresse)
MISE À JOUR: Marie-Andrée Chouinard en parle justement aujourd'hui dans Le Devoir.

Le ministre fédéral des Transports était de passage à Maniwaki aujourd'hui.

J'ai le sang qui bout après cette déclaration :
Darlene Lannigan, employée du ministre, réplique que les Autochtones obtiendraient une rencontre, à condition qu'ils se comportent convenablement et qu'ils soient sobres. (Radio-Canada.ca)

2008/09/16

Le monde n'est pas exactement le même quand chaque objet a deux noms différents ; c'est bizarre de penser à ça. - Lignes de faille, Nancy Huston

Mon combat

J'ai d'abord pensé que ma vie était un long combat contre la fatigue, jusqu'à ce que je range le réveil-matin dans un tiroir. Il suffit d'avoir un emploi à horaire flexible et la fatigue s'envole, pour ne revenir nous hanter que de temps en temps, quand on l'a bien cherché, à se saoûler de café sans raison ou à se stresser pour pas grand chose. On dort mal une nuit puis on se reprend la nuit suivante et le tour est joué. Ça n'a rien de sorcier. Récupérer d'une ou deux mauvaises nuits est aussi facile que de satisfaire sa faim après avoir sauté un repas. On dort un bon coup et on se sent bien. Problème réglé.

Mais le combat, lui, dure toujours, car le véritable ennemi est le sommeil. Ou plutôt l'éveil. Ma vie est un long combat contre l'éveil. M'étendre dans mon lit et fermer les yeux ne suffit pas. Ne penser à rien non plus. Quatre heures plus tard, je dors enfin, sans que j'aie moins pensé, pendant que je pensais probablement à quelque chose, ou peut-être à rien du tout car j'ai des années d'expertise dans le domaine, les yeux toujours fermés, toujours dans mon lit. Il faut se rendre à l'évidence, si je réussis enfin à m'endormir, quatre heures après m'être couché, ce n'est pas grâce à mes efforts. Il y a autre chose. Le problème est, je crois, d'ordre sémantique.

Les spécialistes du sommeil donnent tous la même recette pour régler les problèmes de sommeil. Il faut se lever et faire autre chose si on ne dort pas après vingt minutes. Il faut absolument refuser que le fait de se coucher soit associé à autre chose que le sommeil. Même le sexe. Non, c'est une blague. Sauf le sexe. Mais quand on en est à sa ennième semaine d'insomnie, je me dis fuck it, même le sexe. Parallèlement à ces pieuses manoeuvres, il faut développer une routine qui sera rigoureusement exécutée chaque nuit, à la même heure, avant d'aller se coucher. Peu importe les détails de cette routine, pourvu qu'ils ne soient pas excitants. L'idée est que le corps en vienne à associer cette routine au sommeil.

Et ça marche. Après quelques jours, ça dort tout seul. On se couche et bang. On a beau avoir la tête ailleurs, le sommeil est irrésistible et on passe alors plusieurs nuits de pur bonheur. Mais les semaines passent et on finit par retourner à la case départ. On a beau avoir fait tous les gestes, tous les rituels, prononcé toutes les incantations, balayé tous les tracas, imposé tous les vides à son esprits, rien n'y fait. Les heures avancent et la fatigue aussi, mais le sommeil, lui, n'est plus au rendez-vous. C'est que la routine, après un certain temps, ne veut plus rien dire. Elle se fait toute seule, automatiquement, sans qu'on s'en rende compte, et l'esprit part divaguer ailleurs, se concentre sur quelque trivialité, jusqu'à ce qu'il découvre que minuit a passé, qu'il est deux heures et que, aïe! demain sera pénible. Vite, dormir ! dormir ! Bref, la routine de sommeil produit exactement le contraire de ce qu'on attend d'elle.

Puis j'entends la Catalogne sortir de la pièce d'à côté pour aller se chercher un verre d'eau dans la cuisine. Elle a fait ses devoirs toute la nuit et vient sûrement se coucher. Chacun de ses pas m'enfonce un peu plus dans le sommeil, mon corps s'épuise, je me sens cogner des clous. Fausse alerte, la Catalogne retourne à ses devoirs. Deux heures plus tard, je l'entends à nouveau marcher, elle va se brosser les dents, ma conscience titube. C'est l'heure. La Catalogne s'allonge à mes côtés, mon éveil ne tient plus qu'à un fil. La Catalogne dort déjà, je l'entends dans sa respiration. Et aussitôt je m'endors. Voilà pourquoi je dis que le sommeil est un problème de sémantique. Plus rien n'arrive à signifier le sommeil à mon corps sinon le sommeil des autres. Je ne peux plus dormir seul.

Hier j'apercevais le V des outardes dans le ciel. Aujourd'hui, on annonce que les glaces de l'Arctique ont atteint leur minimum estival il y a quatre jours et amorcent leur croissance hivernale. Le gel est commencé. L'hiver est à nos portes.
The US National Snow and Ice Data Center (NSIDC) says the ice covered 4.52 million sq km (1.74 million sq miles) at its low on 12 September. - BBC

2008/09/15

Je viens d'apercevoir une volée d'outardes. Il me semble qu'elles migrent tôt, cette année.

2008/09/09

L'art de l'hyperbole

Un commentaire laissé par une dénommée sapine sur Cyberpresse:
Je ne pardonnerai jamais à S. Harper de déclencher une élection cet automne. J’ai autant envie d’aller voter que de me jeter au fleuve un 15 janvier, c’est vous dire. Et je n’ai pas plus envie de vivre une campagne électorale.

Bon sang! Ce matin sur Cyberpresse, par pur hasard, cet article qui parle des îles de Sorel. En canot, ça semble beaucoup plus pittoresque. Et pas de place pour la guitare.

Pour rendre l'expédition plus sportive (même si elle l'est déjà en soi), nous avons tenté à deux reprises d'imiter les voyageurs de jadis, qui avironnaient au rythme fou de 60 coups à la minute. Les coureurs des bois pouvaient maintenir cette cadence de 15 à 18 heures par jour, dans un canot débordant de fourrures! Au bout d'une minute, on a rendu les armes, complètement lessivés. Dire que notre canot ne transportait que deux ou trois sacs à dos. De quoi rougir devant nos ancêtres!

2008/09/08

Sorel my love

Sorel a ses îles, qui s'inondent au printemps et pètent au frette en hiver. Certaines de ces îles sont si rapprochées que les arbres de chaque côté se rejoignent pour faire, en été, une voûte de verdure. En automne, je ne sais pas, j'imagine que les chenaux étroits se couvrent d'un tapis multicolore à mesure que les branches se dégarnissent. Si vous ne saviez pas que Sorel a ses îles, vous devriez peut-être y aller faire un tour, mais juste peut-être, pas plus, ou lire Le Survenant, mais ça c'est plus impératif, rapport qu'à l'université on nous parlait de mythe fondateur et que dans un cours sur le téléroman, les madames assises en avant soupiraient de chaleur chaque fois qu'on évoquait le personnage. Lire Le Survenant, donc, par acquis de conscience plus que par plaisir, peut-être, puis aller voir là-bas si c'est vraiment aussi beau qu'on le dit. Une réserve de la biosphère, quand même, a le devoir de charmer l'oeil, se dit-on.

Les Européens pensent à bien des choses quand ils viennent visiter le Québec, Montréal, Québec, Tadoussac, la Gaspésie, mais pas à Sorel. On évoque le nom et les voilà qui parlent de Le rouge et le noir, puis on glousse tous ensembles en évoquant les chaleurs de madame de Rénal lorsqu'elle se fait tâter la main par le fougueux Julien. Il y a Kamouraska, aussi. Kamouraquoi? Kamour, juste Kamour pour les intimes, le plus beau village, celui que je rêve de visiter, enfin l'histoire du roman du même nom se situe autant là-bas qu'à Sorel. Y tâte-t-on des mains avec chaleur ? Seulement celles des mourants, un fiévreux qu'on veut voir crever. Enfin, passons. Le téléphone sonne. C'est ma mère et quatre billets pour une croisière dans les îles. Les îles de Sorel, s'entend, pas les Caraïbes. Une heure et demi de bateau au pays du Survenant. Justement j'ai deux Espagnols ici qui n'auraient jamais espéré y aller. Avec la Catalogne et moi, ça fait quatre. Le compte est bon, partons.

- Z'avez jamais pensé aller à Sorel, vous autres, hein?
- Où ?
- C'est pas toi qui lis Le rouge et le noir ?
- Oui.
- On s'en va à Sorel, comme dans Julien Sorel.
- Oh oh oh!

Et la Gousse-mobile file à travers les champs de maïs de l'autoroute 30, fenêtres grandes ouvertes. "C'est ça que vous mangiez hier, avec du beurre." L'un d'eux en a encore mal au coeur, mais ça lui rappelle son Asturie natale, là où on jette les épis au bétail, pas aux touristes. Puis on arrive en ville, les noms de rue prennent des allures littéraires : rue Geneviève Guèvremont, du Survenant, du Chenal du Moine. Ça me rappelle la rue Stendhal, où j'ai resté quand j'étais à Paris, mes quatre jours de pluie là-bas. Tiens, Stendhal... je n'y avais pas pensé... Sorel, Stendhal, Le rouge et le noir... on y revient toujours.

Enfin bref, nous montons à bord du bateau. Pour bien comprendre l'ambiance à bord, il faut d'abord regarder Cruising Bar, première cuvée. C'est long, je sais, mais à peine plus qu'un tour en bateau. Vous avez vu le film ? Bon. Pensez au gros Roger, à la soirée dansante où il drague, au chacha, etc. Bingo. C'est ce genre-là de kitsch. La seule différence est que nous sommes le jour et que ce n'est pas un truc de célibataires. Personne ne drague et c'est bien tant mieux, mais ça donne un air raté à l'ensemble. Le bateau prend le large (pas l'eau, le large), un membre de l'équipage a sa guitare et un micro. Le voici qui chante Partons la mer est belle... On a le goût de partir, mais on ne peut pas, on est prisonnier. "C'est du folklore", que j'ai dit pour tempérer les élans.

Puis la magie des îles opère. D'abord la première île, bordée d'une rangée de chalets sur pilotis, de quais brinquebalants qui flottent sur les eaux boueuses, les hors-bords ancrés, on se croirait dans un bayou en Louisiane, les crocodiles en moins, la joie des vacances en prime : des gens se font bronzer, quatre fillettes pratiquent leur chorégraphie de ballet-jazz sans nous prêter attention, une femme qui passe la tondeuse nous fait des tatas pendant que notre musicien de fortune entonne Tous les palmiers tous les bananiers, de Beau Dommage, puis Ça fait rire les oiseaux de la Compagnie créole. Créole, oui, quel beau mot bien placé. Tout le monde nous faisait des tatas, les gros qui sirotent leur bière assis dans leur chaise sur la galerie, ceux qui sirotent leur bière dans leur chaloupe en pêchant, la fille en sea-doo, son chum, les enfants en pédalo, les amoureux dans leur voilier, tous. Délire total. Il doit y avoir quelque chose dans cette eau-là.

Le bateau poursuit sa route, passe cette île hallucinante, débouche sur le majestueux lac Saint-Pierre, vire à tribord et s'engage dans quelques chenaux étroits et inhabités. Les marécages se succèdent, les arbres, la lande, les grands hérons qui pêchent les poissons. C'est joli et apaisant. Puis on regagne le chenal du Moine, mais à l'autre bout complètement, en face de chez Didace Beauchemin, la légendaire maison. On passe devant la maison où Geneviève Guèvremont a écrit son roman, maison dotée d'une rallonge où on a tourné le film inspiré du roman. Le chenal s'étire, la croisière s'éternise, malgré ses moments forts, le chansonnier a tout chanté, non, il lui reste une chanson : Ginette, que tout le monde connaît et qu'on chante avec plaisir : "Je sais d'ailleurs où elle est rendue, mon chum l'a vue, elle dans tout nue dans un motel dans le bout de Sorel." Bang. Encore Sorel. Ça n'arrête pas. Et ça ne s'invente pas. Au fond, Sorel, c'est comme Le rouge et le noir. On y revient toujours.

Trouvé ce délicieux commentaire sur le blogue de Patrick Lagacé :
Mon fils avait coutume de ramasser des petites roches et de les sucer quand il avait 2 ans. Parfois il y avait un peu de fumier dessus ! Eh bien il n’a jamais fait de rhumes, angines ni grippe dans son jeune âge.

2008/09/05

Je crois rêver : 

Mme Palin, 44 ans et mère de cinq enfants, est sortie d'un relatif anonymat lors de sa désignation par John McCain pour être sa colistière la semaine dernière. Comme gage de son expérience en politique étrangère, les conservateurs du parti républicain ont notamment mis en avant la proximité de son État de l'Alaska avec le Canada et la Russie.  -Cyberpresse.ca

2008/09/02

Compare People

Parfois, l'application Compare People sur Facebook m'envoie des courriels pour m'encourager. Vous savez, c'est l'application où l'on compare ses amis sur la base de certains critères plus ou moins précis et où l'on est comparé soi-même, à son tour, par ses amis.

Alors voici le contenu du courriel que j'ai reçu en arrivant péniblement au bureau après un long weekend de trois jours ensoleillés:

Your friends have voted on your strengths and weaknesses:

STRENGTHS:

most famous
sexiest
best room-mate

Merci, Compare People, de m'encourager.

2008/08/31

El coronel Macià

Un long film catalan de 105 minutes que j'ai apprécié.

Truffe

Un long film québécois de 75 minutes que la Catalogne a apprécié.

2008/08/28

La mort en direct

Ce matin un peu passé 6h30, Michel Vastel annonçait sur son blogue qu'il prenait sa retraite : "Voilà. On y est. Je rentre dans mes terres, cultiver mes vignes […] Allez. Je vous dis au revoir. " On lui souhaite bonne chance.

Puis, moins de douze heures plus tard, Radio-Canada nous apprend qu'il est décédé.

Choc. Cet homme a blogué jusqu'à ses derniers instants.

J'ai des idées de perronisme: ménager le cigare et le chou.

2008/08/27

Que n'oeil

Un coup d'oeil par-dessus l'épaule d'un lecteur d'un quotidien gratuit du Métro de Montréal: "La STM en a assez des autobus". Ben voyons.

Un autre coup d'oeil, pour y croire : "La STM a assez d'autobus." Voilà, c'est mieux.

Mon oeil.

2008/08/26

SARAMAGO, José. L'aveuglement, Point/Seuil, 1997.

Dans mon top 5. Possiblement mon top 1.

EL HACHMI, Najat. L'últim patriarca, Planeta, coll. Ramon Llull, 2008, 332 p. Récipiendaire du prix Ramon Llull.

2008/08/25

Je rêve d'une autobiographie de lofteuse. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est comme ça. Le vide m'attire.

2008/08/22

Je ne peux pas passer sous silence cet article sur Cyberpresse qui parle de la Haute-Gatineau, ma région natale.

2008/08/21

Qu'on chante l'hymne du Canada dans tous les pays du monde et dans toutes les langues imaginables et inimaginables ne risque pas de me gonfler de fierté, au mieux esquisserai-je un sourire amusé. Mais quand, au terme de la chanson, je distinguerai, dans l'incompréhensible charabia, le mot "Canada", mon sourire s'estompera et la froideur gagnera mon visage. Déçu, je conclurai : "Ils chantent une traduction de la traduction anglaise". Tant pis pour la version originale française.

Un question pour Bombardier et ses pubs olympiques: "Fuck you, c'est-tu français ?"

2008/08/19

Une journée qui promet

J'ai oublié le déo ce matin.

2008/08/18

Y a-t-il quelque chose qui ressemble moins à un laisser-passer mensuel de la Société de Transport de Montréal que la nouvelle carte Opus? Je n'ai jamais vu une carte aussi anonyme et générique que ça. Bon ok, on ne la voit pas souvent parce qu'on n'a plus besoin de la sortir du portefeuille, mais quand même. La première fois qu'un préposé m'en a offert une, j'ai refusé juste parce que j'avais honte d'être vu avec une carte ayant l'air aussi cheap.

Aperçu quelque part dans le bout de Yamaska: une pancarte annonçant le Festival des gros casques. C'était plus fort que moi, en riant j'ai tout de suite pensé aux coupures fédérales en culture.

2008/08/14

La rue des zombies

On y est allé un lundi soir, c'est bien gravé dans ma mémoire, je leur ai dit: Oui, on va y aller. J'vous dis pas où, je vous raconte, c'est ben assez, vous allez voir, pour que vous sachiez.

Y'avait pas de char sur c'te rue-là, juste des chassis faits à la main, comme des squelettes en broche à foins. Dedans, j'vous jure, y'avaient fichu des pots de plantes vertes, c'tait ben assez pour m'écoeurer.

C'était des fantômes, que ces chars-là, qu'on avait mis le long du trottoir pour nous faire croire qu'y était parqués. L'imaginaire des designers dans c'te bout-là est trop fuck all, he que j'haïs ça.

Il faisait noir, il faisait noir, comme je vous disais c'tait un lundi soir, ça fait que tout était fermé. Y'avait pu rien que les feux rouges au coin de la rue, qui clignotaient, pour éclairer.

Quand y'a pas de chars, c'est ben normal, y'a pas raison pour les lumières, fait que tout ce qui reste c'est ces feux-là. Ça donne un air sur le trottoir comme dans les vues où y'a des morts qui se relèvent.

De ces morts-là y en avait plein, tapis des coins, la seringue dans main, qui gémissaient comme des zombies. Quand ils se levaient, ils titubaient pis ils erraient les mains tendues jusque dans rue.

J'en ai vu un qui m'engueulait, j'ai continué sans le regarder, je sais pas ce que je lui avais fait. Je l'ai pas regardé, vous savez ben, sinon j'signais mon arrêt de mort.

J' en ai vu un devant un tas de quelque chose qui se dit pas, mais ça a l'air que ça se mangeait. Y regardait l'argent qu'y avait dans poches, pis y hésistait à en manger.

J'ai continué toujours dans l'Est avec mes chums qui venaient d'ailleurs, j'leur ai dit on va-tu danser? Ils voulaient pas, mais tant qu'à ça, y'a les tous nus qui dansent par-là, c'est là qu'on va.

2008/08/13

La cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques étant un gros spectacle, il ne faut pas s'étonner d'y trouver du spectacle, de la poudre aux yeux et des écrans de fumée. Come on, gang.

2008/08/12

Guy et moi, sur la République dominicaine

Guy dit :
Il vient de rencontrer un dominicain.

Gousse dit :
Me parles-tu d'un Dominicain républiquain ou d'un dominicain ecclésiastique? Genre d'un frère dominicain ? Car ces dominicains existent. D'ailleurs la République dominicaine leur appartient.

Guy dit :
C'est un démocrate dans l'âme, pas un républicain. C'est un dominicain de la République Dominicaine.

Gousse dit :
On peut être Dominicain de la République dominicaine sans être dominicain. Mais on peut aussi être un Dominicain dominicain.

Guy dit :
Oui, tout à fait juste. Il faut se méfier de la majuscule. Mais moi, je tombe toujours dans le panneau.

Gousse dit :
Mais il peut aussi s'agir d'un dominicain dominicain. Bon sang, quelle langue, le français, et quelle île, que cette République dominicaine! On peut être à la fois Dominicain dominicain et dominicain dominicain. Dans les faits, c'est la même chose, mais syntaxiquement, c'est différent.

La tragique histoire de la petite rondouillarde aux dents mal alignées.

2008/08/11

Pourquoi s'enrichir?

Soudain dans un cocktail l'attention s'est portée sur moi: "Quoi ? Tu ne veux pas être riche ? Tu ne veux pas plus d'argent ?" Avec deux kirs et une bière derrière la cravate, allez savoir ce que j'avais dit pour mériter ça. Toujours est-il que le terrain devenait glissant. "Je ne dirais pas non à plus d'argent, c'est certain.
- Bon!"
Le problème avec le salaire, c'est qu'il sert de prétexte à nous faire travailler. Quand plus d'argent veut dire se faire fourrer un peu plus, je dis non merci. Mais ça, je l'ai gardé pour moi et ai décidé d'aller déambuler. Plus loin une femme se plaignait que ce cocktail n'en était pas vraiment un: "D'habitude, il y a du jus, dans les cocktails." C'est que vous confondez avec du punch, madame. Votre flûte contient du kir, et du royal en plus, alors réjouissez-vous et buvez. Vous boirez votre jus demain matin. Mais ça aussi, évidemment, je l'ai gardé pour moi, car malgré ces remarques la soirée était très agréable.

Puis il y a eu le souper. Au troisième service le serveur nous a annoncé que désormais le vin ne serait pas inclus. Si nous voulions continuer à le boire, nous devions le payer. Et moi sans hésiter: "Tant qu'à payer, peut-on en prendre un autre?
- Mais bien sûr, suivez-moi, je vais vous montrer la carte. (Et pendant que je le suivais, il m'a fait cette confidence :) Je ne saurais trop vous recommander de choisir une autre bouteille que celle qui venait avec le repas."

J'ai choisi un délicieux français qui a fait fureur autour de la table. Puis j'ai reçu la facture: 85$. Et tout le monde, y compris la madame qui veut être riche, de me dire que ça n'avait aucun sens de payer cette somme pour du vin, que celui offert à rabais aurait très bien fait l'affaire. Ce qui est fou, c'est que je gagne probablement moins d'argent que tout ce beau monde, mais ça aussi, je l'ai gardé pour moi.

2008/08/08

Cet hiver le Québec entier pelletait la neige qui ensevelissait sans relâche, pendant quatre longs mois, les enfants, les voitures et les maisons. On entendait la tempête mugir: "Après moi, le déluge." Et elle avait bien raison.

Un enfant se noie dans l'indifférence.

Un nouveau tyran s'apprête à conquérir le monde.

2008/08/06

La Catalogne est revenue de son pays. Il était temps. Je constate, en regardant mes derniers billets, que je commençais à être vachement amer.

2008/08/05

Quand on confond l'eau et la suie

Il fait aussi valoir que la brume et l'humidité sur Pékin sont souvent confondues avec la pollution. - Radio-Canada.ca
Je me souviens des jours d'hiver de Lima, où le soleil était caché pendant toute la saison par une épaisse couche de nuages. L'humidité était à son comble: le brouillard cachait tout à partir de quelques mètres, les vêtements ne séchaient jamais et les lits donnaient l'impression qu'on y avait pissé. Mon Lonely Planet expliquait qu'il s'agissait de la garua, un phénomène tout ce qu'il y a de plus naturel. Wikipedia en parle en ces termes: "Garua is the dry winds that hit the lower western slopes of the Andes creating a low-level of cloud. Within the Andes Mountains the garua blocks out the sun for the cooler six months of the year, and there is almost no rainfall during this period. (Wikipedia)".

De retour au Québec, mes camarades de voyage n'hésitaient pas à raconter à tout le monde que le smog était si intense à Lima qu'on ne voyait plus le soleil. Et moi de répliquer qu'il ne s'agissait pas d'un smog, mais de la garua, que ces nuages étaient tout à fait normaux, nenni, rien n'y fit, on persistait à croire au smog. Encore aujourd'hui, six ans plus tard, mes amis sont convaincus que la pollution cache pendant six mois le soleil à Lima. Je ne sais pas pourquoi c'est comme ça. Peut-être que ça les rassure de penser que le monde est plus sale qu'il ne l'est vraiment.

2008/08/04

Il y a plus de policiers, les règles sont plus sévères, il y a des travaux sur les routes et, en plus, le prix de l’essence augmente. Tout ça milite en faveur… mais au lieu d’avoir un bilan routier qui s’améliore, c’est le contraire.
- Jean Charest.
C'est parce que les gens, pour sauver de l'argent, s'entassent dans les voitures. Quand ils s'écrasent dans les fossés ou contre un mur, ça fait plus de morts. Et puis des travaux sur les routes, ça n'aide rien, bien au contraire.

Par ailleurs, "le 5 juillet 2007, la ministre des Transports du Québec, Julie Boulet, a annoncé que les cours de conduite redeviendraient obligatoires, 10 ans après qu'on les eut rendus facultatifs. Elle a aussi indiqué que la durée du permis d'apprenti conducteur passera de huit à 12 mois." (Cyberpresse). Et s'il était là le problème, dans ces dix ans de conduite auto-didacte ?

2008/08/01

Revenir de Chine

L'afficheur dans le métro de Montréal décide d'y aller d'une éphéméride: "1er août 1904. Le Japon déclare la guerre à". Les cyniques et blasés badauds de la postmodernité se demandent à quel pays le Japon peut bien avoir déclaré la guerre en 1904 pour que cela soit digne d'intérêt aujourd'hui, en 2008, dans les souterrains montréalais. L'afficheur poursuit et répond: "la Chine."

Alors que le contexte médiatique en Occident est franchement hostile à l'Empire du Milieu, et ceci dans une humanité où le mimétisme joue depuis toujours un rôle aussi fondamental qu'insoupçonné, une telle réponse ne peut qu'inspirer aux mêmes badauds si doucement bercés par les rails la pensée suivante: "Et pourquoi pas nous?" Et l'Occident de continuer.

Il faudrait qu'on en revienne, de la Chine. Et ça vaut pour tout le monde, à commencer par la Chine elle-même.

INDÉCENCE, subst. fém.

A. 1. Caractère de ce qui est indécent, contraire aux règles de la bienséance. Synon. impolitesse, inconvenance, incorrection.

2. En partic. [Avec une connotation sexuelle] Caractère de ce qui est contraire à la morale, aux bonnes mœurs. Synon. grivoiserie, immodestie, impudicité.

B. P. méton. Acte, parole, chose contraire à la décence, à la bienséance ou à la morale. Synon. grossièreté, impertinence, incongruité, obscénité. Commettre, dire une indécence.

C. P. exagér., rare. Caractère de ce qui choque par sa démesure insolente.


Je vote pour le point C. Que son usage soit rare ne fait que confirmer qu'on ne la dénonce pas assez, cette grossière indécence.

Méchants pétards

Mon manoir s'est mis à trembler hier soir, un peu après 22h00. Ma porcelaine de Chine et ma collection de coquilles d'oeuf anciennes ont pris le chemin de la poubelle après un détour par la plancher. Mon grand lustre baroque a continué de se balancer bien au-delà des trente minutes qu'a duré la secousse. Dehors, le ciel grondait.
Je crois que quelqu'un pourrait profiter des feux d'artifices pour faire sauter des bombes en catamini. Montréal n'y verrait que du feu. C'est pas des farces, ces pétards-là ont fait trembler le monde jusque chez nous, dans le bout du métro Beaubien.

Tenez, ça me donne l'idée d'investiguer un peu sur le concept d'indécence. Je pense que ça manque à notre culture.

(Pis allez chercher "feux d'artifices" sur Google Images. Un seul constat s'impose: criss que c'est laid. C'est lette à mooooort.)

2008/07/31

Un bon gars, vraiment?

C’était un homme vraiment poli, il payait toujours son loyer en temps et il était toujours habillé propre. Il était invalide, donc il ne pouvait pas travailler, mais il venait quand même nous donner un coup de main sur la ferme. C’était un vrai bon gars.
En tout cas, si Richard Bérard n'a pas tué Mélissa Beaudin, il fourrait le système, ça c'est sûr. Quand on est invalide, on ne charrie pas des bailes de foin.

Où sont les cons?

Patrick Lagacé s'interroge sur la pertinence des commentaires sur les blogues. J'avoue que dans son cas, la question se pose. Il y a toujours, à la suite de ses billets, un rammassis de ce que l'humanité dit de plus laid.

Il y a tellement de niaiseries qui s’y disent, de « trollisme », de crêpage de chignons, de réponses à des trolls, d’erreurs factuelles, de partisanerie, de haine des idées d’autrui et d’insultes inutiles que, parfois, j’ai bien envie de ne plus vous lire…
[...] Je lis les commentaires et je me demande : Est-ce que je ne suis lu que par des cons ?
[...]
Je n’ai pas de réponses définitives sur l’utilité des commentaires sur les blogues. Je sais seulement que, bien souvent, ils me découragent un peu.
- Patrick Lagacé

Ironiquement, les commentaires qui suivent ce billet sont beaucoup plus sympathiques que d'habitude. On pourrait penser que c'est le billet qui forme les commentaires, mais en vérité, c'est que les «cons» sont occupés ailleurs:

Vers 10h ce matin, une foule de curieux s'est massée autour du palais de justice pour attendre l'arrivée de Bérard. Lorsqu'il est sorti du camion, quelques hommes lui ont crié des injures comme «osti de rat» et «restant de vidange».
- Daphné Cameron, «Meurtre de M. Beaudin: Richard Bérard sera accusé de meurtre»

Voilà. Les cons qui perdent leur temps à écrire des bêtises sur les blogues les plus en vue sont les mêmes qui perdent leur temps à aller crier des injures aux accusés de meurtre.

2008/07/24

Déjà 8000 visites dans mon Photorama. Lâchez pas, j'ajoute régulièrement des photos de mon dernier voyage.

2008/07/16

Une haleine de paysage

Je connais quelqu'un à l'haleine de paysage agricole engraissé de fumier, au souffle rappelant le vent au sortir de l'étable. C'est toute une odeur, voyez-vous, quelque chose de grandiose ramené à une échelle humaine, un alliage de puissance et d'intimité qui ne se retrouve, au fond, qu'à peu d'endroits de l'univers: dans cette bouche et dans le cul des chevaux. Pour l'éviter, il faut reculer la tête, porter la main à la bouche et créer, entre la paume et les narines, un havre d'odeurs bien à soi, dernier refuge contre l'envahissant parfum.

Nous ne nous rendons pas compte à quel point nous portons notre propre odeur avant que celle-ci nous ait protégé des attaques de ce genre, à moins d'avoir inséré ses doigts dans la bouche de cet homme - ce que je ne saurais conseiller à personne.

2008/07/09

Histoire de lapins

Un tueur en série s'en prend à des lapins en Allemagne:

They are examining rabbit torsos for possible traces of DNA and they have questioned 300 people. But police admit they still have no idea who is decapitating the rabbits and why.

It is also unclear how the killer has been locating his victims.
- BBC
Est-ce la solution pour Kelowna, BC?

2008/07/07

Sur l'autoroute des plages

La Presse annonçait avec fierté les dix meilleures plages autour de Montréal. À voir où ça nous a mené dimanche, mes amis et moi, je suis en droit de me questionner tant sur la pertinence de ces listes que sur la qualité des plages environnantes, quoique, quand un cas comme dans l’autre, la Presse ne s’en sort pas : ou bien elle publie n’importe quoi, ou bien elle publie n’importe quoi (bis).

Nous étions donc sur le chemin d’Oka à bord de la Gousse-mobile, rutilante sous le soleil de juillet, pour une autre mémorable escapade jusqu’à Sainte-Marthe-du-Lac, où nous attendait, aux dires de la Presse, le calme et l’anonymat d’un lac artificiel. « Cette ancienne sablière a été aménagée en plage par un groupe de citoyens, qui se gardent bien d’ébruiter le secret. - La Presse » Secret mes fesses. La 43e avenue et toutes les avenues avoisinantes étaient bordées d’autos de plaisanciers qui eux-mêmes faisaient la queue pour payer leur droit d’accès à cette grosse pataugeoire. Le Gaspésien que nous avions à bord a refusé de descendre de l’auto, nostalgique des endroits déserts dont regorge sa région natale et moi-même, nostalgique des plages blanches de Menorque, j'ai refusé de garer le véhicule. Il nous restait toujours Oka, malgré ses indécents hors-bords. « Cap à l’ouest ! » nous sommes-nous exclamés.

Nous ignorions que Pointe-Calumet et son fameux Beach Club se trouvaient sur notre route : « Pas le temps ou les moyens de vous payer une semaine à Punta Cana? L’espace d’une journée, vous pourrez retrouver l’ambiance et les activités propres aux complexes hôteliers des Caraïbes… à 40 minutes du centre-ville de Montréal. » Le stationnement situé à l’ombre des glissades d’eau était rempli non seulement d’autos, mais aussi et surtout de post-adolescents qui calaient leurs bières avant de franchir les tourniquets, de l’autre côté desquels une immense cannette de Bud light gonflable leur promettait de leur faire payer cher chaque consommation. La musique tonitruante, les corps d’athlètes et les huttes de paille achevèrent de nous convaincre qu’il s’agissait du party perpétuel des annonces de bière et des radios commerciales. 12 piasses chaque pour ça ? No fucking way. Il a donc fallu remonter la file auto-bronzante et multi-cellulaire, passer le long des terrains de volleyball exhibito-abdos, tourner le dos à la calice de musique, repasser entre les auto-épilés, nous méfier des ados qui se saoûlaient et se réchauffaient, pour remonter dans la Gousse-mobile où nous attendait une bonne bouffée de chaleur.

Oui, ils étaient beaux, tous ces éphèbes et ces jouvencelles, on peut rêver d’eux pour une nuit, ou dix fougueuses minutes sur la banquette arrière, j’avoue que ça me titillait, mais il y avait aussi quelque chose de triste à les voir s’exciter dans cette pastiche caraïbéenne, dans ce faire-semblant-que-le-party-continue. Il me semble qu’à leur place, je profiterais de ma beauté pour m’ouvrir d’autres portes que des portes de char, mais bon, traitez-moi de pute si ça vous amuse, je vous réponds qu’on peut toujours rêver. À la radio, alors que nous quittions ce lieu sordide et si terrifiant pour l’avenir du monde, une fille téléphonait à l’animateur : « Ouin... c’est juste pour dire qu’on est dix filles super hots au coin de telle rue et telle rue, pis on lave des autos toute la journée... » Assez!

Prochaine étape, Oka, la mythique plage : « D’une capacité de 10 000 personnes, la plage est située tout près du camping du parc. On peut y louer toutes sortes d’embarcations et des vélos, ce qui est idéal puisque la Route verte traverse le parc. » Comme d’habitude, une auto dudit parc barrait l’accès et nous renvoyait chez nous, les 10 000 personnes étant déjà arrivées. Sur l’accotement recommençait l’inlassable galerie des torses bien découpés, des bikinis tout petits et de l’alcool sur le capot de l’auto en attendant que des places se libèrent. Il ne sera pas dit que l’attente aura mis un terme au party qui, comme le show, must go on.

Avec tous ces détours il était déjà 15h00, l’heure que les Majorquains appellent l’heure basse, sage appellation qui nous rappelait avec beaucoup de justesse qu’il fallait se dépêcher, ravaler notre morve de pleurnichards, prendre une bonne respiration et retourner au trou de bouette de Sainte-Marthe-du-Lac, notre premier amour. Là-bas, le sable avait beau nous brûler les pieds, il était facile de les oublier en les plongeant dans l’eau, non pas tant à cause de sa fraîcheur que de son opacité. Le Gaspésien a eu l’idée folle d’y échapper ses lunettes de soleil et croyait bien ne jamais les revoir, jusqu’à ce que Simon les retrouve en tâtant aveuglément du pied. Imaginez maintenant qu’un enfant s’y noie, ce n’est pas pour rien que les bouées nous empêchaient d’aller au-delà de 1,6m de profondeur... J’étais bien loin des eaux cristallines de la Méditerranée où la nudité de tous était visible à des kilomètres. C’était huit jours plus tôt, mon dieu.

Enfin, malgré tout, l’endroit n’avait ni l’indécence sexuelle du Beach Club, ni celle, hors-borisée, de la plage d’Oka. Nous y avons passé deux jolies heures plutôt paisibles malgré la mère de Zacharie qui, de son parasol, ne pouvait supporter de voir vivre son enfant de 18 mois. Le pauvre ne faisait rien, ne disait rien, parfois il se levait : « Zacharie, fait attention, tu vas tomber! » parfois il s’assoyait : « Zacharie, tu vas te salir! Zacharie, fais pas ci, Zacharie, fais pas ça! » Pauvre Zacharie. Un jour, il voudra se libérer de sa mère en roulant jusqu’au Beach Club.

2008/07/04

Dans la forêt des mal-aimés

En Catalogne il y avait une plage bordée d'un boisé fréquenté par de nombreuses créatures masculines. C'était une forêt des mal-aimés, un repère à bears habillés d'un simple cock ring. Mon Catalan et moi avions peur de ces rencontres et devions prendre garde où nous mettions les pieds, car nous passions souvent par des talles de condoms. Je n'ai jamais vu autant de préservatifs que dans ces fourrés.
Nous avons rejoint la Gousse-mobile avant le coucher du soleil et fuit ces lieux sinistres.

2008/07/01

Entendu en Catalogne

L'Espagne est bien capable de crever l'oeil qui la nourrit.

Manger mieux

Sur l'échelle des délices, la nourriture servie à bord des avions d'Air Transat se situe juste au-dessus de la vase et des eaux d'égoûts.

2008/06/30

Sudbury et Valence

En Catalogne, demander à un étranger s'il est déjà allé en Espagne, c'est comme demander, à celui qui arpente les rues du Vieux Québec, s'il est déjà allé au Canada. La question, bien qu'elle puisse sembler absurde à ceux de l'extérieur, est révélatrice de ce qui se passe à l'intérieur. L'Espagne se prend par morceaux, on n'en fait pas qu'une bouchée. Et bien sûr, je mords dans le meilleur, ce petit coin du nord-est qui résiste toujours et encore à l'envahisseur. Comme nous en Amérique.

- Non, je ne suis jamais allé en Espagne, ai-je répondu au Catalan qui me questionnait.
- Ah mais si, tu es allé à Valence.
- Mais c'est un pays catalan.
- C'est déjà l'Espagne, dit-il amer de mettre en évidence ce recul de sa culture.

J'ai beau chercher, je ne trouve pas d'équivalent au Québec. Le Pontiac ? Les Cantons de l'Est ? Le West Island ? Rien de tout cela n'a l'ampleur de l'inexorable érosion du royaume de Valence et de ce que cela représente pour les pays catalans. C'est sous le spectre du Canada français, ou mieux, de l'Amérique française, qu'un semblant d'analogie est possible: tous ces francophones hors-Québec (Cajuns, Acadiens, Franco-ontariens) qu'on a peut-être laissé tomber pour mieux nous affirmer et qui, chaque jour, se dissolvent dans ce grand melting-pot anglo-saxon qui, tel le Blob, avale tout. Mais encore l'analogie s'arrête là où se dresse l'imposante culture de ces pays millénaires. Perdre Sudbury n'est pas comme perdre Valence.

Retour

J'ai fait un très beau voyage dans les pays catalans. Mais laissez-moi commencer par la fin: dans la file des passagers qui montaient à bord de l'avion pour retourner à Montréal, j'entendais l'accent québécois pour la première fois depuis longtemps. Chaque éclat de voix, chaque mot prononcé me ramenait un peu plus dans mon pays à moi, grugeait un peu plus de mon rêve catalan jusqu'à ce qu'il n'en reste plus, dans l'avion, que des souvenirs. Je ne trouve jamais les mots plus agressants que lors du voyage de retour.

2008/06/05

Catalogne 2008

Ça y est, c'est le jour du grand départ pour la Catalogne (bis). Ne soyez pas surpris de mon absence. Je reviens chez nous à la fin du mois.

2008/06/03

Sale histoire

Cette histoire de toilette bouchée dans la station spatiale internationale me fascine, non pas que j'ai des fantasmes scato, mais tous ces milliards, toute cette science, ces robots, ces scaphandres, cet exploit humain et technologique de construire un immense laboratoire dans le vide, et ces morts aussi, n'oublions pas qu'il y a eu des morts, tout cela, dis-je, compromis par une toilette bouchée, est le comble de l'ironie.

Pensez, tous ces scientifiques et ces pilotes de l'air qui ne peuvent s'empêcher de chier, remplissant plus rapidement qu'on pense leur étroit habitacle, au péril de leur vie, forcés d'évacuer (c'est le cas de le dire) une fois pour toute et tomber de haut en ta...

Cosmonaute #1: Capitaine, Capitaine... on est dans la marde.
Capitaine: Il faut évacuer.
Astronaute #2: Capitaine, c'est déjà fait.
Capitaine: Non, je veux dire nous, la station, quitter le navire. Houston, on a un problème.
Houston: He merde. Revenez, tout est foutu.
Spationaute #3: Capitaine, je pense qu'on vient de se faire flusher.
Capitaine: Ah, va donc chier!
Spationaute #3: Hum... y'a pu vraiment de place.

Puis un bon jour la station spatiale, à bout de souffle, s'écrase dans les steppes du Kazakhstan comme une grosse bouse de vache.

2008/06/02

Amer café

Lorsque la cafetière du bureau est encore pleine de 8 à 12 tasses, le bec verseur nous impose une délicatesse et une précision de mouvement digne des grands salons victoriens, sans quoi les dégâts sont nombreux. Chaque matin c'est la même histoire, j'en renverse partout avant de me calmer, de faire attention en remplissant ma tasse, puis, en épongeant mon gâchis, je me mets à imaginer la démonstration du petit ingénieur qui a dessiné le contenant. On comprend tout de suite que, l'heure étant extrêmement sérieuse pour sa carrière comme pour l'avenir de la compagnie, l'écoulement du café dans la tasse des patrons s'est faite de manière impeccable et dans les règles de l'art. Séduits par la solennellité de la présentation, les patrons ont approuvé le nouveau produit... et tant pis pour les milliards d'employés de bureau qui, pressés d'avoir leur dose de caféine le lundi matin, continueront de gaspiller des rivières de café et des forêts de papier essuie-tout.

2008/05/29

Un film de gars

** Attention, peut-être que vous ne voulez pas lire ce billet si vous comptez aller voir le dernier Indiana Jones. Je ne révèle aucun punch, mais bon, on ne sait jamais. Prudence, prudence. **
Mardi je suis allé voir le dernier Indiana Jones. La salle était bondée d'hommes. Deux d'entre eux, assis dans ma rangée, se caressaient sans vergogne, les femmes étant très rares. Je me serais cru à une projection d'Image et Nation, mais en réalité j'étais en plein mainstream (le mainstream mâle, s'entend). Indiana Jones et le royaume des titres improbables est un film de gars, c'est indéniable, un film aux cascades aussi rocambolesques qu'époustouflantes, du début à la fin. L'action n'arrête jamais, surtout pas pour manger ou dormir et les rares moments de répits ne sont là que pour mieux relancer la cascade suivante (prendre ici "cascade" au pied de la lettre, car tout film d'Indiana Jones qui se respecte contient sa descente de fleuve impétueux).

Un film de gars, dis-je, dans la salle comme à l'écran, avec pas plus de deux personnages féminins, lesquels, contrairement au couple de poilus de ma rangée, ne se sont pas caressés, ce qui, étant donné les rêves de l'assitance, est assez dommage. Mais l'archéologue vieillit et ses femmes aussi. Si montrer deux jouvencelles échanger des baisers aurait été dans l'air du temps, deux femmes d'expériences, ça... le monde n'est pas encore prêt. C'est peut-être notre prochain dernier tabou, allez savoir, mais pour l'heure, Indiana Jones et le royaume des crânes chauves s'inspire d'abord et avant tout de ses prédecesseurs. Donc no lesbian trip, okay? Oubliez ça. Les deux femmes sont ennemies : l'une d'elle conduira un véhicule amphibie pendant que l'autre lui tirera dessus avec une mitraillette. C'est la seule interaction qu'elles auront. (De grâce n'allez pas dire que je viens de vendre un punch. Les films d'Indiana Jones sont reconnus, entre autres, pour leurs poursuites effrenées et leurs fusillades sans effet.) Deux femmes, donc, dans ce film manichéen : une bonne et une mauvaise, la bonne femme étant celle qu'on veut épouser, la mauvaise, celle qu'on veut tuer.

Voilà peut-être l'originalité de cet Indiana Jones au royaume des têtes de mort: l'ennemi à abattre, le big boss, est une femme. On pourrait penser que mesurer une femme à un héros masculin est une victoire pour le féminisme, mais il n'en est rien, car faire d'une femme le gros méchant dans un film de gars ne va pas sans problème. Après tout, on imagine mal Indiana Jones lui donner une râclée, rapport que ce serait tout un exemple à donner à son public-cible masculin venu se changer les idées. Or les moyens déployés pour affronter et rendre affrontable la vilaine trahissent une pensée désesperément machiste. On dote d'abord la femme d'une épée, arme phallique à souhait, mais aussi arme d'agilité et de finesse plus que de force et de brutalité, de telle sorte que les hommes, pour l'atteindre, n'auront d'autre choix que d'utiliser la même arme. Mais cette mesure, à la limite astucieuse, n'est pas suffisante. L'homme est encore trop fort. Surtout Indy, reconnu par ailleurs pour sa maîtrise du poing et des coups de fouet plus que de la noble lame. Ce sera plutôt son jeune compagnon, pleurnichard, décrocheur, encore dans les couches de sa mère, mais qui excelle à l'escrime, qui la combattra. Mais là encore, les forces sont inégales. Si les scénaristes ont doté la vilaine d'un phallus de courtoisie, il leur faut aussi castrer le jeune homme: il recevra, pendant le combat, une série de cactus dans les couilles. Sérieux.

Et que fait la bonne femme pendant ce temps? Elle conduit son véhicule amphibie comme un jeep à la plage, encourage son fils pendant qu'il se bat avec la madame, décrit ses états d'âme à Indiana Jones quand ce n'est vraiment pas le moment. Déconnectée de ce qui se passe pour mieux se concentrer sur ses émotions, incapable de faire du mal, incapable aussi de s'enlever Indiana Jones de la tête, amoureuse indéfectible, mais aussi, bien sûr, mère aimante, ce qu'on ne lui reprochera certainement pas, voilà le portrait d'une bonne femme. Tout le contraire de la mauvaise, sorcière sans scrupule dont la faim pour la connaissance n'est motivée que par sa soif infinie de pouvoir, soif qui, comme toujours dans Indiana Jones, mènera à sa perte. C'est là que le film devient carrément sexiste, non pas tant parce qu'on marie la mère aimante qui s'en remet entièrement au héros, que parce qu'on le fait après qu'ait été punie la femme qui, épée à la main et idées dans la tête, avait l'ambition de tout connaître et n'hésitait pas à se servir du héros pour y arriver. C'est ce qui m'amène à dire que le gros méchant aurait dû être un homme... et peut-être aussi le héros, une femme, mais ça c'est un tout autre film.

2008/05/26

On trouve des nouvelles de Boomer sur le site web du zoo de Granby. Apparement le lion est si populaire qu'on a cru bon de prévenir les visiteurs: "Veuillez noter que Boomer ne sera pas visible aux visiteurs à la date d'ouverture du Zoo le 31 mai."

Se donner de l'importance en prenant un cappucino glacé à la barbe des autres est plutôt pathétique.
À vaincre sans péril on triomphe sans gloire.

2008/05/21

Grosse qui outre et lui qui passe outre

Je vais vous raconter une histoire. C'était dans un Tim Horton's du Québec profond où j'avais décidé d'arrêter pour me prendre un café. Il me restait encore beaucoup de route à faire et j'avais besoin d'un peu de chaleur dans la Gousse-mobile.

Je faisais la queue, comme tout le monde. Elle n'était pas très longue, mais elle n'avançait pas vite. À un moment donné une grosse femme est entrée. Elle devait avoir dans le début de la vingtaine, très grosse et d'apparence à la fois soignée et sensuelle, le genre de grosse qui n'a pas honte de sa taille, tout au contraire, elle considérait ses courbes comme un atout. Une grosse femme fatale, quoi, un immense assemblage d'attraction et de rétention qui va dans la vie en revendicant tout. Tout lui revient et pour cette raison elle refuse tout effort et ne travaille pas, préférant se laisser entretenir soit par un homme, soit par la famille, soit par l'État. Souvent par une combinaison des trois.

À moi, que la nature a rendu pratiquement insensible aux appâts féminins, ce genre de femmes, qui croient que rien ne leur résiste et qu'elles peuvent prendre tout ce qu'elles veulent, m'inspire d'autant méfiance que leur grosseur signifie qu'elles veulent beaucoup, beaucoup plus que le commun des mortels. Elles veulent à outrance, ces femmes outrancières. Bref, cette femme est entrée et je me suis senti outré. Elle m'outrait.

Elle était accompagnée d'un homme plus âgé et gros, tout de même, quoique moins imposant. La longueur de ses cheveux blancs suggérait qu'il considérait les salons de coiffure comme une dépense inutile. Il portait sa chemise à carreaux dans ses pantalons, lesquels étaient maintenus bien en haut de sa taille, autour de son ventre, par une ceinture qu'il serrait, on imagine, autant que les cordons de sa bourse. Les deux faisaient une drôle de paire, elle si éclatante et boulimique, lui si fade et radin. Mais les traits de leur visage (et peut-être aussi l'ampleur de leurs panses) suggéraient un lien de parenté.

En entrant, la grosse a pris tout de suite des airs familiers. Elle connaissait les employés au point de s'aventurer dans la cuisine pour jaser. L'homme, lui, attendait près de la porte jusqu'à ce que, profitant d'une caisse libérée, il s'approche pour commander un cappucino glacé au nez de tous les pauvres clients (dont moi-même) qui attendaient. Un héros, qui me précédait dans la file, l'a alors interpelé pour lui rappeler que la queue commençait là-bas et qu'il passait devant tout le monde. Le sale porc se retourne, lui lance un regard méprisant et hausse les épaules: "C'est pas plus grave que ça." Le héros lui parle ensuite de savoir-vivre mais n'obtient aucune réaction, sinon d'un autre client (un autre héros) qui, depuis la caisse où il est déjà rendu, reproche haut et fort l'effronterie de l'effronté. Le sale porc, de plus en plus agacé, lance un truc que je n'ai pas compris dans le détail à cause de bruit, mais qui, assez clairement, se résume à ce que les files d'attente étaient pour les imbéciles et les niais. Puis il va s'asseoir savourer cette boisson froide que Karla Homolka rêvait de déguster à sa sortie de prison. Et pendant qu'il s'éloigne, le premier héros lui fait remarquer qu'avec une pareille attitude, il ne devait pas avoir beaucoup d'amis.

L'instant d'après, je commandais mon petit café noir et infect et je retournais dans la Gousse-mobile en me disant que ce sale porc ferait mieux d'être plus poli avec ces "niais" qui attendent, car sans leur docilité, cet homme, pour avoir son cappucino, devrait se battre avec eux.

2008/05/14

Pourquoi vous devez apprendre le catalan

J'ai reçu des commentaires comme quoi les citations catalanes que j'ai publiées récemment étaient incompréhensibles pour mes lecteurs. Soit. Mais j'invite ces mêmes lecteurs à y regarder d'un peu plus près. Le catalan est très proche du français, à l'oral, mais aussi, et beaucoup, à l'écrit. Un francophone qui se penche sur un texte catalan y reconnaîtra facilement plusieurs mots et certaines formes syntaxiques. Tenez, par exemple: Jo me'n vaig, pour "je m'en vais". Il suffit ensuite de rudiments d'espagnol pour rendre intelligibles des pans entiers de textes. J'en tiens pour preuve que mon premier contact avec la langue fut un roman que je me suis aventuré à lire et que j'ai pu terminer. Au fil des pages j'ai appris à reconnaître certaines prépositions, certains mots et verbes typiquement catalans.

Aussi je crois que les lecteurs de ce blogue sauront comprendre en partie les citations qu'on me reproche. Le catalan est facilement accessible à n'importe quel francophone. J'avance même l'hypothèse qu'il s'agit de la langue la plus proche du français.

Car le catalan est une langue, ne nous méprenons pas. Nous ne sommes pas ici en face d'un dialecte ou d'un patois. Le catalan est abondamment codifié, fort de nombreux dictionnaires, de grammaires et d'une orthographe normalisée depuis plus d'un siècle. C'est une langue vivante qui jouit de statuts officiels dans plusieurs législations d'Europe, une langue parlée par une dizaine de millions de personnes tant en Espagne que dans le sud de la France, à Andorre et même en Italie. Et enfin, c'est la langue d'un peuple qui ne peut qu'inspirer la sympathie pour les Québécois, tant la situation de la Catalogne ressemble à celle du Québec. J'irais même plus loin en affirmant qu'on ne peut honnêtement vouloir attirer la sympathie sur la cause identitaire du Québec sans afficher la même sympathie envers la même cause en Catalogne, et que s'initier à la culture catalane, notamment en en apprenant la langue, est, sinon un devoir, la moindre des choses.

Or, il se trouve qu'il est désormais facile d'apprendre le catalan au Québec grâce au module de langue et culture catalanes offert à l'Université de Montréal. Les cours débutant, intermédiaire et avancé sont donnés de manière intensive et s'étalent sur deux sessions. On en ressort, au bout d'un an, beaucoup plus apte à travailler ou à étudier à Barcelone, mais aussi meilleur citoyen.

Pour plus d'information: http://www.delce.umontreal.ca/cours/catalan/

2008/05/13

Encore une niaiserie dans la Presse:

C'est encore plus vrai au Québec, une société au statut flou dont les citoyens ont souvent des identités multiples.
-Alain Dubuc, Cyberpresse

Born a 12th of May

Le téléphone a sonné très tôt ce matin. Endormi, j'ai grogné à la Catalogne: "Veux-tu ben me dire qui ... oh! C'est mon frère!"
J'ai couru répondre: c'était ma mère qui m'appelait pour m'annoncer que j'étais devenu mononcle Gousse. Voilà. Pour ma belle-soeur c'est une toute autre histoire, mais pour moi, ça s'est passé tout doucement, pendant la nuit.

2008/05/11

Meurtre in utero

Pel desig d'aquest espai, els fetus de bessons desenvolupen una agressivitat prepart com no es dóna en cap altre cas de la reproducció animal i és que els historials dels hospitals registren minuciosament casos de bessons que neixen morts, alguns per hemorràgies internes, alguns perquè s'han embolicat amb el cordó umbilical fins a matar-se i llavors sempre es diu, en un eufemisme terrorífic, que ha estat conseqüència d'una sèrie de complicacions imprevisibles. Suposo que ningú no gosa parlar d'assassinat a una mare desfeta.
-Borja Bagunyà, Defensa pròpia

2008/05/10

Maniwaki fait encore jaser

Après Boomer le lion, voici que Maniwaki défraie encore les manchettes.

La Sûreté du Québec a procédé samedi après-midi à l'arrestation de l'homme qui aurait déchargé une arme à feu sur une résidence de la rue des Oblats, à Maniwaki, en Outaouais, dans la nuit de vendredi à samedi.
- Cyberpresse

2008/05/07

París és grisa, nano, i és freda i a mi la Diana em va acostumar a prendre el sol.
- Bojra Bagunyà, Defensa Pròpia

Deux squelettes

Hier au Téléjournal, l'animatrice a parlé de la découverte deux squelettes datant du XIXe siècle sur les Plaines d'Abraham, à Québec, en ajoutant que c'était un autre exemple de l'imposante histoire de Québec.

C'est vrai que, quand on y pense, peu d'endroits au monde se vantent de la valeur historique de cadavres anonymes vieux d'au plus deux cents ans. Il n'y a bien que dans l'est de l'Amérique du Nord que de telles fanfaronneries peuvent avoir lieu. Plus à l'ouest, rien n'est aussi vieux et ailleurs, partout ailleurs, dans le reste du monde au grand complet, non, on ne se targue pas de deux cents ans d'histoire.

Preuve de l'imposante histoire de Québec mon oeil.

2008/05/06

Ce qu’on voit beaucoup ces jours-ci, ce sont les dindes sauvages, il s’agit en fait d’un dindon et de sa dizaine de concubines. Lui fait la roue en plein milieu du champ, elles s’énervent tout autour, il en zigone
une, hop là, et puis une autre, et puis une autre, et puis la première revient, on voit bien à ses plumes toutes ébouriffées près du croupion qu’elle est déjà passée, salope, lui caquètent les autres, ça fait deux fois.
- Pierre Foglia

2008/05/05

Les beaux dimanches

Hier le chant distinctif d'un oiseau dans la ruelle me ramena brusquement à ces matins de camping au bord des lacs sablonneux entourés de pins rouges. Le soleil commençait à chauffer l'intérieur de la tente et l'oiseau nous tirait doucement du sommeil. J'ai ouvert la fenêtre pour mieux l'entendre et laisser un peu d'air frais entrer. La pluie réveillait l'odeur des arbres en fleurs et de mille autres choses dans la cour arrière. L'oiseau chantait toujours, ses pauses étaient relevées par le discret murmure des gouttes d'eau. Et aux carillons de l'église Saint-Édouard quelqu'un s'est mis à joué ce qui ressemblait à un menuet de Bach.

Catalonia My Love

Dans un mois, jour pour jour, je m'envolerai vers la Catalogne pour la seconde fois.

2008/05/04

RODOMONT, subst. masc. et adj.
I. Subst. masc., littér. Personnage fanfaron et hautain, homme qui se vante de prétendus actes de bravoure. Synon. fam. fier-à-bras. Faire le rodomont. Synon. de faire le matamore*.

II. Adj. [En parlant d'une pers.] Qui se conduit en bravache, en fanfaron.

De l'italien Rodomonte, nom d'un roi d'Alger courageux mais fier et insolent, personnage de l'Orlando innamorato de Boiardo, poème épique écrit de 1476 à 1492, puis de l'Orlando furioso de l'Arioste, continuation de l'œuvre de Boiardo écrite de 1506 à 1532.

Source: Le trésor de la langue française

2008/05/02

Mais à qui appartient ce lion?

On la croyait finie, mais la saga se poursuit. Un homme prétend être le véritable propriétaire du lion, qu'il avait envoyé se faire garder à Maniwaki:

M. Day explique que Boomer était sous la garde de son ami, Stanley Dumont Whiteduck, qui habite sur la réserve autochtone de Kitigan Zibi, lorsqu'il s'est échappé.
-Cyberpresse

Pendant ce temps, M. Dumont Whiteduck attaque des journalistes avec son camion:

M. Dumont-Whiteduck a foncé vers eux une première fois en s'arrêtant tout près de leur véhicule. Il aurait ensuite reculé pour reprendre son élan et emboutir leur voiture, la traînant sur plusieurs mètres avant de la coincer contre une remorque.
-Cyberpresse

Non mais y s'en passe-tu des affaires?

Enfin, Cyberpresse présente un album photo du lion mignon comme tout. On y voit aussi, accessoirement, des gens que je connais.

Se faire violer au Pôle Sud

La tragique histoire du pingouin violé par une otarie.

De Bruyn and a colleague were on Trypot beach at Marion Island to study elephant seals when they noticed a young, adult male Antarctic fur seal, in good condition, attempting to copulate with an adult king penguin of unknown sex.
- BBC

2008/05/01

Je pense que c'est la fin de l'histoire: le lion s'en va à Granby.

Ti-lion

Hier j'ai téléphoné à ma belle-soeur, qui habite tout près de Kitigan Zibi (la journaliste à Radio-Canada a dit Kitigan Ziggy).

Gousse: Ouin, comme ça il y a un lion proche de chez vous ?
Belle-soeur: Ouin, ton frère m'a appelé pour me dire de pas trop sortir de la maison.
Gousse: Il est où, mon frère?
Belle-soeur: Parti faire un tour en canot...

Et nous avons tergiversé sur les possibilités qu'un lion ose se tremper la patte dans les eaux froides du Lac des Cèdres dès sa première journée de liberté.

En me couchant hier, j'imaginais mon frère donner des coups de rames au félin transi qui essaierait de monter dans l'embarcation. Puis j'ai imaginé ma parturiante belle-soeur se faire attaquer par l'animal, alors qu'elle monte dans l'auto qui devait l'emmener accoucher à l'hôpital.

Enfin, cette nuit, ils ont retrouvé le lion perdu.


Le bébé est prévu pour ce weekend. Mon neveu. J'espère qu'ils l'appeleront Léo.

2008/04/30

Maniwaki: Lion en liberté

Je crois que c'est la chose la plus excitante à être arrivée dans ma ville natale depuis l'inondation dans les années 70:

L'animal aurait été élevé par un résident de la réserve de Kitigan Zibi, dans la région de Maniwaki, comme animal de compagnie.
Le lion a été vu pour la dernière fois sur la route 105, mardi soir, vers 21 h 30. Par mesure de prévention, la Sûreté du Québec a avisé les écoles et les garderies de la situation.
-Radio-Canada


MISE À JOUR: Ils en parlent aussi sur Cyberpresse.

2008/04/29

L'envie

The Brazilian footballer Ronaldo is caught up in a sex scandal involving three cross-dressing prostitutes. - BBC

J'envie celui qui a écrit ces lignes, non pas pour Ronaldo, mais pour "sex scandal involving three cross-dressing prostitutes".

2008/04/28

Pardon

Je n'oublierai jamais le jour où j'ai acheté mon iPod. Fabienne Larouche était à la caisse pour acheter Office version Mac. Ça doit faire un bon deux ans de ça. Aujourd'hui, je voudrais offrir mes excuses pour avoir été là en même temps qu'elle.

2008/04/27

Daniel Turp et le domaine .qc

Daniel Turp s'est mis en tête de faire reconnaître le domaine ".qc" pour le Québec. On peut consulter sa pétition à http://www.operationpoint-qc.org/.

Le texte qui présente la pétition prétend ceci:
Les Catalans et les Catalanes ont réussi à obtenir le droit d'enregistrer un nom de domaine avec l'extension nationale « .CAT » pour « CATALUNYA ».
Or, c'est faux. Le domaine .CAT ne signifie pas Catalunya, mais renvoie plutôt à la langue et à la culture catalanes. L'organisme qui gère le domaine .cat le dit d'ailleurs clairement :
El domini .cat, és un domini genèric com el .com o el .org, però adreçat específicament a la comunitat lingüística i cultural catalana a Internet. - domini.cat (L'adresse est donnée sur le site même de la pétition de M. Turp!)
Notez que l'extension ".cat" a trois caractères. Normalement, si je ne m'abuse, les extensions à deux chiffres désignent des états. Il y a d'ailleurs des démarches en Catalogne pour faire reconnaître le domaine ".ct" qui, dans ce cas, signifierait Catalunya.

Enfin, le texte de la pétition mentionne quant à lui qu'un "précédent a été établi en Catalogne et que les Catalans et les Catalanes peuvent désormais enregistrer un nom de domaine de premier niveau avec une extension nationale .CAT". Certes, le Québec veut son .qc, la Catalogne veut son .ct, sur ce point les deux nations se comparent, mais prétendre que le Québec puisse avoir son .qc parce que la langue et la culture catalanes ont leur .cat est pour le moins douteux... à moins que l'objectif soit de promouvoir la langue québécoise? Daniel Turp aurait sans doute intérêt à regarder les arguments qui appuient le .ct plutôt que de donner le .cat en exemple. En attendant, je refuse de signer une pétition qui contient des arguments falacieux.

2008/04/24

Arriver quelque part

La cathédrale de GironaJ'ai déjà dit sur ce blogue qu'en débarquant dans un pays nouveau, on est ébloui. Mais je n'ai pas dit qu'au bout de quelques jours on finit par voir quelque chose, on finit par se rendre compte qu'on est rendu quelque part. En Catalogne, ça m'est arrivé après trois jours, dans la cathédrale de Girona.

Mon Catalan et moi venions de quitter sa ville natale pour parcourir des bouts de campagne et des petits villages que ni lui, ni moi (bien sûr) ne connaissions, pour arriver en fin de journée à Girona. Le but avoué de cette excursion était d'aller chercher une amie catalane qui arriverait à 19h30 à l'aéroport de la ville. À 18h30, Girona se profilait à l'horizon et la lumière de plus en plus oblique du soleil rendait éclatante l'imposante cathédrale blanche. Sa domination sur la ville était visible à des kilomètres. Jusque-là je n'avais vu que de sobres églises romanes et la modeste et hétéroclite cathédrale de Solsona, or j'avais devant moi ma première véritable cathédrale européenne, aussi bien dire ma première véritable cathédrale, c'est-à-dire issue de ces élans de foi qui poussaient les hommes au grandiose. Non pas que la foi m'excite, mais j'ai un faible pour les fièvres et leurs effets.

Girona sur rives du TerEnfin, nous entrons dans la ville et mon Catalan m'annonce que nous passerons par la cathédrale avant d'aller chercher l'amie à l'aéroport. Quoi? Mais nous n'avons que quelques minutes, ne pourrions-nous pas plutôt aller la chercher et revenir ensuite, ou même demain, quand nous ne serons pas pressés? Non, Gousse, cette cathédrale est très belle, il faut que tu la vois. Raison de plus pour revenir quand nous aurons le temps, non ? Non. Il a garé la voiture sur le bord du Ter, le fleuve qui traverse la ville. Je l'ai suivi à contre-coeur dans les rues étroites, tentant d'absorber tout ce que je voyais malgré la hâte et notre pas de course. À l'église, il fallait payer. "Catalan, ça n'a aucun sens de payer, nous n'avons que dix minutes. Revenons plus tard avec ton amie", ai-je suggéré. "Non, nous avons le temps", m'a-t-il répondu. Tout ceci n'avait aucun sens, mais j'ai payé quand même. Puis je suis entré dans la nef. Et c'est là, oui là, que je me suis rendu compte que j'étais rendu quelque part.

Le cloître de la cathédraleC'est que je ne m'y attendais pas, voyez-vous ? Mon Catalan avait quelques pas d'avance sur moi, mais quand il s'est retourné, il a vu les larmes qui coulaient sur mes joues. Qu'est-ce qui se passe ? s'est-il inquiété. Oh, c'est trop beau, ai-je répondu. Je souriais en essayant vainement de retenir mes larmes. Je riais même, par moment, mais parfois aussi j'avais de véritables sanglots, avec le hoquet et tout, et tout. C'était incontrôlable. Même dehors, même de retour dans l'auto, en retour vers l'aéroport, je pleurais encore. C'est qu'on en vient à se dire que le monde a de très beaux endroits à offrir et que ça tombe bien parce qu'on est justement là à en profiter. Mais l'endroit est si beau qu'il entraîne le sentiment encore plus loin: le monde a de très beaux endroits à offrir et il est en train de m'en offrir un, à moi, maintenant. Je n'avais qu'à venir ici, c'était là, tout ce temps, ça s'offrait.

Et c'est là que le voyage commence vraiment. Dans cette communion.

2008/04/19

La Chine descend dans la rue pour une manifestation anti-française. La liberté d'expression à son meilleur, une preuve indubitable de l'ouverture de la Chine quant aux droits humains.

Quelqu'un chez American Express s'est dit que je serais sûrement intéressé par une super-carte de crédit-Air-Miles. On m'a donc envoyé 4 belles grandes feuilles 8 et demi par 14, en couleur, recto verso, et une carte de crédit spécimen sur laquelle il est écrit: "Votre nom ici", pour m'aider à rêver.

Évidemment, cette carte est vouée au bac de récupération, que j'accepte l'offre ou non. Je suis profondément choqué par ce gaspillage. Peut-être que je devrais accepter leur offre, afin que la production de cette carte ne soit pas vaine? Au fond, je suis victime de chantage écologique : "inscris-toi ou on gaspille".

Je les déteste.

2008/04/17

CATAFALQUE, subst. masc. Construction en estrade dressée au milieu d'un lieu de culte ou de la maison mortuaire, pour recevoir le cercueil pendant la cérémonie funèbre ou symboliser celui-ci pendant une cérémonie commémorative.

Coup d'oeil au printemps

Aujourd'hui, c'est une journée idéale pour sortir dehors en t-shirt. La première de l'année.

C'est la belle saison qui commence. Déjà hier la Catalogne, remarquant mes coups d'oeil discrètement indiscrets sur les passants, me disait: "C'était un regard printanier, ça, n'est-ce pas?" Bon sang qu'elle avait raison!

2008/04/15

Et ça se dit lucide

C'est fou quand même, mais ceux qui essaient de nous faire croire qu'une augmentation des frais de scolarité n'a aucune incidence sur la fréquentation des universités sont les mêmes qui affirment qu'une augmentation du prix de l'électricité est une bonne façon de contrôler son gaspillage. Pensez-y.

2008/04/14

Sur le mercure

Je ne parle jamais du bureau sur ce blogue, mais je vais faire une exception, car notre bon ami Aérator est ici. C'est un vieux monsieur, que nous recevons souvent pour relancer notre système d'aération moribond. Or, nous nous plaignons de chaleur intense depuis plusieurs jours.

Comme toujours, notre homme va directement au panneau de contrôle, retire le boîtier, puis joue du tournevis entre les fioles de mercure et les ressorts du mécanisme. Oui, nous nous chauffons au mercure. Le mécanisme nous vient directement de l'entre deux guerres. Je crois que ce système infernal était déjà en place avant même l'érection de notre immeuble. Nous nous chauffons et nous éclairons au mercure. Et nos dents en sont plombées. Pas mal pour un produit toxique.

Voilà, Aérator a terminé avec le panneau de contrôle et nous annonce qu'il s'en va sur le toit. Je l'y vois très bien mesurer les vents, un anémomètre dans une main, une girouette dans l'autre.

Hier matin en me rendant vers la Goussemobile, j'ai levé les yeux au ciel: des outardes.

2008/04/10

2008/04/09

C'est un joli petit plaisir de comparer aujourd'hui l'éditorial de la Presse et celui du Devoir au sujet des travaux de Gaz Métro sur le boulevard Saint-Laurent. À lire dans l'ordre:

De l'eau dans le gaz, de Nathalie Collard, pour une opinion simple sur un sujet caché.

Gaz Métro rit du monde! de Jean-Robert Sansfaçon, pour combler toutes les lacunes de l'article précédent.

Devoir: 1, Cyberpresse: 0.

2008/04/07

Écothéchisme

Ce matin, je suis allé fureter du côté d'Ekopedia, la wiki écolo. J'étais curieux. L'idée, au fond, me semble aussi intéressante que prometteuse, mais le projet est encore plus qu'embryonnaire. Le contenu français du site, de loin le plus grand, n'a que 1663 articles. J'ai cliqué sur "Une page au hasard" et je suis tombé sur une potion contre la grippe, à base de sauge et de thym: "Je tiens cette recette d'un herboriste de Sherbrooke. Ce casse-grippe est génial ! La sauge aide à soulager les maux de gorge et à purifier et le thym décongestionne." dit l'auteur de l'article.

Il faut comprendre que l'écologie ici semble être prise dans un sens large, très large. La présentation du site, sur la page d'accueil, ouvre d'ailleurs toutes grandes les portes: "L'encyclopédie pratique traitant des techniques alternatives de vie."

Cela dit, comment peut-on associer "encyclopédie" et "techniques"? Ne devrait-on pas parler plutôt de "guide" quand vient le temps d'exposer des techniques et laisser les encyclopédistes colliger les connaissances? Et qu'est-ce qu'une "technique de vie" ? La mécanisation d'un mode de vie, du quotidien ? L'observance bêbête d'un cathéchisme écologique ? J'ose espérer que non, mais avec des déclarations comme "En écologie, nous connaissons le pourquoi", ça craint.

2008/04/04

Hier à Infoman, on passait les meilleurs moments de l'émission. C'est pas pour me vanter, mais j'y étais. C'est la troisième fois que je passe à cette émission.

Gousse contrevenante

Voilà, c'est mon tour. Il fallait bien qu'un jour une de ces razzias constabulaires finisse par m'avoir. La ville a besoin d'argent, voyez-vous.

J'ai vu le policier posté à deux pas de moi, j'ai vu le feu rouge. J'ai senti le ridicule de mon attente devant la rue déserte. N'en pouvant plus, j'ai commis l'incommettable : j'ai traversé quand je n'avais pas le droit. Oui, j'ai traversé la rue des Jockeys, sous l'oeil attentif du policier. En traversant, j'ai vu qu'un autre collègue se cachait un peu plus loin, entre deux voitures.J'ai atteint l'autre trottoir sans embrouille et, me croyant sauf, j'ai entré triomphant dans le Tim Horton, qui se trouvait là, pour y prendre un bagel. Hélas, les deux policiers m'attendaient à la sortie. C'est alors qu'ils m'ont insulté, battu, menotté et violé.

Non, c'est une blague. Avec toute la courtoisie qu'il est possible d'avoir en de telles circonstances, les deux hommes ont noté mon identité, s'excusant de me faire commencer si mal ma journée. Mais au fond, ils n'avaient pas d'excuses à faire. Je savais très bien ce que je faisais en traversant.

Ma première contravention. À vie. Ma première faute. Mon péché originel à moi.

Délices.